Un enfant cesse de l'être le jour où il ne demande plus d'où il vient et ne dit plus où il va

Chapter ONE ¢ Do u have a naughty side ?
(oh I don’t want to impress u, but sometimes, I don’t do my homework)

« Cet endroit ne me plait plus.
- Louise, nous sommes ici depuis seulement deux ans.
- Je ne veux pas que mon fils grandisse à Kiev.
- Alors pourquoi, pourquoi, est-ce que tu as absolument tenu à emménager ici avant sa naissance ?
- Je n’imaginais pas cet endroit comme cela. Je rêve de retourner à Londres quelques temps…
- Louise, la dernière fois que nous avons vécu à Londres tu as perdu dix kilos à cause de leur bouffe infâme !
- Je reconnais que les anglais ne savent pas cuisiner mais cette ville est une des plus belles dans lesquelles nous ayons vécu.
- Florence était plus à mon goût.
- Oh non, j’en ai assez des Italiens, ils sont beaucoup trop expressifs et excessifs !
- Paris alors ?
- Tu crois que Vitalic aimerait la France ?
- Difficile à dire, mais il faudrait trouver une solution rapide. Il commence à savoir parler et je ne veux pas qu’il s’emmêle les pinceaux.
- Paris alors, c’est décidé. »

Deux parents moldus, plus qu’aisés et quelques voyages plus tard, Vitalic avait appris le français, le russe évidemment, l’anglais et les rudiments de quelques langues comme l’italien ou l’allemand. L’école à la maison, avec un précepteur intéressant, et une curiosité naturelle avait achevé de faire du petit garçon un être un peu plus cultivé que la moyenne. Etrangement il arrivait toujours à obtenir ce qu’il voulait, un peu comme s’il savait exactement comment et quand s’y prendre pour satisfaire les humeurs de ceux dont il voulait soutirer une information. Evidemment son petit sourire en coin mutin aidait très largement les choses. Au point qu’au lieu de se sentir mal à l’aise d’avoir été percé à jour par l’adorable mioche, on en redemandait toujours plus.

« Elle sait, dit un jour Vitalic à son père.
- De quoi parles-tu crapule ? Demanda affectueusement le concerné.
- Maman sait que fais des bisous sur la bouche à Lizbeth.
- Qu’est-ce que tu viens de dire … ?
- Je l’ai senti hier quand elle est venue me dire bonne nuit. Elle est triste et furieuse.
- Qu’as-tu vu ? Interrogea brusquement le père, à la fois nerveux et agacé.
- Rien. Mais ça aussi je l’ai senti. Quand tu reviens de ses quartiers et qu’elle m’amène me promener, vous ressentez les mêmes choses, poursuivit le petit garçon sans détacher son regard de celui de l’homme.
- Qu’est-ce que Lizbeth t’a dit exactement ? S’emporta-t-il, de plus en plus fébrile.
- Elle ne m’a rien dit. Elle m’a pris la main et toi, tu m’as frotté les cheveux.
- Je ne comprends pas UN traitre mot de ce que tu racontes ! MONTE DANS TA CHAMBRE, TU ES PUNI POUR AVOIR RACONTE DES MENSONGES ! »

Evidemment, point de mensonge dans tout cela. A 9 ans, Vitalic avait simplement découvert ses pouvoirs magiques et même son don, dont il n’avait pas encore pleinement conscience certes. Bien sûr, pour des parents moldus cela ne pouvait guère traverser leurs esprits. Pourtant viendrait bientôt le temps où Vitalic serait appelé loin de sa mère bafouée, des adultères de son père ou encore de sa gardienne qui avait, des trois, le plus de mal à cacher ses émotions.
Cette nuit-là, dans sa chambre, Vitalic fut saisi par un étrange démon. Lequel ? Il ne le savait pas encore. En entendant la porte se fermer derrière lui, un sentiment de jubilation enfla dans sa poitrine. Il savait qu’il avait raison sur toute la ligne et le sentiment de fierté qu’il ressentait était inégalable. Mais quand la serrure fut verrouillée l’instant d’après, ses entrailles se glacèrent et une angoisse sourde monta en lui. Sa mère était aussi malheureuse que ce que Lizbeth criait fort lorsque son père lui faisait subir quelques outrages dont elle se régalait. Cette nuit-là, dans sa chambre, Vitalic détruisit tout. Et ne s’arrêta que lorsque le monstre d’angoisse fut apaisé.
Ses rapports conflictuels avec son père qui démarrèrent ce jour-là n’eurent rien à voir avec la gifle monumentale qu’il récolta au réveil. Mais plutôt à ce sentiment qu’il avait ressenti de ne pouvoir apaiser ses émotions, ni les contrôler. Tout cela, aux yeux du petit garçon, était de la faute de son père. Ca et les larmes de sa mère lorsqu’elle quitta la maison le lendemain en embrassant Vitalic.

Chapter TWO ¢ U said you are different ?
(didn't say, assert mate.)

Les lèvres pleines et tendues s’offraient à lui. C’est vrai que cette fille était sublime. Silencieuse et mystérieuse, il avait résisté à l’envie de l’effleurer pour connaître ses émotions, il se réservait ça pour la suite, le moment où elle s’abandonnerait. Il posa donc ses lèvres sur les siennes pour lui accorder un baiser. L’erreur fatale. En un instant il la repoussa avec dégoût et s’enfuit à toutes jambes. Il lui fallait décamper en vitesse, loin de ce monstre. Mystérieuse mon œil, quelle atroce découverte. Une chose était sûre elle cachait bien son jeu. Mais les délires sado-maso et le mariage, très peu pour lui. Voilà qui lui apprendrait ! A l’avenir il ne s’accorderait plus de surprises, surtout aussi stupides. Si la jeune femme lui avait en effet parue de glace, ses émotions, qu’elle ne pouvait lui cacher, étaient déchainées, atroces et ses intentions : ahurissantes. Par Merlin, encore une cinglée en liberté. Elle n’avait quand même pas sérieusement eu ses pulsions dominatrices et ces envies de long terme ?! Question stupide, bien sûr que si puisque Vitalic avait eu un accès direct à ses émotions. Il allait encore passer une nuit épouvantable.
Le retour à l’école allait lui faire du bien. Ces vacances de Noël avait peut-être été les pires de son existence. Pour commencer, sa mère avait décidé au dernier moment de rester à Milan où elle se faisait sauter par un Roberto machin chose, qui parlait toujours trop fort et sentait le tabac froid. Sa mère buvait décidément beaucoup trop.

« Mais on se verra à ton anniversaire mon chou. Et n’oublie pas de dire à ton père d’aller se faire enc****. A bientôt Vitty ! »

Et son visage avait disparu des cendres de la cheminée. Son père justement, avait décidé de pourrir le réveillon. Un retour en arrière s’impose. Après la passion de l’histoire consumée, il avait tout de même été contraint de garder Lizbeth auprès de lui car cette dernière avait mis au monde un enfant de leur union. Mathilda Lesskovitch, née pour être la pire des pestes. Mal aimée de son père qui passait sa vie à tenter de se racheter auprès de son fils qui lui rappelait les beaux jours qu’avait vécus leur petite famille soudée, elle tentait toujours de mener la vie dure à Vitalic. Ce réveillon avait été donc totalement gâché puisque leur père avait tout simplement décidé d’offrir à son fils une grandiose voiture de sport, alors que Mathilda n’avait eu droit qu’à un baladeur mp3 ridicule. Lizbeth, impuissante mais folle de chagrin avait quitté la table en pleur tandis que sa fille brayait de rage et jetait à son grand frère des poignets de queues de langoustes que ce dernier arrêtait à l’aide de quelques sortilèges. Bon dieu, vivement le retour à l’école, oui.
La vie familiale du jeune homme était décidément scandaleuse et insupportable. Au moins, à l’école, il retrouvait ses amis, ses conquêtes, des gens intéressants, d’autres moins mais de quoi se divertir. Etudiant en lettres, langues et arts, le jeune homme suivait des cours d’histoire de l’art, de dessin, de langues étrangères multiples. A cela s’ajoutait les cours élémentaires de magie et de sport, qu’il adorait par-dessus tout. Oui, cette université l’avait sauvé d’une vie absolument ingérable.