Je sortis de la salle commune discrètement. La nuit inondait Poudlard dans ses moindres recoins, rendant toute tentative de promenade légèrement plus compliquée. Cependant, ce ne fut pas du tout un problème pour moi. Cela faisait désormais six ans que je connaissais ce château aussi bien que ma propre chambre. La majeure partie des soirées passées ici, je les faisais se dérouler dans ces couloirs, et, très généralement, à la nuit tombée. Tant de temps dépensé dans cette optique m’avait permis d’acquérir une telle facilité dans mes déplacements que je me surpris moi-même à voir les obstacles comme s’ils étaient en plein jour. Ainsi, je m’écartai une fois approché d’une statue et contournai la marche branlante de l’escalier, évitant par conséquent de m’exploser par terre.

Pourtant, je fus forcé d’admettre que même moi je ne pourrais tenter la chance plus longtemps. Si je voulais réussir à me faufiler dans tout Poudlard sans risquer de me manger un tableau ou une rampe, rien ne valait un bon vieux sortilège.

- Lumos…, Murmurai-je.

A l’extrémité de la baguette que je venais de brandir apparut une fine lumière diffusée depuis un minuscule cercle argenté. Grâce à cela je pourrais distinguer ce qu’il fallait enjamber de ce qu’il fallait traverser ou contourner. Je descendis les escaliers en faisant attention à éviter les marches qui grinçaient quand on mettait le pied dessus, et passai en un minimum de bruits les étages. Je rejoignis bientôt le rez-de-chaussée, sans encombre rencontré. C’était tout simplement parfait. Cette soirée risquait d’être intéressante, j’en étais persuadé.

Je passai devant le bureau de Rusard, la porte était légèrement entrebâillée. Suffisamment en tout cas pour me permettre de distinguer la scène qui se déroulait : Le concierge était affalé dans son siège, et ronflait comme une espèce de bœuf en rut. Je refermai doucement la porte et murmurai alors.

- Collaporta.

Un bruit de succion retentit puis s’évanouit aussi brusquement qu’il était venu. Mon sortilège venait d’enfermer Rusard dans son cagibi. L’inconvénient de cet enchantement était qu’il était facilement annulable par le contre-sort le plus basique qui soit : « Alohomora », cependant, même ça ce n’était pas à la hauteur du concierge. Il était cracmol et n’avait donc pas la moindre chance de sortir de son bureau par lui-même. Il lui faudrait par conséquent attendre demain matin qu’un professeur ou du moins une personne douée de pouvoirs ne daigne le libérer, ce qui m’offrait l’opportunité de ne pas risquer le moins du monde d’être dérangé ce soir.

Parce que… Ce soir… Je n’avais aucune envie d’être dérangé. Un sourire moqueur s’afficha sur mes lèvres avant que je ne tourne les talons et me dirige vers les escaliers menant aux sous-sols. Car la raison qui m’avait fait faire tout ça se trouvait être la présence d’une fille. Une fille dont la chevelure flambait comme la chaleur qui l’emplissait et la force de son caractère. Rose Weasley… Elle avait beau n’être que mon ex petite amie, elle ne faisait pas partie du lot, aux côtés de toutes les autres. On pouvait même dire qu’elle possédait un rang privilégié, puisque je lui accordais toute la sympathie et la gentillesse que j’avais à offrir. Ce qui était tout de même déjà pas mal !

Et ce soir… Eh ben, on s’était donné rendez-vous. Et où ça ? Bah… Dans les cachots évidemment. Endroit d’un romantisme absolu quand il s’agissait de retrouvailles entre ex petits amis désireux de se voir pour diverses discussions sur des sujets variés. Ouais, je ne comptais pas aller là-bas pour des débats d’idées, j’aurais très bien pu le faire à n’importe quel autre moment un autre jour. Mais pour… Disons autre chose, d’une complexité un peu plus importante. Un frisson parcourut mon corps, lié à l’excitation quant à la perspective de la soirée que je risquais de passer.

Je descendis les escaliers en colimaçons, arrivant ainsi aux sous-sols. L’air était humide et un peu frais, alors qu’ un fin courant d’air passa dans mes cheveux. Bah… Au pire si jamais on avait froid on aurait qu’à se serrer l’un contre l’autre, la chaleur humaine marche très bien apparemment. Cette connerie me fit rire discrètement au moment où j’arrivai enfin au point de rendez-vous. Une salle de classe désaffectée qui servait autrefois à stocker les ingrédients à potions. Mais aujourd’hui elle ne comportait rien à part des chaises, des bureaux, un tableau et quelques chaudrons épars en mauvais état. Je m’installai contre un mur, attendant patiemment sa venue.

Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit discrètement à nouveau, et je distinguai la crinière d’un roux furieux qui embellit si bien la salle. Rose. Inutile de préciser qu’elle était toujours aussi magnifique et sublime à regarder. Je lui offris un sourire malicieux avant de la saluer gentiment et d’une voix enjouée.

- Salut princesse ! T’es quasiment en retard, t’imagines ? Heureusement que je t’adore autant. Sinon... J'aurais été un peu embêté.

J'étais assise sur le canapé de la salle commune des Serdaigle. Mes yeux étaient rivés sur le feu de cheminée qui réchauffait la pièce. J'écoutais la pluie fouetter sauvagement les carreaux, ce qui m'indiquait que dehors il pleuvait averse. Ma destination de ce soir n'était pas mon lit à baldaquin, et par chance, elle ne se trouvait pas non plus à l'extérieur. Pourquoi fallait-il qu'il veuille me voir à cet heure ci ? J'entendais la pendule magique de la salle commune sonnée 22 heures. Comme il n'y avait personne dans la salle commune, je me levais. Vêtue de ma robe de sorcière noire, décorée avec l'écusson de ma maison, et armée de ma baguette cachée dans cette dernière, je m'approchais vers la porte de la salle commune, qui pivota lorsque je m'approchai. L'entièreté du château était plongé dans la pénombre. Afin de pouvoir m'orienté dans les vastes couloirs de Poudlard, je sorti ma baguette.

« Lumos » Murmurais je en pointant ma baguette devant moi. Je descendais les escaliers en colimaçon avant de m'aventurer dans un couloir. J'entendis des voix parlées à voix basse, celle-ci semblait venir du même passage que j'empruntai. Après réflexion, je la localisa vers la fin du couloirs : Ils étaient devant moi. Prise de panique, après avoir éteinte ma baguette à l'aide de Nox, je me réfugia dans un couloir perpendiculaire, derrière un mur, où dissimulée dans l'ombre, j’espérais ne pas me faire repérée. Je mis ma main sur ma bouche pour diminuer le bruit de ma respiration. Je reconnu la voix du préfet en chef de Pouffsouffle, ainsi que celui de Gryffondor, lorsqu'ils étaient en plus près de moi. Ceux-ci rôdait afin de s'assurer que tous respectaient le couvre feu. Je sentais mon cœur battre la chamade, si j'étais repérée, j'allais avoir de gros ennuis ! Je me demandais pourquoi Jake m'avait donné un Rendez-vous si tardive. Surtout à l'endroit où il m'avait indiqué : Les cachots. Il aimait compliqué les choses lui ! Il est vraiment irrécupérable ! Lorsque les deux préfets en chefs furent assez loin, je sorti de ma cachette et pressa le pas dans le couloir, en réactivant le sortilège lumos d'un simple murmure. Je dévalais les escaliers à toute jambe, pour enfin arrivés dans les cachots. Lentement, je marchais vers une porte, où je posais la paume de ma main dessus, avant de pousser celle-ci. Je me glissai dans la salle et fermai la porte doucement derrière moi. J'entendis la voix de Jake, derrière moi, je souriais, et me retourna, en m'approchant de lui lentement.

« Désolée... Mais tu aurais pu choisir un endroit moins loin de la salle commune des Serdaigle, et surtout en plein jour ! J'ai failli me faire prendre par les préfets moi ! »

Je posai mes mais sur le banc qui était derrière moi et m'assis sur ce dernier. Balançant mes jambes, je regardais le jeune sorcier qui se tenait devant moi.

« Mais bon … Tu as de la chance que j'ai de la sympathie pour toi. »

Je ricanais, car je savais bien qu'il savait que je l'adorais et que j'étais contente d'être ici. Je lui souriais tendrement, la paume de mes mains posées sur le banc. J'eu un petit frisson, il ne faisait pas bien chaud dans cette ancienne salle. Je frottais mon bras droit avec ma gauche afin de tenter de me réchauffée.

«  Tu aurais pu choisir un endroit un peu plus chaud aussi, par la barbe de Merlin, qu'est ce qu'il fait froid ici.»

Je souris à son entrée. Il fallait avouer qu’elle ne manquait pas de charme et c’était toujours aussi agréable de la contempler. Deux yeux d’un bleu intense contrastant allègrement avec sa chevelure de flammes. Je me redressai enfin, quittant mon siège de fortune formé par le mur. Rose répondit alors à ma phrase.

- Désolée... Mais tu aurais pu choisir un endroit moins loin de la salle commune des Serdaigle, et surtout en plein jour ! J'ai failli me faire prendre par les préfets moi !

Comment ça ? Et empêcher qu’on ait droit à une séance de battements de cœur avant notre rencontre ? Jamais de la vie ! Quel serait l’intérêt de se balader dans un couloir si la pleine légalité de nos actes était respectée ? Je trouvais cette sensation tellement mieux, tellement plus excitante que simplement déambuler entre des murs, à heure normale. Là, nous avions droit à une libération de notre côté aventureux en quelques sortes. Un avant-goût de la scène qui allait suivre. Je lui répondis donc.

- Mais non, pas du tout ! De toute façon, les préfets sont tous débiles complet. Et puis, c’est nettement plus marrant de se balader la nuit. En journée, c’est carrément… Nul.

Rose se dirigea vers un banc et s’y posa. Ses jambes se balançaient magnifiquement, et, malgré sa longue robe de sorcier d’un noir intense, je fus forcé d’avouer qu’elle était d’une sensualité à couper le souffle. Je me surpris moi-même à être content d’avoir réussi à sortir avec elle. Ca constituait même une certaine fin en soi d’ailleurs. Rose ajouta ensuite.

- Mais bon … Tu as de la chance que j'ai de la sympathie pour toi.

Je lui offris un de ces sourires en coin que j’avais tant travaillé devant mon miroir, de sorte à ce qu’il paraisse à la fois naturel et empli de sous-entendus divers. Je lui répondis donc.

- C’est tout ? Juste de la sympathie… ? Dommage j’espérais vraiment que tu m’aimais un peu plus pour avoir accepté de me voir ici.

Je me doutais bien qu’elle m’aimait un peu plus, bien que le sentiment amoureux nous avait quittés depuis bien longtemps maintenant. Ce lien particulier entre nous, j’avais du mal à le décrire. On n’était plus ensemble, et pourtant, on entretenait une relation presque identique. Je me doutais bien qu’aucun de nous ne pourrait ressortir avec l’autre, nous avions grandi et nos sentiments également. Ce n’était pas pour me déplaire, bien au contraire, mais cela animait tout de même ma curiosité à ce sujet. Chacun de nous trouvait en l’autre divers réconforts quand il en avait besoin. Voilà ce qui pourrait en fait résumer le tout. Rose ajouta par la suite.

- Tu aurais pu choisir un endroit un peu plus chaud aussi, par la barbe de Merlin, qu'est ce qu'il fait froid ici.

Normal qu’il faisait froid ! C’était le but de la manœuvre de toute façon. Et puis, en même temps, les sous-sols se trouvaient sous le lac, et les pierres des murs étaient d’une froideur extrême. Je m’approchai d’elle et m’assis à ses côtés, sur son banc. Je la regardai, plongeant mes yeux verts à l’intérieur de ses iris azur, avant de continuer.

- Ouais je sais. Mais bon, je peux te réchauffer si tu veux. Moi perso, je suis prêt à endurer n’importe quoi pour une soirée tranquille avec Rose Weasley la célèbre tombeuse de mecs.

« La célèbre tombeuse de mec, c'est comme ça qu'on m'appelle maintenant ? »

Je ricanai et me levai du banc, pour ensuite aller me réfugier dans les bras du jeune sorcier afin de trouver un peu de chaleur humaine. Je fermais les paupières et posai ma tête sur son torse. Bercée par les battements de son cœur, je profitais de ce moment de tendresse. Ce genre d'instant était si rare ces temps-ci. Le sourire qui se dessina sur mes lèvres montrait que je me sentais bien et apaisée. Malgré la fatigue de la journée occasionnée par les cours, j'entendis au loin la pendule de l'école sonner les onze coups pour signaler qu'il était 23 heures.

« C'est toujours bon de venir se réfugier dans tes bras Jake... »

J'ouvrais les paupières, restant dans ses bras mais relevait la tête, le regardant dans les yeux. Depuis que je le connaissais, je l'avais toujours trouvé étrangement beau, ses yeux d'un vert magnifique, me faisait pensé à deux émeraudes qui scintillait à chaque fois qu'on les regardaient. Ses traits du visages, magnifiquement dessiné, et ses cheveux souvent en bataille lui donnaient un coté « bad boy » qui m'attirait et que j'aimais tant chez lui. Même si je n'éprouvais plus aucuns sentiments amoureux pour lui, Jake m'attirait, et m'avait toujours attirer. Probablement pour cette raison que nous restons toujours en bon terme depuis notre séparation. Pour moi, Jake est plus qu'un ami, mais moins qu'un petit ami, notre relation était assez étrange, ce qui n'était pas pour me déplaire. J'ai toujours aimer l'originalité...

«  J'espère que personne ne nous verra, il commence à se faire tard, si on se fait pincer, on aura une retenue à coups sûr ! Et surtout, faudra écourté cette soirée à tes cotés, ce serait ennuyeux. »

Je n'avais aucune envie qu'on doivent se séparée, puis si il m'avait donné rendez-vous ici, c'est qu'il voulait me dire quelque chose non ?

« Sinon, tu avais quelque chose à me dire en particulier, pour me filer un rencard dans un cachot? »

Dis je en souriant d'un petit air moqueur. Je n'avais toujours pas quitter ses bras, savourant la chaleur qu'il me donnait.

Rose s’installa dans mes bras, à peine quelques instants après ma déclaration. Je l’accueillis bien sûr sans la moindre hésitation, d’ailleurs, je n’eus même pas besoin de penser à le faire. Ce fut presque instinctif de m’ouvrir à elle afin de lui permettre de se coller à moi. A croire que nous étions habitués à ce genre de situations, ce qui était loin d’être faux en vérité. Elle répondit, une fois chaudement positionnée.

- La célèbre tombeuse de mec, c'est comme ça qu'on m'appelle maintenant ?

Je lui offris à nouveau un sourire en coin, mais un de type différent. Contrairement à tout à l’heure, celui-là était plus prononcé, plus avenant et plus enjoué. Sans la quitter des yeux, j’ajoutai.

- Bah tu veux qu’on t’appelle comment ? Au départ on voulait mettre Canon universel ou beauté divine mais on s’est dit que ça risquerait de rendre les autres filles jalouses.

Oui c’est vrai, j’avais toujours été un gros baratineur et un dragueur qui ne s’arrêtait jamais, mais on ne pouvait pas dire que je mentais. Rose était d’une splendeur rare, ce qui expliquait certainement le fait que l’on entretienne cette ambiguïté relationnelle en fait. Je passai mes bras autour d’elle et fis se rejoindre mes mains, enserrant très légèrement Rose de la sorte.

- C'est toujours bon de venir se réfugier dans tes bras Jake...

Je rigolai discrètement, veillant à ne faire ni trop de bruits ni trop de dissimulation pour autant. « Et toi c’est toujours aussi bon de sentir ton corps contre le mien, ça te dirait pas qu’on se remette ensemble ? » Je gardais bien évidemment cette pensée pour moi et moi seul. Nous avions convenu de rester sans engagements aucun, pas de sentiments, donc pas de jalousies, donc pas de peines. Ce ne pouvait guère être plus clair que ça. Pourtant, je n’osais imaginer ma réaction si jamais elle se mettait avec quelqu’un. Ce qui finirait bien par arriver, les garçons se retournaient en la voyant passer, toujours. Il ne faudrait pas longtemps avant que l’un d’eux ne se décide à faire le premier pas et à l’aborder.

Certes, je ne pourrais rien lui reprocher, étant d’ailleurs certain de ne rien éprouver à son égard. C’était juste une question de… Principe. Je ne supportais pas que l’on puisse me remplacer, dans n’importe quel domaine que ce soit. Oui, d’accord, j’avais le droit de voir ailleurs, et mes ex non… Mais où était le problème là-dedans ? Nulle part, voilà tout. Bon… Je divaguai complètement là. Le jour où je verrais Rose dans les bras d’un autre, je ne pourrais qu’être heureux pour elle, voilà tout. Oui… Ce ne pourrait être que cette réaction, aucune autre… Je lui répondis, comme pour oublier ces réflexions douteuses.

- Hé hé, merci, mais je te rassure. Les tiens sont pas mal non plus. Et vraiment super doux. Presque aussi mignon que le reste de ton corps en fait.

Je lui décochai un clin d’œil empreint de sous-entendus plus ou moins marqués. Un courant d’air pénétra dans la salle, certainement grâce à un fin interstice entre les murs de pierre qui nous entouraient. Le froid s’engouffra immédiatement à l’intérieur de la pièce, et mon premier réflexe fut de me serrer un peu plus à Rose, histoire d’emmagasiner plus de chaleur corporelle à redistribuer ensuite. Quelle idée pourrie mais efficace que j’avais eue ! Se donner rendez-vous ici afin de faciliter ce contact dont j’avais besoin… Il n’y avait vraiment que pour moi pour faire un truc pareil.

- J'espère que personne ne nous verra, il commence à se faire tard, si on se fait pincer, on aura une retenue à coups sûr ! Et surtout, faudra écourter cette soirée à tes cotés, ce serait ennuyeux.

Whaouw… On rentrait un peu plus dans le vif du sujet désormais. De toute évidence, Rose n’aimerait pas avoir à me laisser… Ca tombait bien, parce que moi non plus. J’exaltai alors, du tac-au-tac.

- T’en fais pas. Normalement, personne ne nous verra. Je me suis moi-même, disons… Chargé personnellement de Rusard.

A mon avis, le concierge risquait de passer du temps enfermé dans son bureau. Mon sortilège de fermeture de porte avait toujours été un succès et un cracmol comme lui n’en viendrait jamais naturellement à bout.

- Sinon, tu avais quelque chose à me dire en particulier, pour me filer un rencard dans un cachot?

Elle avait employé le mot « rencard » ce qui signifiait qu’elle était bien au courant quant à la nature de notre rencontre de ce soir. Je lui souris distraitement avant d’ajouter par la suite.

- Quelque chose à dire pas vraiment… J’avais surtout envie de te voir, et je me suis dit qu’y avait aucun endroit de mieux que les cachots en fait.

Je lui passai une main dans les cheveux, caressant ainsi ses longues mèches rougeoyantes, avant de la ré-enlacer afin de continuer à nous réchauffer mutuellement.

La nuit était sereine, peut-être trop sereine même. Le professeur de vol était épuisé. Les cours de la journée, ainsi que l'entrainement de ce soir avec les Serpentards, l'avait complètement éreinté. Il avait besoin d'une bonne nuit de repos. Il était plutôt fier du travail des joueurs. D'ordinaire, il avait l'habitude de les laisser s'entrainer seuls, mais les capitaines n'ayant pas encore été désigné, il fallait donner un peu d'ordre aux équipes les plus jeunes. Et par soucis d'équité, il avait alors décidé de suivre de près les entrainements de chaque équipe jusqu'à ce qu'un capitaine les prenne en mains. Bien entendu, cela lui ajoutait du travail mais il ne rechigné jamais lorsqu'il s'agissait de voler.
Il s'apprêtait à rentrer chez lui mais devait avant passer voir le concierge. En effet, deux joueurs s'étaient littéralement télescopés en plein vol, brisant en partie leur balai. Par chance, le contact avait eu lieu à seulement quelques mètres de hauteur et les élèves n'avaient écopés que de quelques égratignures superficielles.

Il se dirigeait donc vers le bureau de Rusard afin de lui déposer les deux balais meurtris. Ils seraient alors ensuite amenés chez un vendeur qui évaluerait l'état général. Malgré ses connaissances très étendues sur le sujet, il n'était pas sûr que ces deux là puissent être sauvés. Aussi souhaitait-il l'avis d'un spécialiste. Il fut surpris de voir la porte d'habitude ouverte du bureau de Rusard, complètement close. Il essaya d'ouvrir et se trouva contre toutes attentes devant une porte fermée à clef. Un air suspicieux s'installa sur son visage avant qu'il ne commence à rebrousser chemin.
Il avait déjà fait quelques pas lorsque quelque chose sembla sévèrement secouer la porte du bureau. Le professeur se stoppa net et fit demi-tour. La voix de Rusard, injurieuse, se fit entendre et le professeur leva les yeux au ciel avant d'ouvrir de la plus simple façon du monde. Rusard manqua de s'écrouler dans le couloir et continua à vociférer.

« Espèce de... Professeur... » Son ton s'était fait plus doucereux sur la fin. Il faut dire que le professeur de vol était loin d'être le plus clément. Une réputation de fou tyrannique le précédé déjà, à raison.
« Qui vous a enfermé ? Car je doute que vous ayez pu le faire de vous même. » Fit le professeur de toute évidence excédé d'une telle médiocrité mais pas seulement.
« Des garnements surement, ils doivent encore se balader dans les couloirs... » Fit le concierge penaud.
« Suivez-moi. » Fit le professeur sèchement. Il était en effet surtout décidé à trouver les « garnements » comme les appelait le concierge trop gentiment. Le professeur lui était beaucoup moins indulgent.

Ils arpentèrent ensembles les couloirs dans un silence de cathédrale commençant par les cachots, ils pourraient ensuite remonter progressivement. Rusard tenta une approche mais le professeur leva une main par dessus son épaule afin de demander le silence. Des ricanements, des paroles, deux voix identifiables, l'une féminine et l'autre masculine... Le professeur reprit sa route avec sur ses basques le concierge, peinant à suivre l'allure dansante et soutenue du professeur.

« Mais que vois-je... le premier qui essaye de s'enfuir se verra punir très sévèrement. » Fit le professeur qui avait déjà reconnu les deux élèves. Un Gryffondor habitué à la retenue et .. Une Serdaigle.. Beaucoup moins habituée pour sa part. Il s'approcha avec élégance et passa devant eux, sans même s'arrêter. Il leur lança un simple « suivez-moi » sec. Il s'arrêta devant la salle de cours de Potions et l'ouvrit avant d'y pénétrer.
Il referma la porte au nez de Rusard et garda les élèves avec lui. Après un court silence, pesant cependant, il prit la parole.

« Vos baguettes... Vous avez enfreint le règlement. Mais vous le savez très bien, inutile de le rappeler. Ce n'est pas pour cela que vous êtes ici. Je ne tolérerais pas qu'un élève se moque d'une institution. L'un de vous à lancé un sortilège à la porte du bureau de Rusard et je veux qu'il se dénonce immédiatement. Autant préciser qu'il me suffirait d'examiner vos baguettes pour le savoir. Mais celui d'entre vous qui a fait ça, a l'occasion d'amoindrir la punition qui se prépare en se dénonçant de lui-même... » Fit le professeur en tournant autour des deux gamins tel un requin autour de sa proie, après avoir empoigner les deux baguettes.
Il finit par se diriger vers la sortie et partit.
« Vous avez 20 minutes. »