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Cela faisait 3 mois que la sixième année était commencée pour James et son cousin Fred. L'hiver s'était déjà bien installé sur Poudlard étendant son manteau de neige sur le parc entourant le majestueux château. James avait dû ressortir ses pulls à contre cœur, préférant de loin évoluer dans un simple polo sous sa robe de sorcier. Mettre un pull ne lui enlevait en rien son élégance, la famille ne manquait pas d'argent et les trois enfants avaient toujours été très bien habillés. Et James qui aimait particulièrement à prendre soin de lui, prenait un peu de temps tous les matins pour s'habiller correctement, se parfumer, prendre soin de sa peau et se coiffer. Il n'était pas homme à se laisser aller, conscient que l'apparence prime lors d'une rencontre avant que le tempérament puisse faire ses preuves. Pas seulement auprès des filles comme le faisaient beaucoup de jeune homme, mais aussi auprès des professeurs. Un garçon qui présente bien, qui garde en même temps un grand respect de l'autre, est immédiatement apprécié. Même s'il est bien souvent distrait en cours, pas souvent le premier à rendre ses devoirs et loin d'être le plus discipliné au jour le jour.
Son deuxième atout ? Son sourire ou bien son regard... Impossible à dire. La plupart disait de lui qu'il souriait avec ses yeux. Ce garçon avait la particularité d'avoir constamment l'air rieur. Non pas moqueur attention, simplement une joie de vivre à toute épreuve sur le visage. Et ce matin là ne ferait pas exception. Il s'était levé avec le sourire et le garderait toute la journée. Cela faisait son charme, son large sourire avenant. Sa bonne humeur qu'il offrait à tous, à travers ses farces ou simplement dans ses mots. Il s'était installé à la table des Gryffondors, avec Fred et prenait son petit déjeuner en riant aux éclats.

Ce fut l'entrée d'une jeune fille qui le fit quitter psychologiquement l'environnement de son cousin. Il fut comme happé de ce monde de farces pour un tout autre monde, un monde plus flottant. Celui meublé par ses simples pensées car aucun mots encore n'avait su en parler fidèlement. Il la regardait, la suivait du regard tandis qu'elle rejoignait la table des Poufsouffle. Il se souvenait encore de la première fois qu'il l'avait vu. Elle rentrait pour la première fois à Poudlard tandis que lui entamait sa seconde année. Il l'avait trouvé très jolie et avait secrètement espéré qu'elle soit répartie chez les Gryffondors, pour avoir plus de chances de faire sa connaissance. Malheureusement, son souhait ne fut pas exaucé, ce fut les blaireaux qui l'accueillirent. Potter avait beau chercher de nombreuses excuses pour lui adresser la parole, il s'était bien souvent ravisé, malgré de grandes intentions. Elle était trop belle pour lui, ou peut-être trop intelligente ? Il avait toujours eu l'impression que les gens se découper en deux groupes à son sujet, ceux qui appréciaient grandement son tempérament fougueux et farceur, et ceux qui au contraire trouvait ce même tempérament totalement horripilant. Cette jeune fille lui semblait appartenir à ce deuxième groupe étrangement. Ce n'était pas rassurant. C'était peut-être cette appréhension qui l'avait souvent fait reculer.

James sortit de ses pensées. Le bal de noël approchait à grand pas et il ne voulait pas la voir y aller avec un autre, une année de plus. Oui elle était plus jeune que lui, oui il risquait de l'effrayer, plus âgé, oui les autres s'attendaient surement à ce que le grand James invite la plus belle fille de sa maison, oui Fred lui rappellerait surement toute sa vie qu'il avait invité une fille plus jeune, ou pire s'il prenait un rateau... Mais il devait essayer. Depuis le temps qu'il en rêvait secrètement dans son lit le soir avant de s'endormir. Depuis le temps qu'elle l'attirait... Elle devait le savoir. Fred lui lança un morceau de pomme pour le faire sortir de ses pensées et James releva la tête de son chocolat au lait. Il sourit légèrement gêné, son cœur battant trop vite à la simple idée d'aller inviter Elenna Saddler. Elle était entourée en plus de cela... Il pourrait bien se ridiculiser. Il se mordit la lèvre inférieure avant de se lever comme un seul homme, avec détermination. Il souffla un bon coup et se dirigea, la tête haute et le sourire carnassier sur le visage vers la jeune fille. Il se permit de s'installer en face d'elle, la place étant libre. Il se trouvait ainsi, entre deux de ses amies certainement.

« Bonjour Elenna » commença-t-il en ignorant clairement toutes les autres. Il n'en avait que faire des autres, Elenna seule comptait. Il avait planté son regard dans celui de la poufsouffle et lui qui bien souvent été connu pour son air rieur semblait étrangement très sérieux. « Je voulais savoir si tu accepterais de venir au bal de Noël avec moi ? » Lâcha-t-il très assuré comme toujours.

Il était 7h30, je devais rejoindre mes amis pour le petit-déjeuner. Bien sûr, il était hors de question que je m’y rende en robe de sorcier. J’enfilai donc une de mes robes moldues et mis ma robe de sorcier dans mon sac. Je me changerais avant le premier cours. Ma robe était blanche en voilage. Lorsque je me vis avec dans le miroir, je trouvai qu’elle me donnait un petit côté angélique qui ne me déplaisait pas. Après avoir recoiffés mes cheveux et maquillés mes yeux, je descendis rejoindre mes amis dans la grande salle.

Je m’arrêtai avant de rentrer dans la salle. Je n’avais jamais aimé devoir la traverser sous le regard de tous les élèves. Je pris donc une grande inspiration et se mit à marcher en fixant droit devant moi. Alors que je marchai, je senti un regard fixé sur moi. Je tournai ma tête et vis James Potter me regarder. J’eue l’impression que mon cœur fit trois tour sur place et que mes joues étaient devenues écarlates. Voulant me cacher, je regardai à nouveau ma destination et décidai de fixer mon regard sur ma destination. Bien sûr cela devait être dans ma tête ou alors était-il entrain de m’analyser en compagnie de son acolyte Fred Weasley. En effet, les garçons avaient une réputation de Don Juan qui aimaient jouer avec les sentiments des filles. C’était bien dommage, car il s’agissait de beaux gosses. Mais étant féministe, je ne pouvais pas cautionner leur petit jeu. C’est pourquoi, je tâchai de ne pas regarder dans leur direction. J’étais enfin arrivée vers mon groupe d’amis. Je les saluèrent. Ils me fixèrent et eurent un petit rire. L’une de mes amies me dit :

-Ely, tu as vu, Potter te fixe.

Je me retournai et le regardai. Puis sur un ton hautain, je lui répondis :

-Il est hautain et prétentieux. En plus, il s’imagine qu’il peut se permettre de traiter les filles comme il veut sous prétexte que ses parents sont célèbres.

Mes amis éclatèrent de rire. J’avais parlé sur un ton froid et cassant. Mon petit côté féministe et compulsive les faisaient toujours sourire. Au fond de moi, je ne croyais pas un mot de ce que je venais de dire. En réalité, je craquais sur James depuis bien longtemps. Je l’avais vu pour la première fois dans un livre qui parlait de sa famille. Il est vrai qu’ils étaient plutôt célèbres dans le monde de la magie. Son père était le survivant. Je me souvins qu’il était écris dans le livre qu’il était élève à Poudlard. Je m’étais alors dit qu’une fois là-bas, j’irais lui parler et le séduirais. Mais voilà, je n’avais jamais osé l’approcher et lorsque j’entendis les nombreuses rumeurs à son sujet, je fus comme paralyser. James Potter pouvait être avec n’importe quelles filles de cette école. Pourquoi s’embêterait-il avec une gamine pas spécialement jolie ? Dans mon cœur, les choses se mélangeaient. D’un côté, son caractère blagueur, tête en l’air et son physique avantageux me faisait fondre. Et d’un autre, je ne pouvais pas supporter son comportement quelque fois effronté et hautain.

Après quelque minute, certains de mes compagnons partirent. En effet, ils avaient cours. Moi, je ne commençais qu’à la seconde heure. Les discussions sur le bal de noël reprirent comme si de rien étais. Je ne voulais pas discuter de cela, car j’avais honte de leur annoncer que personne ne m’avait invité. Il est vrai que c’était plutôt gênant de savoir qu’ils seraient certainement tous accompagnés sauf moi. Je finis par me dire que je ne m’y rendrais pas. J’étais perdue dans mes pensées et dans mes tartines, lorsque mon voisin de table me dit :

-Hé Elenna ! Il arrive.

Il arrive ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Qui arrive ? Je le regardai avec des yeux interrogateurs. C’est alors que je sentis un coup de vent. Quelqu’un c’était assis en face de moi. J’eue alors l’impression que mon cœur avait cessé de battre, que le temps s’était arrêté. Ce n’était pas possible. Alors que j’étais encore fixé sur mon voisin, j’entendis une voix me saluer. Cette voix était envoûtante. Je finis donc par tourner la tête. Assis, entre mes deux amies, se trouvait James. Il semblait se comporter comme si personne n’existait en dehors de moi. Tous mes amis le regardaient bouche-bée. Je le fixai droit dans les yeux. Comment connaissait-il mon prénom et même mon existence ? Il semblait sérieux alors que moi j’étais plutôt intrigué. Il y avait quelque chose de mystérieux et d’étrange dans cette arrivée. Je le fixai et lui dit :

-Potter ? Que puis-je faire pour toi ?

Il me regarda droit dans les yeux et sur un ton assuré, il me demanda si j’accepterai de me rendre au bal avec lui. Mon souffle fut coupé. Avais-je bien entendu ? James Potter m’avait invité au bal ? Etait-ce un rêve ou un cauchemar ? Ce qui se passa ensuite, je ne le compris pas même moi-même. Tout le monde me fixait en attendant ma réponse. J’avais l’impression d’être hors de mon corps. Ce fut alors que ses mots sortirent tous seuls de ma bouche :

-Euh non, je ne crois pas.

Je ne réalisai même pas ce qui s’était passé. Toute ma scolarité, j’avais espéré que James Potter m’invite au bal ou même pour prendre un café et… et je venais de refuser. Je vis alors que le garçon qui avait toujours l’air sûr de lui sembla alors désemparé. Après son départ, mes amis me fixèrent et l’une me dit :

-Tu es complètement folle ! Pourquoi as-tu dit non ?

C’était une excellente question. Pourquoi avais-je refuser ? Par fierté, par gêne ? Je n’en savais rien. Je ne sus pas lui répondre. C’est alors qu’une de mes amies qui avait un jour été blessé par le jeune homme m’avait proposé un pari. Elle souhaitait se venger et me proposa d’accepter l’invitation du jeune homme. Bien sûr, le pari ne consistait pas à accepter l’invitation mais à lui poser un lapin. En effet, le soir du bal, je devais lui annoncer que je me rendrais finalement au bal avec l’un de mes amis. Je ne savais pas trop si cette blague était une très bonne idée. Cependant, sous la motivation de tous mes amis, je finis par accepter. Je me dis alors que James me pardonnerait. Il pouvait comprendre ma blague de mauvais goût, lui qui aimait jouer avec les gens. De plus, il était plutôt plaisant de rabattre le clapait de ce garçon si arrogant et sûr de lui.

J’avais dit non… Comment avais-je pu dire non ? J’étais complètement stupide ou… plutôt… bien trop fière pour avouer mes sentiments pour le jeune homme. Mais ce qui me déstabilisa encore plus, fut sa réaction. Il ne sembla aucunement touché par ma réponse. Dans mon fort intérieur, j’aurais aimé que ce dernier se batte pour moi. Qui se mette à me convaincre. Du moins, qu’il prouve qu’il ne s’agissait pas d’un pari idiot qu’il aurait pu faire avec son cousin. Je manquai tellement de confiance en moi, que je ne pouvais concevoir que James Potter puisse réellement me trouver à son goût. À force de me répéter qu’il ne pouvait s’agir que d’une mauvaise blague. Je commençai à en être persuadé. Non mais sérieux, comment James Potter aurait-il pu inviter une fille plus jeune que lui ? C’était impossible ! Sauf si c’était dans le but de lui faire une mauvaise blague.

Je fus particulièrement blessée par sa réponse. Je devais certainement m’y rendre avec quelqu’un ? C’était peut-être cela ? Savait-il que personne ne m’avait invité et voulait-il m’humilier devant mes amis ? Non, ce n’était pas possible. Il ne me connaissait et ne devait certainement pas se préoccupé d’une gamine comme moi. Suite à cette simple remarque, je devins écarlate. J’avais tellement honte... Je n’avais pas dit à mes amis que personne ne m’avait invité. Peut-être avait-il eu la même idée que ce crétin de Potter et imaginés que j’avais omis de leur dire que quelqu’un pouvait avoir de l’intérêt pour moi ! Maintenant, il me faudrait leur avouer la vérité. Je ne me rendrai pas à ce bal stupide, car personne ne souhaitait sincèrement m’y accompagner.
James finis par nous souhaiter une excellente journée et parti rejoindre son acolyte. J’observai leurs réactions. J’étais certaine de ne pas m’être trompé. Fred semblait tellement agacé par ma réponse que je fus persuadée d’avoir brisé son projet secret. Je me sentais plutôt mal après cette conversation. C’est alors que une de mes amies me sortie de ma bulle en me demandant pourquoi j’avais refusé. Je ne savais pas quoi lui répondre. Après quelque seconde de réflexion, je finis par dire :

-Je suis persuadée qu’il doit encore s’agir d’une de leurs mauvaises blagues. Un jeu du genre le dîner de con.

Mes amis me regardèrent avec des gros yeux. Ils ne semblaient rien comprendre de ce que je venais de dire. Il était vrai que j’oubliai fréquemment que la plus part d’entre eux ne connaissait pas la culture moldue et encore moins la culture française. En effet lorsque j’étais petite, un de mes oncles moldus était parti vivre en Bretagne, car il était fan de la France. Un soir de noël, il nous avait raconté un jeu auquel ils avaient joué avec ses amis, après avoir vu un film. Il s’agissait d’inviter la personne la plus stupide que l’on trouvait, à souper. Celui qui inviterait le plus bête gagnerait un prix. J’étais certaine que James et Fred devaient jouer à un jeu similaire. Toutefois, cette fois-ci le but serait d’inviter la fille la plus bizarre ou la plus moche ou la plus… je ne sais quoi. Je me sentais complètement offensée. Je leur expliquai alors, que je ne parvenais pas à croire que James veuille réellement m’inviter au bal.

James avait un jour blessé l’une de mes amies. À l’époque, ils avaient été très proches. Elle s’était alors imaginé que quelque chose serait envisageable entre eux. Cependant, James n’avait pour elle que des sentiments amicaux. Il était vrai qu’elle n’était pas très jolie mais très sympathique. Elle s’était donc mise dans la tête qu’il ne voulait pas s’afficher avec elle par honte de briser sa réputation. Depuis ce jour, elle avait toujours rêvé de se venger. Il se trouva qu’elle avait devant elle une occasion en or. Elle qui le connaissait bien savait pertinemment que cela ne lui ressemblait pas de jouer avec les filles. Cependant, elle ne pouvait pas se douter que j’avais secrètement des sentiments pour lui. C’est pourquoi, elle n’eut aucun scrupule à ne pas me contredire. Pensant que je détestai réellement Potter, elle me proposa un pari qui consisterait à jouer à l’arroseur arrosé. Elle savait que j’étais une joueuse née et que j’irai jusqu’au bout du pari. Il est vrai qu’aucune chose au monde n’est pire qu’une femme blessée. Mais à ce jour, je ne réalisai pas que l’arroseur dans cette histoire cela allait être moi et que j’étais entrain de me faire joliment berné par une de mes amie. J’ai toujours été très naïve en amitié pensant que les amis étaient fidèles et ne voulait que du bien.

J’écoutai son plan attentivement. Mon amie me proposa de retourner voir Potter à la fin des cours, afin de lui expliquer que j’avais changé d’avis. Et que si, j’avais premièrement dis non, c’était par honte d’avouer à mes amis que personne ne m’avait invité. Je devrai alors lui faire croire que nous irions ensemble au bal. Toutefois le jour-j, je ne m’y rendrais pas avec lui mais avec un de mes amis qui n’avait pas osé inviter la fille qu’il souhaitait. Cette dernière avait finalement accepté l’invitation d’un autre. De ce fait, il se retrouvait sans cavalière. A travers ce pari, j’effectuerai donc d’une pierre deux coups. D’un, je remettrai James Potter à sa place en lui montrant que je n’étais pas un joujou du lequel on pouvait rire et de deux, je ne laisserais pas un de mes amis dans la détresse. Cela me semblait plutôt un bon plan. De plus, j’étais certaine que James me pardonnerait un jour de cette blague de mauvais goût et que nous pourrions peut-être devenir un jour ou peut-être plus qui pouvait le dire ? Avec Fred, n’étaient-ils pas les rois des blagues de mauvais goût ?

Toute la journée, je ne cessai pas de m’imaginer comment je pourrais aborder Potter. Comme lui, devant tous ses amis ? Dans un couloir, sans aucun regard indiscret ? Oui, c’était une meilleure idée mais comment trouver un lieu pareil ? Il semblait toujours être fourré avec son siamois. Ce que les garçons pouvaient être compliqués ! A force de trop pensée, je finis par faire tomber la boule de cristal sur le pied du professeur qui poussa un juron. Cela me valut une nouvelle retenue. Il était vrai que ce n’était pas la première fois que je créais un cataclysme durant le cours de divination. Étant maladroite, me trouver dans une salle remplie de boule de cristal ou de tasses n’était pas très judicieux.

Je sortie donc du cours la tête baisée. Ma journée se déroulait de manière tellement chaotique que je marchai à toute vitesse en serrant mes livres dans mes mains et en regardant mes pieds. Comme on dit, il y a des jours où on aurait mieux fait de ne pas se lever. C’était un jour comme cela. Malheureusement pour moi, je ne faisais pas attention à ce que je faisais. J’étais tellement préoccupée à échafauder un plan que je n’entendis même pas qu’un groupe de personnes se trouvait de l’autre côté du virage que je pris en équerre.

BANG !

Je me retrouvai étalée par terre. Mes livres étaient déployés sur le sol. J’avais terriblement mal à la tête. Il me fallut quelque instant pour reprendre mes esprits. J’étais assise sur les fesses avec les jambes droites. Une vraie position de crétine. Je me frottai le front tout en disant:

-aïo !

C’est alors que j’entendis un petit rire. En levant la tête, je vis Potter avec ses amis. Je devins écarlate de honte et me mis à genou pour ramasser mes livres. Je le fixai et lui dit :

-C’est même pas drôle. Je vais avoir un demi-œuf sur la tête maintenant ! T’as vraiment la tête dure… Potter.

J’avais dit cela sur un ton agacé. Je le regardai alors dans les yeux et explosai de rire, tout en continuant à frotter l’endroit douloureux. Il devait vraiment me prendre pour une folle dingue, c’était peut-être le bon moment de tenter ma chance. Tout en me relevant et en récupérant mes livres, je le fixai droit dans les yeux et lui dit :

-Pour te faire pardonner, tu devrais peut-être réessayer de m’inviter peut-être que cette fois-ci j’accepterai ton invitation.

Je lui lançai un sourire ravageur puis repris mon chemin et partie sans me retourner. Je fermai les yeux et me mis à mordre ma lèvre inférieure en espérant qu’il me rattrape pour m’inviter à nouveau. Ce qui me paru le plus bizarre dans ma manœuvre, c’est que mon acte n’était pas tant dans le but de réaliser le pari. Pour dire vrai, je souhaitais réellement que Potter m’invite à ce foutu bal ! Il y avait réellement quelque chose chez ce garçon qui me faisait perdre tous mes moyens.

Suite à mes commentaires sur sa tête, James me mit, sans le savoir, mal à l’aise. En effet, le jeune homme fit allusion à son père ; le célèbre Harry Potter. Je me sentis intimidée. Je me demandai alors si le fait d’avoir une famille et une histoire de vie aussi connu n’était pas difficile. Toute la planète connaissait sa famille, les prénoms de ses membres, leurs vies et même secrets étaient souvent révélés dans la presse. Des livres avaient été écrits sur eux et surtout sur son père et sa mère. A cet instant, j’eue peur. Jamais, je ne pourrais supporter la célébrité. Comment faisaient-ils pour supporter que des inconnus les connaissent ou que les gens les admirent ou encore que quelqu’un soit fan ? Moi, j’ai toujours aimé le calme de mes plages et être loin de toute la superficialité du monde capitaliste. Porter un nom chargé d’autant d’histoire aurait rendu ma vie plus difficile. Peut-être était-ce la raison qui poussait Fred et James à ne respecter aucune limite ? Je n’en savais rien ce qui était sûr c’était que James me plaisait.

C’est pourquoi, je lui demandai de m’inviter au bal. A cet instant, nos regards étaient plongé l’uns d’en l’autre. Je sentis le rouge me monter aux joues et un sourire se dessina sur mes lèvres. C’est pourquoi, je décidai de partir avant de passer pour une bipolaire. Mes livres en mains, je fis demi-tour et partie sans rien lui dire de plus. Dans mon cœur j’avais l’espoir qu’il me rattrape et m’invite. Pourtant ma tête me disait qu’après ce que je lui avais fait le matin même, il avait certainement invité une fille bien plus populaire et jolie que moi !

Je mordais tellement fort ma lèvre que j’eu peur de la percer. Cela faisait quelque seconde que j’étais partie toutefois j’avais l’impression que les quelques mètres que je venais de parcourir était interminable. Je rouvris donc les yeux lorsque j’entendis des bruits de pas derrière moi. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Il était droit en face de moi et semblait un peu intimidé. Il prit une respiration et me posa la question fatidique : « Veux-tu m'accompagner au bal Elenna Saddler ? »

Puis il ajouta une phrase qui me fit éclater de rire : « Si tu dis oui, je vais me dire que c'est le coup à la tête qui t'as fait changer d'avis.. ». A cet instant, je ne pensais plus à ce pari stupide mais juste à lui et moi dans ce grand couloir, de cette école que j’aimais tant. Je me rapprochai donc de lui. Nos corps se frôlèrent. C’est alors que mes pulsions l’emportèrent sur ma raison. En effet, dans ce grand couloir, à ce moment précis, j’embrassai pour la première fois James Potter. Mon corps avait agit seul, comme si un aimant l’avait poussé à le faire. Mes bras s’était enrouler autour de son cou, ma tête s’était penchée et nos lèvres s’étaient touchées. Je fus particulièrement mal à l’aise, car le garçon semblait n’avoir rien compris à ce qui s’était passé et était resté figé comme si je lui avais jeté un sort de stupéfixie. Je me décollai de lui avec mes joues qui devaient bien être plus écarlate que rose. J’eue un sourire de gêne et lui dit :

-Je serais ravie d’être ta cavalière et non ta tête dure n’y est pour rien. C’est juste que ce matin tu m’as pris au dépourvu… Je n’avais pas osé dire à mes amis que personne ne m’avait invité… J’avais juste décidé de ne pas me rendre au bal et prétendant une grave maladie ou un devoir important, ou ...

Je me tue. Je venais tout juste de réaliser que j’étais entrain de partir dans un monologue fort ennuyeux. De plus, James semblait encore surpris par ma réaction.

-Euhh… Ca va ? Tu as l’air un peu… comment dire… pétrifier, je crois que cela serait le bon mot.

Il n'en croyait pas ses yeux. Un instant il cru que c'était le coup à la tête qui venait de lui donner une hallucination. Comment se pouvait-il qu'une personne change aussi vite d'avis ? Même pour une fille c'était impressionnant. Macho ? Mais non, juste taquin. Il resta un court instant complètement sonné. Non pas par le coup, lui n'avait presque rien senti. Mais plutôt par ce qu'Elenna venait de lui balancer. C'était à n'y plus rien comprendre. Elle lui avait fait un peu de mal ce matin en lui refusant sa main pour le bal de noël, il avait dû prendre sur lui tandis que ses copine l'observait et avait dû se battre pour que sa sale humeur ne l'emporte pas toute la journée. Et voilà qu'en sortant du dernier cours, elle avait changé d'avis et lui demandait de l'inviter une seconde fois. C'était plutôt étrange mais le garçon n'ayant peur de rien finit par se reprendre et la rattraper. Il s'exécuta, l'invitant une seconde fois en espérant que cette fois, ce ne soit pas pour du vent. De toute façon, tout aussi adorable qu'il soit, si elle lui demandait de la ré-inviter pour le plaisir de lui remettre une veste, il lui demanderait des explications et deviendrait moins sympa. Enfin moins sympa avec James ça veut dire un peu moins gentils mais pas méchant non plus. Il avait toujours été incapable de s'énerver contre une fille, c'était étrange comme sentiment.

James passa sa main dans sa nuque en l'attente d'une réponse et ne put s'empêcher de plaisanter pour reprendre contenance. Sa blague fit rire la jeune fille qui s'approcha étonnamment vite. Elle venait de lui sauter au cou et de l'embrasser, là dans ce couloir où quelques curieux se stoppèrent net. James resta une nouvelle fois complètement figé. Autant il s'était attendu à un oui cette fois, autant il ne s'attendait pas à ce qu'elle l'embrasse comme ça, sur un coup de tête. Lorsqu'elle s'écarta légèrement gênée par l'absence de relation de James, le garçon retrouva un léger sourire et prit la parole.

« Je suppose que ça veut dire oui... Toi alors on peut dire que tu agis sur un coup de tête » lâcha-t-il avant de rire aux éclats comme on était habitué à l'entendre le faire. James avait toujours eu un rire bruyant, comme un aboiement. Mais c'était plutôt communicatif. Elenna lui expliqua enfin pourquoi sa réponse avait été négative ce matin là et James fut rassuré. Il ne lui en voulait pas même s'il avait passé une journée plutôt morose. Il la vit partir en explications et ne put s'empêcher de la regarder d'un air taquin. Lorsqu'elle s'arrêta, consciente de s'être perdu en route, il s'approcha à son tour conscient qu'il n'avait pas répondu au baiser et que c'était surement déstabilisant pour la jeune fille. Il entoura le visage d'Elenna de ses mains et leurs lèvres se rencontrèrent une seconde fois. Cette fois dans un baiser partagé. Il s'écarta légèrement et sourit.

« Désolé.. Oui tu m'as pris au dépourvu toi aussi.. » commença-t-il avant de s'apercevoir que des tas d'élèves les observaient de façon peu discrète. Il leur jeta un œil, observant les environs puis reposa son regard sur la jeune fille. « En parlant de devoir, tu as quelque chose à faire la tout de suite ou je peux te kidnapper ? Si tu ne veux pas qu'on se voit de trop avant le bal, ce n'est rien, je comprendrais. » Continua James.
C'était plutôt récent comme relation. Et à vrai dire, si elle ne l'avait pas embrassé, peut-être même qu'il n'aurait pas osé le faire lui-même si tôt. Il aurait attendu de la revoir un peu plus avant. Ils venaient en quelques secondes de se débarrasser des malaises qui font souvent le début d'une relation. Même si James avait du mal à déterminer si c'était une relation. Étaient-ils ensemble ? Pour lui oui.. Mais pour elle..