"Une belle journée d'été, enfin..."

«  C’était à l’âge de 6 ans que je fus à mon tour « folle » de la métamorphose comme l’était ma mère, celle-ci alors que je me plaignais souvent de m’ennuyer, me montrait quelques tours. Le premier que j’ai vu était lorsqu’elle faisait la cuisine, dos à moi , elle préparait un de ses plats à vous caler le ventre aux bouts de deux cuillères. Ce jour-là mon père était parti au bureau, donc il m’était impossible de jouer avec lui au Quidditch – et Will, mon frère était parti à l'école moldue avec Steven notre meilleur ami commun. Pour l’instant je m’étais contentée d’être transplanée dans une plaine et de faire quelques pirouettes sous l’œil attentif de mon père, sans plus. Mais à mon âge j’appelais ça du Quidditch. - Donc, je fis ce qu’auraient fait n’importe quelles petites filles de la planète ; faire entendre à sa mère que vous vous ennuyiez. S’en suivit donc après, une série de soupirs pas très discrets et très exagérés, ainsi que la méthode "bouger sur sa chaise en faisant mine de ne pas trouver une bonne position". Agaçant pour la mère qui essaye désespérément de remplir le ventre de sa famille. Elle se tourna vers moi, les sourcils froncés. Je plongeai mes yeux dans ceux de ma mère, prenant par la même occasion l’air le plus innocent possible. L’échange entre les yeux bleus pétillants de ma mère, et mes yeux noisettes abordant une légère étincelle de malice, ne dura que quelques secondes avant que ma mère, résignait, soupira et m’ébouriffa mes cheveux flamboyants. En prenant un air ironique, elle me lança.

« Franchement, que vais-je faire de toi ? », à cette phrase, je fis mine de bouder. Elle continua sur un ton plus doux.« Tu veux que je te montre la métamorphose ? » Je la regardai intriguée, essayant de prononcer un nouveau mot.

« C’est quoi ? », lançai-je curieuse. À ces mots, elle sortit sa baguette d’une de ses poches, attrapa le premier objet qui lui vint. L’heureux élu qui allait être métamorphosé devant mes yeux fut un pauvre poivrier. Après un clin d’œil, elle lança une incantation et tapota l’objet deux fois avec sa baguette. Je me concentrai sur l’objet, celui-ci commença à bouger. Je sursautai surprise, puis je vis le poivrier grandir, se grossir et devenir au bout de quelques secondes un magnifique lapin gris. Je lâchai un « WOW », et pris dans mes bras l’adorable lapin qui lui essaya de fuir. Je le positionnai au-dessus de ma tête, il était si mignon.

« Dit man’, tu pourras m’apprendre ? Hein, hein ? »

« Pour ça il faut que tu travailles dur, c’est assez difficile tu sais. Et puis ma chérie, tu apprendras la métamorphose lorsque rentreras à Poudlard ou Beauxbâtons. »

Elle fit une pause avant de reprendre, en tendant ses bras vers le lapin que je caressai.

«  Bon maintenant, il faut que je le remette à son état d’origine ma puce. »

« Ah non ! »

Ma mère me regarda dépité, en me voyant courir vers ma chambre. »

La rouquine tapota sa plume contre son parchemin, mordillant le bout de celle-ci. C'était les vacances d'étés, mais elle devait rendre ce devoir pour la rentrée. Non mais, parfois elle se demandait pourquoi les profs leurs demandaient une tonne de parchemin à rendre pour se plaindre quelques semaines après la rentrée, qu'ils avaient trop de boulot. Assise dehors sur un « tranzatte» comme le disait les moldus -d'ailleurs vous ne trouvez pas ça bizarre vous ?, Beth essayait tant bien que de mal à se concentrer. Difficile, quand deux jeunes hommes s'amusaient à jouer avec un ballon moldu. Eux aussi étaient des sorciers. L'un était son frère, William Scott. Enfin, on l'appelait Will, plus facile, et le jeune homme n'aimait pas que l'on appelle par son prénom entier, pour une fois qu'il fait un caprice il lui fut vite accordé dès son premier âge. La jeune femme sourit, ah qu'il était beau son frère, elle en était fière (à croire que c'était elle qui l'avait conçu.) Ah cette pensée Beth fit la grimace, rien que d'imaginer accoucher de son frère, était comment dire... Bizarrement bizarre. Alors quelle s'imaginait toute sorte de bizarreries, un cri l'obligea de se reconnecter au monde réel. « Beth, attention !! » C'était la voix de Will. Tandis qu'elle se retournait vers lui, en lâchant un Quoi ? . Elle n'aurait pas dû, car à la place de se prendre un ballon sur le haut du crâne, le ballon blanc superbement gonflé, s'écrasa gentiment sur la figure blanche de la rouquine. La sphère tomba par terre rebondissant une,deux, trois fois avant de se stopper. L'énorme chapeau de l'ancienne Pouffy le rejoint. Apeurés, les deux jeunes hommes s'avancèrent tout de même, Merlin que Beth pouvait être terrifiante dans ces moments-ci. « Eh Pumpkin, ça va ? » Ça s'était Steven, le fils des meilleurs amis de ses parents, et ainsi le leur. Et accessoirement son petit-ami depuis peu. Tous les deux sursautèrent quand Beth une trace rouge sur le visage, releva la tête l'air grave. « Devine. », d'une voix qu'elle espérait menaçante. Bon, en temps normal cela aurait marché, mais là les deux bruns retenaient tant bien que de mal un fou rire. Vexée, la jeune femme sortit sa baguette d'où je sais où. Ils veulent rire, ils vont rire. Rictusempra, murmura-t-elle affichant un sourire sadique. Elle croisa le regard de Steven, qui lui semblait dire, tu ne vas pas faire cela à l'homme de ta vie. Tu parles, qui sème récolte heu.. la tempête ? Aah, elle n'allait pas s'embêter avec les proverbes moldus. Soupirant, elle ramassa son chapeau et le remit sur sa chevelure de feu. S'allongeant sur son transat, elle reprit son parchemin et continua de réfléchir à son devoir. Ignorant royalement les deux hommes lui implorant entre deux rires d'arrêter le sortilège. « BETH ! », ça s'était la voix aiguë de sa mère. La rouquine leva les yeux vers elle, celle-ci sortait sa baguette pour rompre le sort. Ignorant les éclairs que lançait Apolline, Beth couru vers la baie vitrée où la femme était sortie, en s'écriant. « Tonton Turthur ! » telle une gamine de cinq ans. Arthur perdit son sourire, et grimaça un peu, aarg qu'il détestait ce surnom, c'était le genre de chosse qu'il lui ferait perdre sa popularité. Enfin, il ne pouvait rien refuser à sa petite nièce -devenue grande-. La petite nièce en question, se jeta dans ses bras, ah qu'elle aimait son parrain. « Alors qu'est-ce qu'ils t'ont fait aujourd'hui ? » Sans chercher à raconter en détail, c'est avec un sourire sadique qu'elle lui narra sa petite histoire. « Eh bien.. » s'était contenté de dire le professeur en regardant les deux bruns qui se levaient difficilement soutenus par la mère des deux Scott. Steven -après s'être relevé- , enlaçant tendrement la Poufsouffle, lui murmura à l'oreille : « Dis tu me pardonne ? » C'est à ce moment-là qu'elle devint aussi rouge que ses cheveux, elle n'était définitivement pas habituée à cette agréable habitude.

L'après-midi se déroula assez lentement dans la demeure des Scott. En temps normal, la jeune fille vivait dans un loft près de l'université, avec Melody, sa meilleure amie et Mischa, une très bonne amie un peu comme une deuxième meilleure amie. Celles-ci étaient des jumelles, toutes les trois se sont rencontrées à Poudlard lors de leur première année. L'une était à Serpentard, l'autre à Poufsouffle et pour finir la dernière à Serdaigle. Malgré le fait que les trois jeunes femmes avaient pour ainsi dire, des caractères complètement différents, ne pas se voir pendant une journée était inconcevable. Puis Steven et Will les rejoignirent, complétant ainsi la bande, représentant chacun une des quatre maisons présentent dans l'école de sorcellerie. Ils pouvaient se séparer, et faisait bien rigoler les autres élèves. Pleasance, sa chouette qu'elle avait reçue pour sa première année à Poudlard, vint se poser sur son épaule. Lui mordillant chaleureusement son oreille, elle fit tomber sur les genoux de Beth une lettre. La rouquine dévoila un magnifique sourire, elle avait reconnu l'écriture penchée et soignée de sa meilleure amie, Melody.

« Ma petite Beth ,

C'est bien toi, tu ne peux t'empêcher de m'harceler ! Nous venons tout juste de rentrer avec Mischa, et voilà que j'aperçois pour la énième fois Pleasance sur le pas de la porte. La pauvre, elle ne fait que des allez-retours. Bref ! Alors avec Steven ? J'espère que tu ne fais pas trop de bêtises ! (rires) Oh allez ! Ne rougis pas ma belle, je le saurai bientôt de toute façon. Sinon, j'arrive ce soir, le temps de ranger nos affaires. Oui, Mischa ne vient pas, elle est fatiguée, mais elle m'a promis de venir plus tard embrasser tes parents.

Magicalement fatiguée, Melody. »

La garce, elle savait que la rousse serait trop heureuse de la voir, pour pourvoir la tuer, évidemment elle en profitait. Beth fut tout de même soulagée, elle semblait aller mieux. Ou du moins au plus profond d'elle, elle espérait que la blonde n'avait plus de problèmes. Mais elle le voyait, comme le soir d'halloween, qu'elle ne se confiait plus, qu'elle se renfermait sur elle. Et que ça lui faisait du mal, malheureusement cela en faisant autant à la Poufsouffle. Depuis ce jour-ci, à cause de lui. Sa si fragile meilleure amie, se brisa en mille morceaux. Et impuissante à cela, Beth voit tous les jours Melody changer, devenir plus extravagante. Et elle était là, simple spectatrice du démon qui hantait l'ancienne Serdaigle. Alors, elle se contentait de sourire,rire, faire la gamine qui fait mine de rien comprendre pour tenter de percer la coquille de Melo. Un souffle dans son cou la fit tressaillir, c'était Steven lisant par-dessus son épaule la lettre qu'elle venait de recevoir. D'ailleurs c'est grâce aux deux jumelles que ces deux-là se retrouvaient ensemble, elles s'étaient occupées du retour du brun à Londres puis de les mettre enfin en couple. Lorsque Beth leur avait annoncé la nouvelle, Mischa et Melody firent un sourire complice et lui lâchèrent. « Eh bein, s'était pas trop tôt. »

Lorsque le jeune homme eut fini de lire, il se contenta de dire. « Ooh, Melody arrive. » puis se frotta les mains. Beth soupira, tous les deux étaient constamment en train de se faire des vannes. Il cria à Will que sa bien-aimée arrivait, le jeune Scott poursuivit par la suite son meilleur ami. Ah, il n'aimait pas qu'on fasse des allusions sur ses sentiments ôh combien compliqués, qu'il avait pour la jeune femme.



« Maintenant, j'ai dix-neuf ans, je vis dans un loft avec deux de mes plus proches amies. Nous habitons tout près de la Witchcraft University, là où j'étudie. Je m'y suis inscrite rapidement après ma sortie à Poudlard, je ne savais vraiment pas quoi faire de ma vie. J'étudie principalement l'histoire de la magie, la métamorphose et plus précisément tout ce qui se relate au Quidditch. Je pense en faire mon métier, mais je ne sais pas encore. Pour l'instant ma vie est agréable, et j'espère que ça durera.

Beth Marie Scott. »



Et c'est une Beth soulagée d'en avoir fini avec ce maudit parchemin, qui accueillit d'une visite sur l'herbe de son jardin, Melody qui venait tout juste de pointer son nez.