Dans la boisson qu'on te servira, une future amitié tu liras ││ Lysander R. Scamander

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<< Prenez bien soin de mes chéries, miss Cratwright ! >> lança Pomona Chourave, avant de quitter la serre n°5.

Lorsque la porte se referma sur le soleil brillant au dehors, Iséa lâcha un juron en ukrainien, la langue de son père. A cause d'une mauvaise blague à son voisin de table, elle devait s'occuper des plantes à thé du professeur de botanique. Et en bonne écossaise, Iséa détestait le thé. Chez elle, ça avait toujours été la boisson de l'est. La vodka, que son père faisait venir de Russie. Mais parce qu'elle vivait à présent avec Charles et Ména, ses beaux-parents respectivement français et suédois, les placards regorgeaient plus de champagne et autres boulettes de viande typiquement suédoises. Mais dans cette satanée serre en plein soleil, pas une nourriture humaine à l'horizon. De quoi nourrir les plantes, il y avait cela partout autour d'Iséa. Et à moins de se faire un sandwich végétal, les feuilles et l'herbe ne la tentaient pas vraiment.

Elle s'approcha d'une armoire, non loin et ouvrit grand les portes de bois. Sur les étagères, s'étalaient des dizaines de tasses, de pots à thé, de boîtes de biscuits... Iséa venait de trouver le placard personnel du professeur Chourave. Elle esquissa un sourire et tendit le bras, sortant une tasse et du thé. Autant allier l'utile au désagréable ! Mais avec la chaleur qu'il faisait dans cette serre, Iséa devait absolument boire quelque chose. La porte de sortie lui étant interdite, elle devait rester prisonnière de cette petite baraque de plastique.

Elle se débrouilla pour faire chauffer de l'eau et y faire tremper des feuilles de thé. C'est alors qu'elle chercha autour d'elle de quoi sucrer sa boisson, trouvant le thé bien trop amer et sans goût, en général. Alors qu'elle cherchait autour d'elle, un petit pot transparent posé au sommet d'une immense pile de pots en terre cuite attira son attention. Elle y déchiffra, sur une étiquette mangée par le temps, la mention "sucre". Ce fut alors que la plus brillante idée du siècle lui vint : empiler des chaises pour parvenir au sommet de la montagne marronâtre. Alors qu'elle parvenait à la dernière chaise et qu'elle tendait le bras vers le pot de sucre, un "crac" sonore lui arracha une grimace.

<< NON ! >> s'exclama-t-elle intérieurement, avant que la pile de chaises ne se détruise et qu'elle tombe vers le sol.

Heureusement, elle parvint à éviter les paillasses de botanique et atterrit dans une immense plante dont aucun élève ne s'était jamais approché. Elle s'étendait à toute la salle de classe jusqu'au dehors, dans le jardin particulier du professeur de botanique et personne n'en savait la taille exacte. Les tentacules commencèrent alors à s'animer, s'enroulant autour des jambes et des bras d'Iséa.

<< Génial >> se dit-elle, avant de se rendre compte qu'elle savait comment se défaire de cette plante parasite.

Elle inspira puis expira profondément et se calma en une seconde. La plante, qui n'était autre qu'un Filet du Diable, la relâcha aussitôt. Mais Iséa se rendit compte que ses vêtements ne s'en étaient pas aussi bien sortis. Son chemisier initialement blanc était tâché de terre et de sève verdâtre, tandis que son pantalon en jean était troué au tibia droit. C'est alors qu'un élève trouva une seconde meilleure idée du siècle : celle d'entrer dans la serre à cet instant précis.

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Lysander regarda, interdit, la prof de Botanique, Chourave, trottiner rapidement dans sa direction, ses sourcils broussailleux froncés jusqu’à se rejoindre. Que lui voulait-elle et pourquoi l’avait-elle interpellé ? Sûrement pas pour lui parler de tout et de n’importe quoi car bien que cette prof ait toujours été d’un naturel agréable avec ses élèves, pour le moment elle semblait plus mécontente qu’autre chose. Les yeux plissés, elle avançait un peu plus vers lui de sa démarche boitillante, le jeune homme l’attendant patiemment le temps qu’elle couvre la distance qui les séparait. Bonne âme il l’était certes mais il n’allait pas aller à sa rencontre alors qu’elle l’avait interrompu dans son action et qu’elle voulait visiblement lui remonter les bretelles.

* * *

Assis sur les gradins du terrain de Quidditch, un livre à la main, le jeune homme regardait l’équipe de Gryffondor s’entrainer. Les joueurs virevoltant dans les airs fonçaient à toute allure et s’étant divisé en deux équipes, ne cessaient de parcourir l’ensemble du terrain. Appréciant plutôt bien regarder ce sport, Lysander ne put s’empêcher de s’avouer que dans l’ensemble ils étaient plutôt doués. Pas géniaux non plus pour la plupart, mais dans l’ensemble ils se débrouillaient bien. De mémoire, il semblait au Serdaigle que l’équipe des rouges avait toujours donné lieu à de beaux matchs qu’ils y soient victorieux ou non, et cette année semblait se dérouler de la même façon. Tacticien dans l’âme, Lys ne pouvait qu’imaginer grosso modo celle du nouveau capitaine en observant les différentes formations auxquelles se soumettaient les joueurs des deux équipes.

Le stade de Quidditch était l’un des endroits préférés du garçon, il s’y sentait si bien, si libre. Dans les gradins, à une telle hauteur il pouvait sentir le vent s’engouffrer, sensation qu’il affectait particulièrement. De là haut il se sentait plus léger, comme s’il eut été sur un balais, mais au moins pouvait profiter de la vue tout réfléchissant ou lisant. Ayant cependant délaissé son livre qu’il tenait toujours entre ses mains, marquant sa page de son index, le bleu continua d’observer les joueurs de son perchoir, un demi-sourire sur les lèvres. Il n’était pas totalement féru de ce sport mais ne rejetait jamais l’idée d’assister à des entrainements ou de se rendre à des matchs comme antan avec son frère. Plusieurs fois on lui avait proposé de postuler pour faire partie de l’équipe de Serdaigle, mais le garçon ne s’était jamais senti faire le premier pas, et bien que possédant quelque réflexes et une certaine agilité naturelle, il n’avait jamais été réellement tenté de rejoindre l’équipe. Ç’aurait pu être sympa pourtant… Mais mieux valait laisser ce rôle à des personnes sûrement plus douées que lui dans ce domaine.

Quelque minutes plus tard, le jeune homme commença à ranger ses affaires. Bien que le soleil illuminait le stade et le chauffait un tantinet, on était tout de même en Septembre, l’air était frais et les bourrasques qui balayaient la tribune où il s’était installé commençaient à lui donner des frissons. Commençant à descendre, le jeune homme arriva rapidement en bas de la tour et se dirigea d’un pas trainant vers le château. Perdu dans ses pensées, il traversa enfin la passerelle et tout pensif qu’il était, n’entendit même pas la voix chevrotante du Professeur Chourave qui l’appelait non loin. Ce fut lorsqu’enfin la voix de la vieille femme retentit comme si elle avait parlé dans un haut parleur moldu, que Lysander s’arrêta et se retourna, surpris.

« MONSIEUR SCAMANDER ! »

* * *

Finalement arrivée à quelque mètres de lui, le jeune homme la trouva fulminante et c’est d’une voix toute aussi pincée que sa figure ridée était sévère qu’elle commença ses remontrances.

« Eh bien Monsieur Scramander, où croyiez vous aller ainsi ? Pensiez-vous vraiment que vous vous en tireriez sans rien ? »

Haussant un sourcil, le jeune homme, tout de même respectueux, ne tenta même pas de corriger la petite bonne femme grassouillette avant qu’elle n’ait fini ses explications étranges. Comment ça où il comptait aller ? Euh… Au château non ? Ça n’se voyait pas ? Ne comprenant pas où elle voulait en venir, Lysander murmura un « Pardon? » pour lui montrer qu’il ne comprenait pas où elle voulait en venir.

« Oh oh ne faites-pas l’innocent vous savez très bien où je veux en venir. C’est la deuxième colle que vous comptez séchez et je puis vous assurer mon garçon que vous ne vous en sortirez pas si facilement cette fois. Je comptais me rendre dans le bureau de votre professeur principal pour parler de vos … manquements ! Mais il me semble que vous ayez décidé de vous montrer enfin… Ne me ditez pas que vous comptiez vous rendre enfin dans les Serres, je n’suis pas si idiote. Cependant pour cette fois je vais être tolérante. Allez-y bien sagement et j’efface de ma mémoire votre insolence. Votre professeur principal n’en saura rien et votre dossier ne sera pas plus tâché qu’il ne l’est déjà. Alors ? »

Lorsqu’elle termina enfin son discours, Lysander était tout ce qu’il y avait de plus hésitant. Que … Quoi ? Comment ça son dossier était tâché… des colles ? N’importe quoi, il n’en avait pas séché…

« Bien je vais prendre ça pour un oui… Votre tâche consistera à aller dans la serre n°5 assister une élève de votre maison, Miss Cratwright, Cartwight, -ou quelque chose comme ça- dans sa colle. Quand vous aurez fini par contre jeune homme, n’oubliez pas de nourrir les pousses de Mandragore. Un grand garçon comme vous en septième année doit bien savoir comment faire, non ? »

Lui tapotant le bras l’air méfiant, la vieille femme dont le chapeau en toile grossière s’enfonçait un peu plus sur sa tête chaque année commença à s’éloigner de lui, le laissant lui dans ses pensées. S’arrêtant après quelque mètres, elle se retourna enfin et s’adressa pour la dernière fois à lui, concluant ainsi l’étrange entretien.

« Oh et ne pensez même pas à vous esquivez une nouvelle fois, je le saurai, et ne serai pas aussi tolérante, soyez-en sûr monsieur Scra-... Scarmander ! … »

Et alors qu’elle repartait, le bleu pu clairement entendre son soupir exaspéré qu’elle lâcha tout en radotant :

« Ces Serpentards, vraiment… »

Ces paroles réveillèrent le Serdaigle d’un seul coup, lui confirmant ce qu’il avait conclut par lui-même. Lorcan. Elle l’avait sans aucun doute confondu avec Lorcan. Pfff certes ils se ressemblaient, mais la vue de la vieille sorcière était-elle si mauvaise pour qu’elle ne tienne même pas compte du bleu des contours de ses vêtements? L’attitude du ‘’vilain jumeau’’ avait du la mettre hors d’elle pour qu’elle se jette ainsi sur lui. Soupirant, lassé, Lysander s’aperçut que Lorcan n’allait sûrement pas se rendre à cette retenue et les retombées en seraient d’autant plus graves que le Professeur Chourave appuierait l’avoir vu. Serait-ce donc sa faute si son frère allait payer cher cette erreur ? Il n'avait qu’à se rendre en colle ! Et puis c’est tout ! A regrets Lysander s’aperçut que même si le comportement de son frère jumeau l’exaspérait au plus haut point, il allait devoir assumer une nouvelle fois saes bêtises, alors même que le Serpentard ne serait même pas un tant soit peu puni et penserait qu’il pourrait continuer à sécher sans qu’on n'lui dise rien… Et bien qu’il le fasse, lui ne serait pas toujours là pour le sortir en toute discrétion de la mouise.

Se dirigeant d’un pas résolu vers la fameuse serre n°5, le jeune homme était quelque peu tendu d’avoir plié si facilement devant la vieille femme sans avoir son mot à dire, et s’en voulait d’être aussi tolérant avec son frère… A chaque fois que Lorcan était mis dans la balance il se montrait plus coulant… Pfff pourquoi devait-il sans arrêt causer des problèmes ? C’est sur cette pensée que Lysander ouvrit la porte de la serre en grand, apercevant sa compagne de colle qui visiblement se relevait tout en s’époussetant. La scrutant un court moment des pieds à la tête pour voir s’il connaissait la jeune fille de visage si ce n’était de nom, Lys sourit doucement devant son accoutrement, sa tension s’envolant d’un coup. Ayant rapidement fait le lien entre le Filet du Diable qui gigotait encore à côté de la demoiselle, et l’aspect terreux de celle-ci, le Serdaigle maitrisa tant bien que mal un petit rire, amusé de surprendre la jeune fille. Son rôle était-il de nourrir l’une des plantes les plus dangereuses du Professeur de Botanique ? La pauvre…

« Salut, Lysander Scamander, 7ème année. Enchanté de faire ta connaissance, ...et tu es ? »

Un sourire gentil et réservé s’affichant sur les lèvres du garçon, il attendit que la jeune fille réponde, puis referma la porte d’entrée derrière lui, enleva son manteau et sa sacoche qu’il posa sur un plan de travail et tout en s’approchant de la jeune fille lentement, il continua à faire les présentations, se voulant amical.

« Chourave m’a envoyé ici pour t’aider… Je suppose qu’il faut nourrir son Filet du Diable ?

Innocent jusqu’au bout, Lys’ la regarda d’un air interrogateur, attendant sa réponse. Et tout en attendant qu’elle réponde, il la regarda en coin, confirmant qu’il ne la connaissait pas mais l’avait juste aperçu de temps à autre. Une Serpentard, 6ème année. Ce premier point il en était sûr, quand au deuxième il hésitait et espérait en avoir confirmation. Les habits de la jeune fille arboraient à des endroits un peu de boue et à d'autres la sève épaisse et verdâtre de la plante avait laissé des marques. Et si ce n’était son jean déchiré, au moins semblait-elle ne rien avoir. Son aspect ainsi hirsute lui donnait un petit côté sauvage plutôt agréable à regarder… Se pinçant mentalement, le garçon arrêta son observation en douce, ne pensant pas avoir été vu.

» Lysander R. Scamander | What else ?» Lysander Rolph Scamander» Sois mon ennemi au nom de l'amitié (Jake, Jaden & James)» Confidences autour d'une tasse de thé [Lysander]» L'amour est une fumée faite de la vapeur des soupirs. |Lysander&Rose|

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