Léna était allongée sur son lit. Le dortoir des filles semblait bien trop silencieux à son goût. Tout le monde dormait déjà. La jeune fille soupira. Elle n’était pas du tout fatiguée. Elle aurait préféré qu’il ne fasse pas encore nuit. Elle avait un surplus d’énergie qu’il lui fallait dégager. Elle avait besoin de bouger et ne supportait donc pas de rester à somnoler dans ce lit. La jeune fille émit un raclement de gorge. Rien. Aucune réaction. Etait-il vraiment tard pour que les bras de Morphée aient accueilli toutes ses camarades de chambres. Léna n’en pouvait plus de rester à rien faire. Elle n’arrivait vraiment pas à dormir. Ainsi elle décida de se lever. Ce fut le moins discrètement possible qu’elle se rhabilla. Oui, si la jeune fille avait pu réveiller quelqu’un dans son tapage nocturne, celui-ci aurait pu l’accompagner dans son escapade. Aucunes d’entre elles ne bougèrent le moindre orteil. Léna haussa les épaules. Elle prit sa baguette qui était posé sur sa commode et la mit à l’abri dans sa poche arrière. L’adolescente ne se séparait jamais de celle-ci. On ne savait jamais ce que l’on pourrait croiser. Elle balaya des yeux le dortoir et quitta la pièce. Elle ferma la porte tout en discrétion et descendit les escaliers menant au « salon » de la salle commune des Gryffondor. A l’heure où tout le monde aurait du être au lit, un garçon était présent. Léna n’avait jamais fait attention à celui-ci et ne connaissait donc ni son nom ni son prénom. Peu importe, ce ne serait pas lui qui empêcherait la jeune fille d’aller se promener. Elle en avait bien trop besoin. Léna prit son temps et le considéra quelques instants. Il était assez grand et devait être en Septième année. Ses cheveux d’un noir ébène étaient plutôt long, il avait sans doute du mal à les coiffer si on s’en tenait à ses épis sur l’arrière de la tête. Il était dos à elle et ne pouvait donc pas la voir. Tant mieux, Léna n’avait pas envie de s’expliquer. Elle finit par décrocher son regard de ce garçon et se dirigea vers la porte. Malheureusement la discrétion de la jeune fille avait eu raison d’elle. Le mystérieux garçon s’était donc rendu compte qu’il y avait quelqu’un dans la pièce. Voyant que Léna se dirigeait vers la porte, il lui lança :



Essaie de ne pas faire perdre trop de points à Gryffondor !



Léna lui fit un sourire et sortit. Il avait dit cela sur le ton de l’amusement. Il paraissait amusé par l’adolescente. Bien qu’elle l’ait vu de face, Léna n’avait pas vraiment de souvenir de ce garçon. Lui avait-elle déjà parlé auparavant ? Elle en doutait fortement. Peu importe. Elle s’enleva ce mystérieux inconnu de la tête et commença à descendre les étages. Elle se trouvait à présent dans le troisième étage. Personne n’était là. Tant mieux, elle n’avait pas vraiment envie de croiser quelqu’un maintenant. Surtout s’il s’agissait d’un professeur ou d’un préfet. Ce n’était pas qu’elle redoutait de se faire réprimander. Elle en avait bien trop l’habitude. Mais elle ne voulait pas faire perdre de points aux Gryffondor. Elle voulait que sa maison gagne la coupe des quatre maisons cette année. Il méritait au moins cela. Léna avait toujours été fière d’avoir atterri dans la maison des hardis et courageux. Elle trouvait que c’était l’une des meilleures qualités à avoir. L’adolescente avait toujours eu ces qualités bien que parfois l’insouciance se mélange avec. En effet, elle voulait toujours aider ceux qui le méritaient selon elle. Mais parfois, cela pouvait se retourner contre elle. Elle avait eu de nombreux problèmes lorsqu’elle était jeune à cause de cela. Elle ne reculait pas devant le danger ce qui pourrait se montrer courageux mais tout aussi bien stupide dans certaines situations.

La jeune fille descendait à nouveaux les escaliers. Elle marchait tranquillement, bizarrement sereine. Elle n’était pas en alerte du fait de rencontrer quelqu’un sur son chemin au contraire. Elle arriva enfin dans le hall. Il était tout aussi désert que les couloirs. Intéressant. Tant mieux pour elle d’ailleurs. Léna sortit sa baguette. Elle voulait faire un peu de la magie. Lorsqu’elle se sentait seul, elle aimait bien s’entrainer. Elle se ferait sans doute réprimander si elle se faisait prendre mais ne semblait pas en avoir pleinement conscience.



Spero Patronum



Une biche argentée sortit de sa baguette. Elle arrivait de mieux en mieux à faire ce sortilège. Elle était contente car celui-ci lui servirait surement par la suite si on en écoutait les événements qui se passaient. Léna entendit du bruit. Bizarre. Quelqu’un était-il debout à cette heure-ci. Sa concentration était ailleurs. La biche disparut donc. Léna garda sa baguette à la main. Simple précaution. Le bruit semblait s’être estompé. Peut être la jeune fille avait mal entendu. Elle décida donc de s’assoir un instant. Elle se dirigea donc vers les marches de l’escalier en marbre et se posa dessus. Léna faisait tourner sa baguette dans ses mains. Ce geste semblait être plus un tic qu’un réel amusement.

Assise dans un fauteuil dans la salle commune des serdaigles, je regardais le feu attendant le couvre-feu. J'avais eu une journée extrêmement fatigante, et pas une seule minute de répit. Et bien que mes yeux étaient cernés, et que je baillais toute les dix secondes, je n'aurais pas le droit, cette nuit-ci de me coucher à la même heure que tout le monde. J'étais de garde. Il y avait bien des jours où j'aurais préférée ne pas être préfète. Bien sûr, nous avions des permissions de se balader plus tard le soir durant la garde où bien même un accès à la salle de bain des préfets, qui n'était, je l'avoue, pas négligeable. Cependant, cela s'avérait parfois fatiguant lorsqu'il s'agissait des gardes.

Au fur et à mesure que le temps passait, je voyais des élèves se rendre à leur dortoir. Certains pestaient à l'idée de devoir aller se coucher si tôt, j'eus envie de leur dire de prendre ma place, mais je n'en avais pas le droit. Pourtant j'étais certaine qu'il accepterait avec plaisir, ne serait-ce que pour faire une petite excursion. J'attendis qu'il n'y ait plus personne dans la pièce pour partir. Mais un élève peinait à aller se coucher, un première année. Je lui conseillai d'aller se coucher, il s'exécuta. Je me demandais si je lui avait fait peur. Il était parti en un éclair, emportant le livre qu'il lisait sous son bras et montant les marches trois par trois. Je me levai de mon fauteuil et sorti de la salle commune. Je m'arrêtais un instant, au sommet de la tour, j'inspirai une grande bouffée d'air. « Lumos. » chuchtai-je. Je descendis ensuite les marches de la tour une à une, lentement. Je n'avais d'une part aucune envie de me casser la figure et d'autre part, je n'avais pas le moral à me dépêcher. Bien qu'il aurait été judicieux de faire rapidement le tour du château pour pouvoir aller me coucher plus rapidement.

Je fus surprise de ne croiser personne, d'habitude il y avait toujours un petit aventurier ou simplement un insomniaque pour se balader dans le château. J'avais connus des soirées plus mouvementés. Tant mieux, pensai-je. Moins j'aurais de personne à réprimander, plus vite je serais dans mon lit. Je continuai ma route, il ne me restait que peu de couloirs à inspecter. Je marchai dans un couloir en direction du hall d'entrée, j'avançais calmement. Lorsque je vis une magnifique biche courir autour d'une jeune fille qu'elle ne connaissait pas, j'éteignis le faisceau de lumière que diffusait ma baguette et rester dans l'obscurité. J'avais toujours été passionnée par ces spectres, cela m'avait toujours intrigué de savoir à quel animal la magie nous fait correspondre. Pour ma part, c'était une fouine. Pas vraiment étonnant étant donné ma curiosité. J'avais été heureuse la première fois que j'avais réussi ce sortilège, mais malheureusement, je ne le réussissais pas à chaque fois. Cette jeune fille, elle, semblait le réussir assez bien, et elle était sans doutes venue la pour s'entrainer.

Je toussotai, toujours dans l'ombre. J'essayai tant bien que mal de ne pas faire trop de bruit. Cependant, la jeune fille sembla m'entendre car sa biche disparut et qu'elle alla s'asseoir sur une marche. Avec cette histoire de patronus, j'en avais presque oublié mon travail de préfète. Je sortis de l'obscurité, me dirigeant vers la jeune fille. Je n'avais pas une once de méchanceté dans le regard ou bien la démarche, elle devait comprendre que je ne la punirais pas, pas cette fois, et que je ne la dénoncerais pas non plus aux professeurs. Ce n'était pas à mon habitude de réprimander les élèves à tire à larigot, je n'étais pas à cheval sur le règlement comme certains. Ayant moi même déjà enfreins le règlement quelques fois.

« Très jolie. Le patronus. Bravo. Mais tu devrais aller te coucher, et je préférerai ne pas te recroiser cette nuit dans les couloirs ou je serais dans l'obligation de prévenir un professeur. »

Je lui souris, je la prévenais simplement. J'avais parlé le plus calmement possible pour ne pas avoir l'air ''supérieure''. Mais il me fallait de temps en temps, faire mon travail, je ne pouvais pas toujours laisser passer tout ce que les élèves faisaient.

[HJ : Je pensais qu'on pourrais justement se recroiser plus tard ? Ou autrement, fait comme tu veux. Mais on peux pas en rester là. ^^ Dis moi si quelque chose ne colle pas.]