" I want to go back to being you "

4h00 du mat'. La soirée touche à sa fin. Les gens partent au fur et à mesure. La maison se vide. Quelque uns sont affalé dans le canapé, d'autre par terre, certains draguent, d'autres dansent encore tout seuls et de la façon la plus horrible qui soit. Certains ont finis la soirée dans les chambres, accompagnés, et encore d'autres sont aux toilettes. Moi j'ai bus, un peu. Suffisamment pour être heureuse mais pas assez pour être complétement bourrée. Je tiens sur mes jambes et mes idées sont à peu près claires. Je fume une clope à la fenêtre, en regardant les étoiles. Lorsque j'ai finis, je vais aidé à ranger. Puis je décide qu'il est temps pour moi de partir. J'attrape mon manteau, mon sac et dis au revoir rapidement. On me propose de me ramener mais je refuse, j'habite à 5 minutes d'ici. Je m’éclipse dans la nuit noire, les bras serrés contre ma poitrine. On a beau être au mois d'aout, les nuits sont fraiches. Je marche dans la rue, surveillant le moindre bruit, le moindre geste. J'ai toujours été comme ça, peureuse, à regarder partout. A me faire des films à chaque minutes. J'avance rapidement dans le calme de la rue, pas une voiture passe, personne. Je connais un raccourci, dans une petite ruelle assez mal éclairée. Arrivée à celle-ci, je bifurque à droite. Comme d'habitude, il n'y a personne dans cette rue et une forte odeur de poubelle mélangée à de la pisse de chat se fait sentir. Je remonte le col de mon manteau pour respirer à l'intérieur tout en continuant à marcher vite.

J’entends un bruit derrière moi, un craquement, comme une présence. Je me retourne mais il n'y a rien. Je me dis que j'ai rêvé et je continu mon chemin, marchant encore plus vite. Je cours presque. Soudain, quelqu'un surgit devant moi, je m'arrête net. Un homme, plus grand que moi. Il est beau, svelte et fort. Il me regarde d'une façon étrange, comme.. un prédateur. Je ne dis rien, je me décale pour continuer mon chemin mais il se décale aussi, et s'interpose devant moi. Je suis coincé, je recule d'un pas et glisse ma main dans ma poche pour attraper ma baguette. Je m'affole, elle n'est pas dans ma poche. Je l'ai oublié à la soirée. Il se met à rire d'un rire démoniaque. J'ai peur, mon cœur bat à cent à l'heure, je ne sais plus quoi faire. Je veux m'enfuir mais je ne veux pas lui tourner le dos. Je suis coincée, je dois l'affronter. Il s'approche lentement de moi. Je suis pétrifié, il est terrifiant. Lui n'a pas peur. Il arrive à quelque centimètre de moi. Mon souffle est fort et rapide. Il s'approche de mon visage et me caresse la joue. Je me recule. Il rit toujours, il tourne autour de moi et s'arrête derrière moi. Je sens son souffle dans mes cheveux mais je ne le vois plus. J'ai peur, j'ai peur de ce qu'il va faire de moi mais je suis incapable de fuir. Il passe sa main dans mes cheveux, les écarte de mon cou avant d'y déposer ses lèvres. Je ne sais plus quoi penser. Je ne sais plus de quoi j'ai peur. Il est beau, c'est vrai. Il est attirant. A présent, j'ai autant envie de fuir que de rester là, à le laisser faire. Qu'est ce qu'il m'arrive ?! Il me souffle à l'oreille. " Chut.. tout ira bien.. je ne te ferais aucun mal.. " Sa voix est douce, j'aurais envie de le croire. Il caresse mon cou, continu d'y déposer des baisers, les mains posés sur mes épaules. Je ne bouge pas, mon coeur bat toujours à cent à l'heure. Je ferme les yeux. Avant de les rouvrir en sursaut, j'ai mal. Mon cou me brûle, et du sang coule le long de mon cou jusqu'à ma poitrine. Il a resserré son étreinte, j'essaie de me débattre, mais il est trop fort. Je me sens faible, peu à peu. Mes jambes ne me portent plus. Il dégage sa tête de mon cou et dépose un dernier baiser sur ma joue. Il me lâche, et je m'écroule au sol. Je pleure, ma vue se brouille. Il s'en va en me laissant ici, gisant sur le pavé. Je me sens partir peu à peu avant de m'évanouir, à bout de force.

Lorsque je me réveille enfin, je suis dans un hôpital. Les murs blancs, les draps et la grille sur les fenêtres me l'indique. Mon père dort près de moi sur le fauteuil. Ma vue est encore brouillée. J'essaie de bouger la main mais quelque chose me gène. Je suis sous perfusion. A peine ai-je totalement ouvert les yeux qu'une infirmière fait irruption dans la pièce.

- " Bonjour Mademoiselle, vous êtes à l’hôpital Ste.Mangouste et je suis mademoiselle Gayle, votre infirmière. Comment vous sentez-vous ? "
- " Euh.. différente.. et mon cou, il me brule. "
- " C'est normal mademoiselle Robins, nous vous avons retrouvé dans la rue inconsciente mais il était trop tard. Le poison avait déjà fait effet.. Je suis navrée. "
- " Que.. quoi ? quel poison ? Je.. "

Mon père se réveilla, posa sa main sur la mienne et déposa un baiser sur mon front. " Chut.. ma chérie, tout ira bien. Je suis là. " Il lança un regard à l'infirmière lui demandant de partir. Je le regardai. Sa main chaude sur la mienne me rassurait.

- " Papa, de quoi parlait-elle ? Qu'est-ce que je fais là ? J'étais à la soirée et puis... plus rien. ''
- " Rien ma chérie, reposes toi. Ta mère et moi t'expliquerons plus tard.. et l'infirmière a dis que les souvenirs te reviendraient... Je suis content de te retrouver avec moi. Tu nous a fait peur. "

Je ne dis aucun mot. Il me tendis une peluche. Oui, j'avais toujours une peluche, je l'avais eue à ma naissance. Une petite girafe. Je la pris dans mes bras, elle portait le parfum de ma mère, et la serrai contre moi.

- " On rentre à la maison ce soir, ne t'en fais pas. "