Le crépuscule. Comment pouvait-on donner a un groupe aussi infâme, un nom qui reflétait la le moment ou la nuit et le jour ne font plus qu’un. C’était un moment de la journée magnifique que Autumn adorait et de savoir que cette vermine avait prit ce nom l’exaspérait.
De voir le ciel s’embrasé dans de derniers rayons de jours lui faisait toujours quelque chose, c’est a ce moment précis qu’elle se rendait compte a quel point tout ne tenait a rien, que la beauté du monde se trouvait autour d’elle et non dans des choses futiles. Elle aimerait se battre pour ça, pour ce qui est juste certes, mais pour ce qui est digne. Jamais rebrousser chemin, jamais douter, rien. Son envie de liberté ne l’avait pas quitté, même après son retour dans l’enceinte de Poudlard.
Autumn était une femme indépendante, elle ne supportait pas qu’on lui dise quoi faire et encore moins quoi penser. Si elle avait réussi a se débrouiller seule dans chaque coin du monde ce n’était pas pour a son retour en Angleterre entendre ce qu’elle devait penser ou faire pour s’afficher telle qu’on lui demander d’être… et puis quoi encore…Allez donc étudier les civilisations maya, vous retrouver nez a nez avec une bande de gobelins sans vergogne qui essaie de vous escroquer, de marchander avec des vagabonds a l’autre bout de la terre pour quelque plantes magiques… Ouais, après ça, on déteste les choses imposées.
Son retour en Angleterre avait été comme une véritable gifle que l’on se prend dans la figure après avoir bu un verre de trop. Elle avait réussit a s’adapter a des conditions extrêmes, a dormir sous la pluie… mais jamais elle n’aurait pensé que le retour aux sources se ferait si violemment. D’abord, elle avait retrouvé sa sœur et sa mère, c’était déjà une bonne chose puisque cela faisait 1 ans qu’elle ne les avait pas revue. Elle qui était d’un caractère spontané et franc avait du apprendre les règles de la diplomatie dans une conversation courante. Elle détestait ça. Elle parlait souvent des choses qu’elle connaissait mais ne se risquait jamais a entamer une conversation sur un sujet dont elle ignorait tout, visiblement ce n’était pas le cas pour tout le monde qui pensaient savoir tout sur tout, cela l’exaspérée.

Elle décida, malgré les mesures de sécurité prises, de sortir dehors ce soir. Elle ne pouvait se résoudre a rester enfermée, elle qui aimait tellement vadrouiller partout. Rester en place serait ,pour elle, un véritable calvaire dont elle ne pourrait s’accommoder. Elle rentra se changer dans sa chambre, elle troqua sa paire de talons haut (elle avait d’ailleurs appris a quel point cela fait mal de marcher avec ces trucs aux pieds bon sang ! ou sont les jours heureux ou tout le monde marchait pieds nu !) elle fit descendre la fermeture éclair de sa jupe noire qu’elle enleva puis la jeta sur son lit. Elle déboutonna son chemisier et enfila quelque chose de plus confortable, un pantalon noir et une autre chemise. Elle prit sa veste en cuir et l’enfila une fois sortie dehors. Le crépuscule avait laissé place a la nuit noire. On ne voyait quasiment pas la lune a cause de la brume qui s’epaississait a chaque pas qu’elle faisait, Apres des années passées a errer dans le monde, Autumn n’avait plus peur du noir et de la nuit. Elle attrapa sa baguette.

« Lumos »

Elle continua de marcher jusqu'à sortir de l’enceinte de poudlard, enfin lorsque ce fut le cas, elle transplana. Elle se trouva alors a pré au lard, un endroit qui avait fortement marqué sa jeunesse. Elle se souvenait des 400 coups qu’elle faisait avec sa sœur en venant ici, les paris stupides pour aller dans la cabane hurlant, le goût du premier whisky pur feu qu’elle avait bu aux 3 balais… et recracher quelques semi seconde plus tard, les farces qu’elle achetait à Zonko. Tout cela commençait a être loin, c’était des années qu’Autumn avait mis dans un coin de sa mémoire et auxquels elle n’avait pas retouché depuis des lustres. Il serait peut être temps de faire un peu la poussière.
Elle marchait dans pré au lard, sans savoir ou aller. Respirer l’air et marchait dans les pas de l’adolescente qu’elle fût lui suffisait. L’air été froid, et la nuit noire faisait circuler une espèce de tension dans l’air qu’Autumn n’arrivait pas a décrire. Elle passa dans les rues avant de s’arrêter devant l’un des bars qui avait le plus marqué sa vie de jeune fille : les 3 balais. Depuis son retour en Angleterre, elle n’avait pas eu le temps d’y retourner. Un sourire s’épaississa sur ses lèvres, elle se demandait si ça avait changé. Elle poussa la porte du pub et entra.
Elle remarqua alors qu’il y avait toujours autant de monde, surtout le soir. Les sorciers venaient généralement après leur travail pour se laisser aller a quelques douceur gustatives. Hum… elle trouva cependant que le nombre de femmes présentes étaient limitée par rapports aux hommes qui frappé leur choppe de bière ou dégustait leur verre en parlant. Un homme s’approcha d’elle, la jeune femme leva les yeux aux ciel et avant même que l’homme ai eu le temps de parler, elle se fraya en chemin et se dirigea jusqu'au comptoir.

« -Un whisky pur feu s’il vous plait »

Le serveur acquiesça et sortit une bouteille de whisky qu’il versa dans un verre. Elle remarqua alors une table plus bruyante que les autres. En effet un groupe d’homme s’était regroupé afin de jouer à un jeu de carte tout en buvant verres sur verres. Autumn trouva cette image sympathique, elle avait l’habitude des atmosphères de ce genre. C’était vraiment quelque chose qui ne changeait pas malgré qu’on se retrouve de l’autre cote du globe. A bien regardé, elle avait l’impression de connaître l’un d’entre eux, enfin elle avait pu échangé quelques paroles tres vite fait mais rien de plus. C’était lucian, le professeur de soin aux créatures magiques, quelle coïncidence. Elle se demandait a quoi ils jouaient… hum intéressant. Elle remarqua que deux hommes étaient affalés sur la table, ivres très certainement. Elle roula des yeux.

« - Voila Madame ! un whisky pur feu ! »
« -Merci… moi c’est mademoiselle… Oh et laissez la bouteille »

Elle posa quelques mornilles sur le comptoir, bu son verre cul sec et se dirigea vers la table du professeur tenant la bouteille dans sa main. Elle se mit alors face aux hommes et plus spécialement Lucian, avec un grand sourire.

« -Bonsoir Lucian… l’heure n’est plus au travail on dirait »

elle posa alors au milieu de la table la bouteille de whisky pur feu qu’elle avait entamé, et fit venir grâce a un sort une chaise vide qui se trouvait non loin de la. Elle avait conscience que les personnes présentes (sans compter ceux qui étaient avachis sur la table) la regarder maintenant avec un air de pure incompréhension. Toujours souriante elle s’assit.

« - Cela ne vous dérange pas que je me joigne a vous… »

Tu parles, une femme qui emmène une bouteille d’alcool a des hommes assoiffés…la réponse elle n’avait même pas besoin de la poser. Elle pris la bouteille fit venir un verre vide du comptoir, et remplie son verre du liquide ambré avant de le porter a ses lèvres. Rachaël ne buvait que dans certains cas, mais elle tenait bien l’alcool. Il faut dire que dans certains pays cela l’avait aidé a se réchauffé et depuis elle avait appris a aimer toute sortes de liqueur pour leur goût et non pour leur effets.

Une soirée comme une autre dans ce monde. Même si ce monde n’était pas comme d’ordinaire à cause de la tension qui s’était créé. Le meurtre de Poudlard avait fait la une des journaux, le crépuscule avait frappé par deux fois et avec force. Ce groupe savait comment mené une guerre psychologique car ils étaient invisible. Contrairement aux mangemorts de l’époque qui menaient leurs attaques vêtu d’un cagoule, le crépuscule n’avait pas encore montré son visage, seulement des revendications d’attentat horrible et traumatisant. Le monde magique ne savait pas comment réagir devant cette menace. La tension était palpable et les esprits commençaient à pencher dans la paranoïa. Donc même si cette soirée ressemblait à n’importe quelle soirée, les circonstances étaient diiférentes. La sécurité avait été renforcée. Il n’était pas rare de voir une équipe d’aurors envoyé aux alentours de Poudlard. Les rues étaient moins bondées une fois la nuit tombé.

Mais Lucian n’avait que faire de ces disputes d’enfants pour savoir qui a le plus beau jouet. C’était ainsi que Lucian voyait le conflit d’idéologie entre les deux partis. Rien de plus qu’un affrontement politique sans queue ni tête qui ne ferait pas avancer le monde. Ne voulant pas prendre part à ces futilités, Lucian n’allait sûrement pas changer ses habitudes à cause de ces abrutis. Il n’avait ni le temps ni l’envie de gaspiller sa vie pour ces conneries. Ce soir, Lucian avait envie d’aller boire un verre au trois-balais ; il irait donc au trois-balais. Une fois le souper terminé, Lucian franchit les Grandes portes du château qu’il verrouilla derrière lui. Les portes avait pour ordre de s’ouvrir uniquement au personnel de Poudlard. Lucian avait au moins la décence de faire son travail de Gardien des clefs de Poudlard et respectait les directives de sécurité pour les élèves donné par le directeur. Le professeur prit ensuite la direction de Pré-au-Lard.

Lucian arriva dans le petit village. Il remonta la rue principale en saluant quelques villageois de ci de là. Il souhaita le bonsoir au propriétaire de HoneyDukes puis s’engouffra au trois balais. Il alla directement au comptoir pour saluer la patronne. Il regarda autour de lui et vit qu’une partie de carte était en cours à une table. Les hommes avaient l’air sympathique et drôle, Lucian s’y rendit donc et s’assit avec eux pour jouer avec eux. L’ambiance était à la fête. Un groupe d’homme comme Lucian les aimait, joyeux, blagueur et pas vraiment subtil. Eux non plus ne semblaient pas se laisser abattre par les rumeurs qui courraient. Les hommes commencèrent à se taquiner sur leur constitution. De fil en aiguille, un jeu d’alcool s’installa à table. Les hommes s’étaient mis pour objectif de coucher Lucian. Les fous rires et les hurlements fusaient de la table, les verres claquaient sur la table, les gorges poussaient de rauque grognement et les œsophages se faisaient de plus en plus chauds.
Alors que l’humeur était plutôt grivoise, une jeune femme s’approcha des hommes en saluant Lucian. Elle s’invita à la table, tout comme Lucian l’avait fait une peu plus tôt dans la soirée. Elle avait amené une bouteille de whisky avec elle. Lucian se jeta en arrière en ouvrant les bras et en faisant dangereusement grincer sa chaise en forçant sur le dossier.

« HOho Bien l’bonsoir professeur Wood ! J’t’en prie assied toi et bois un verre avec nous. On a jamais eu l’occasion de s’présenter et faire connaissance. V’la t’y pas une bonne occasion ! Moi c’est Lucian Fenrir, prof aux créatures magiques. Et j’te présente mes nouveaux amis que j’connais depuis ces trois bouteilles. »

Les hommes plutôt ivres se mirent à rire à cette blague pas vraiment drôle mais qui dans le contexte aurait ait rire n’importe quel homme avec un minimum d’alcool dans le sang. La barbe mal rasé de lucian se fendit pour afficher un énorme sourire, sincère et amical. Ce sourire qui faisait de lui un gros nounours inoffensif.

Tout le monde a peur de quelque chose, tout le monde doute à un moment donné, que cela soit un cours instant ou toute une vie. Un Homme sans doute est un homme mort, qui n'existe pas. C'est Ainsi que les choses sont et c'est ainsi que les choses seront toujours.
Les actes passés définissent ils l'avenir? Y a-t-il quelque chose de beau dans la rédemption? Les erreurs, les regrets est ce que tout ça peut être oublié? Souvent on se pose des questions auxquels on ne peut pas répondre, Mais Autumn ne croyait pas à ça. Elle ne croyait qu'en ses convictions, comme tout le monde elle avait fait des erreurs, elle avait eu quelques doutes et quand enfin elle avait compris que cela ne servait à rien de se poser des questions, elle avait grandi et murit spontanément. Elle se fichait à présent de savoir où toutes ses actions la mènerait, elle s'était juste jurée de toujours suivre ses pensées et jamais regretter.
Autumn aimait la fête, c'était un fait. Elle préférait largement les ambiances festives et simple que la mondanité du monde, Elle préférait les personnes spontanée qui ne réfléchissaient pas forcement aux mots qu'ils allaient dire, pour elle, les gens trop aimable n'étaient que des hypocrites et des menteurs. Tous ces sourires forcés, toute cette panoplie du parfait petit citoyen qui fait son devoir... Tu parles, tout ça c'était des conneries, c'est simplement le concours de celui qui se pavane le plus alors qu'en fait chacun crache sur le dos de tout le monde. C'est ce genre de monde qu'Autumn avait fui elle préférait chercher les choses véritables.
Dans ce Pub, Autumn se sentait à l'aise, elle n'avait aucune envie de partir. L’ambiance conviviale, les choppes qui se frappent, les gens qui rient sans se poser aucune question de savoir vivre mondain...ça c'était pour elle quelque chose d'unique. En l'espace de quelques heures tout le monde se connaissait et personne ne s'amuser à critiquer vicieusement une autre personne. Si quelqu'un avait quelque chose à dire sur une personne il le faisait et finissaient par se taper dessus, elle-même avait connu ça. Une fois, elle avait dû calmer un homme qui était allé trop loin… une bouteille sur la tête cela ne fait pas forcement du bien. C'était aussi simple que cela. Autumn se souvint des parties de jeux qu'elle avait faits en Russie, la vodka aidant à la compréhension des règles. Elle se souvint des longues soirées près du feu dans la cordière des Andes à rire et à s'amuser avec des choses simple. Il n'en fallait pas plus. Autumn avait pris place parmi les Hommes. Le professeur l'accueillit avec joie lorsqu'elle posa la bouteille de whisky pur feu sur la table. Elle regardait avec amusement les hommes ivre et affalés sur la table, ils avaient certainement dû jouer à "je tiens l'alcool plus que toi" visiblement ceux - la avait perdu. Elle compta rapidement dans sa tête, il restait encore 4 gaillard en jeux, dont Lucian. Celui-ci lui parla, elle nota qui la tutoyait, cela ne la gênait en rien, bien au contraire.

« -vu qu'on se tutoie… appelle Moi Rachaël, je suis la nouvelle professeur d’histoire de la magie. Et je suppose que j’ai quelque verre à rattraper si je veux moi aussi être une « nouvelle amie » de ces messieurs. »

Elle lança un sourire éclatant aux hommes présent. Elle était plutôt quelqu’un de jovial toujours prête à prendre part à un jeu ou à s’investir à 100% dans tout ce qu’elle entreprenait. Elle attrapa la bouteille de whisky, se servit et vida d’une traite le contenu. Elle se tourna plus spécialement vers Lucian.

« Je peux prendre des cartes moi aussi ? Cela fait une éternité que je n’ai pas fait ça et à vrai dire, je préfère participer que regarder. »

Elle remarqua un homme de plus qui venait de s’écrouler sur la table, et un de moins, elle prit donc son jeu et jeta un œil interrogateur au professeur de soins aux créatures magiques pour qu’il lui explique quelques peu les règles. Elle se servit un autre verre de whisky et appela le barman, elle lui en commanda une autre. Elle sortit 1 gallion qu’elle lui donna en échange de la bouteille. Elle regardait son verre et passa un doigt sur le contour du verre. Elle porta la boisson a ses lèvres et en avala quelques gorgées avant de reposer le verre à moitié plein sur la table (oui parce qu’il faut toujours voir le côté positif de la chose).

« -tu savais que dans l’ancienne chine, l’alcool était réputé comme étant un liquide magique ? Les Hommes apprenaient même à boire et considéraient ça comme un art…»

Elle porta le verre à ses lèvres et le fini avec un regard pétillant et sympathique, avant de s’en resservir un autre. Elle sentait déjà la chaleur envahir son corps, elle enleva donc sa veste en cuir qu’elle posa sur le dossier de la chaise et regarda son jeu de cartes sans savoir qu’elles étaient les règles. Elle se demandait même si les règles étaient prédéfinies et prise en compte. Bonne joueuse elle participa quand même, ils n’étaient plus que 4 à être encore conscient. Tout ses voyages lui avait ouvert l’esprit, elle aimait vadrouiller a droite et a gauche, s’investir dans ses voyages, se former une culture mondiale qui pourrait l’aider a continuer sa route. Elle ne dépendait de personne et agissait selon ses propres envies, selon ses propres opinions et selon ses seules convictions.

La jeune femme s’était aussi présentée officiellement auprès de son collègue. Elle semblait tout aussi naturelle et directe que Lucian. Elle s’asseyait avec les hommes et commença à boire sans manière ni retenue. Elle commanda même encore une bouteille qu’elle paya avec générosité. Elle se tourna ensuite vers Lucian pour lui demander quel jeu de carte était en cours afin qu’elle les rejoigne dans leur partie. Elle piocha quelques cartes dans la pile de carte au milieu de la table en attendant les règles. Lucian tout d’abord surpris de trouver une femme simple et ouverte se mit à rigoler d’un rire rauque. Il avait effectivement des cartes dans la main mais il n’avait aucune idée du jeu qui se déroulait maintenant. Le jeu n’avait plus vraiment d’importance, certaines cartes étaient tombées par terre, d’autres étaient retournées sur la table sans que personne n’y prête attention et les hommes ne jouaient plus vraiment. La perte de certains joueurs avait probablement trop ralenti le jeu.

« Boarf, je dirais que c’est une bataille explosive mais j’saurais pas dire qui gagne ou où qu’on en est. Ce que je sais c’est que j’ai … heu… un bébé dragon de vents… un roi, de la poussière d’étoile, un minotaure et … un poil de la barbe de merlin. Peu de chance que je me refasse avec une main comme ça. »

Lucian avait à nouveau regardé ses cartes. Il ne se rappelait pas s’il était supposé en avoir plus ou s’il avait préparé quelque chose avec cette main. La seule chose qu’il avait à l’esprit était cette festivité et les rires. En fait, Lucian ne réfléchissait plus. Il n’avait pas pour habitude de trop réfléchir, il n’aimait pas se compliquer la vie avec un des réflexions inutiles. Lucian aimait bien se laisser porter par le fil de l’eau, se laisser emporter par les évènements pour voir où cela allait le mener. Bien sûr, quand il fallait bosser, il n’y avait pas plus bosseur et impliqué que lui. Mais ce soir, l’heure n’était aps au travail, il était à la détente.

L’homme en face de lucian leva son verre au dessus de la tête en rigolant bruyamment en s’adressant à son nouveau partenaire de boisson. Comme un chien de chasse à l’affût, Lucian se redressa sur sa chaise en la faisant craquer dangereusement tout en levant son verre pour le vider d’un coup sec en jetant la tête en arrière. Les deux hommes tapèrent la table du cul de leur verre tout en raclant leur gorge dans un bruit de satisfaction typiquement masculin. Lucian se tourna alors vers sa collègue :

« Dis moi, qu’est ce tu f’sais avant de v’nir ici ? »

Phrase simple et typique, sans aucune originalité ni grand intérêt mais qui pourtant était sincère pour Lucian. S’il n’avait aucun talent ni tact pour lancer une conversation, il avait véritablement envie de savoir le parcours de la jeune femme. Chose étrange et peu habituelle, mais Lucian aimait bien écouter des histoires. Il aimait aussi en raconter d’ailleurs sauf que ses meilleures histoires, il ne pouvait pas les raconter à n’importe qui. D’ailleurs s’il aimait écouter l’histoire des gens, c’est aussi pour les situer, savoir comment se comporter avec eux et ce qu’il pouvait se permettre avec eux. Il avait tout de même assez de conscience pour se protéger et assurer ses arrières vis-à-vis de son commerce. Lucian savait que dans son travail, tout était question d’informations, de contacts et de discrétion. Maintenant, c’était inconsciemment et naturellement qu’il réunissait ces trois paramètres tout en restant lui-même.

Autumn était habituée à ce genre d’atmosphère, c’est ce qu’elle aimait le plus à vrai dire. Bien qu’elle soit une femme, elle s’était toujours entendu avec les hommes, d’abord parce qu’elle les trouvait moins manipulateur et fourbes que les femmes, puis ensuite car ça évitait de nombreuses prises de têtes qui vraiment ne menaient nulle part. En fait, les seules femmes avec qui elle s’entendait se résumaient à sa mère, sa sœur jumelle et Francesca, le reste était souvent synonyme de disputes et Autumn n’avait vraiment pas le temps pour ça. Elle était revenue pour une bonne raison et ce n’était certainement pas pour recommencer aux jeux stupides auxquels elle avait joué étant gamine. Non, ses voyages l’avaient rendue plus forte, plus sûre d’elle mais surtout beaucoup plus mature et affirmée. Elle fuyait comme la peste les faux semblant, l’hypocrisie, les sourires faux, les manières genre « je suis d’origine aristocratique, je suis meilleur en tout » et patati et patata…c’est fou combien les gens tiennent tant à se donner une position futile au sein d’une société tout aussi futile. Pourtant malgré ses pensées, la jeune femme était une fervente membre de l’Aube…pourquoi l’être si elle pensait que la société était dérisoire ? À toute action, a toute prise de position, il y avait toujours une histoire personnelle qui se cachait derrière. La sienne découlait de l’assassinat de son père par des mages noirs…Depuis la jeune femme marchait dans les traces de son père, jurant de participer aux évènements où il se serait battu, luttant pour éviter des prises de pouvoirs dans les mauvaises mains.
Mais l’heure n’était pas à la révélation, et les deux camps cherchaient encore à se dissimuler derrière des attaques moins directes, dangereuses certes, mais essayant vainement de cacher le plus possible des évènements aux sorciers qui n’en savaient rien…ce qui commençait sérieusement à être réduit entre les journaux et le bouche à oreille.
Autumn chassa ces idées de sa tête, de temps en temps il fallait vraiment qu’elle apprenne à ne pas réfléchir. Elle regardait le jeu autour d’elle sans rien comprendre aux règles et à ce qui se passait, en vérité, à part le poker, elle n’était pas très douée aux jeux de cartes mais en vue des visages rieurs qui l’entouraient, elle supposait que les personnes présente n’en savaient pas plus qu’elle ou avaient oublié les règles. Elle regardait ses cartes sans broncher, au pire elle poserait une carte au hasard (ce que semblait faire la plupart des hommes encore dans le jeu), et observerait les réactions de ses collègues de jeu…c’est comme ça qu’elle avait appris à jouer au poker, en observant et en analysant les personnes qui posaient des cartes et ceux qui remportaient la mise. Elle se retourna vers Lucian quand il lui parla.

« - Alors là je vais te croire sur paroles…je t’observe et je verrais bien ! »

Rachaël avait une bonne mémoire, elle apprenait très vite et était très débrouillarde, en regardant les hommes jouer autour d’elle, elle espérait comprendre les règles…s’il y en avait évidemment. Il faut dire qu’elle était beaucoup mieux ici qu’a Poudlard en train de relire pour la énième fois ses notes sur la guerre des gobelins. Elle ne savait pas encore d’ailleurs comment elle allait présenter son prochain cours sans être ennuyeux à mourir, arf, elle y réfléchirait plus tard, pour l’instant l’heure était à la détente…ouf ! Le whisky commençait à lui arracher le palais, elle décida alors d’adoucir le goût de sa bouche en feu avec une boisson plus sucrée. Elle appela le garçon du bar et lui commanda un hydromel….hydromel, sa boisson préférée surement, encore plus depuis qu’elle savait son histoire.
Elle but une gorgée de l’élixir qu’elle laissa lentement couler dans sa gorge, son corps tout entier frissonna lorsque l’onde de chaleur la parcourra. L’alcool commençait a réchauffé ses membres. Elle fit un sourire éclatant à son collègue de travail.

« - Et bien en fait, pendant 8 ans j’ai voyagé, enfin pas comme une touriste, je veux dire j’ai vadrouillé dans le monde a la recherche de connaissances sur les différentes cultures magique, l’histoire des sorciers, des civilisations, des légendes et tout ça. Vivre dans le monde quoi, dans d’autres cultures et traditions, j’espère en refaire un jour ! »

Elle but une gorgée de son breuvage, remarqua que personne ne posait vraiment ses cartes sur la table et sourit.

« - ça fait longtemps que tu enseignes a Poudlard ? »

La jeune femme sembla vouloir s’intégrer au petit groupe d’homme si peu séduisant ni séducteur. Elle observa le jeu, rigola avec les hommes, bu quelques verres, répondit aux différentes questions. Sincérité ou manque d’options, Lucian ne se posa même pas la question. Il passait un bon moment, et n’avait aucunement envie de changer ce moment, il allait en profiter autant que possible. Il resta le même ivrogne gueulard rustre et joueur qu’il y paraissait depuis l’extérieur du bar. Il écouta cependant avec attention la réponse de la jeune femme. D’autant plus qu’une fois n’est pas coutume, celle-ci avait un passé intéressant. Etrangement semblable à celui de Lucian en fait. Les deux avaient voyagé à travers le monde après leurs études afin d’en découvrir plus. Se faire une expérience de vie et non se cantonner à la théorie de l’école. Aucun des deux ne semblait vraiment accorder d’importance aux normes de la société. Ils avaient vécu, vu et appris ce qu’il leur fallait savoir. A la fin de son histoire, elle posa alors la fameuse question de politesse « et toi ? ». Elle était déguisée, légèrement plus élaborée, mais c’était indéniablement la même question.

« Boh moi c’est ma première année que j’enseigne à Poudlard. Le Grand Professeur avait personne sous la main pour les soins et y m’connait d’puis un bout d’temps. Y sait qu’sur les bestiaux, j’m’y connais un bout et qu’j’ai d’quoi raconter donc y m’a proposé l’poste. Dans l’affaire c’est plutôt lui qui m’a rendu service pour tout dire, disons qu’y fallait qu’eu’j’me dégote un boulot avec une fiche d’paye toute bien toute propre rapidement pour êt’ dans les clous s’lon c’qui dise. L’truc c’est qu’pareil j’étais parti un moment, pis d’retour au pays y’a fallu arranger les choses. »

Lucian avait parlé sans vraiment s’arrêter. Il n’avait même pas eu besoin de s’arrêter pour prendre sa respiration, il avait parlé naturellement à son débit, avec son accent de paysan montagnard, son timbre de voix grave sans vraiment prendre la peine de regarder la jeune femme. Il avait regardé un autre homme qui s’était réveillé et semblait vouloir continuer la partie. Il ne s’était pas rendu compte que la partie était en suspens depuis un bon quart d’heure. Lucian lui balança donc une carte en face de lui, semblable à un homme qui donne un os à son chien pour l’occuper un moment. Lucian enchaina alors sans vraiment se rendre compte qu’il parlait sans qu’il y ai d’ordre, ni queue ni tête.

« Bah les chinois ont eu b’soin d’en faire un art qu’ils doivent apprendre ? dans c’cas j’suis un génie artistique. C’était inné chez moi, j’ai pas vraiment appris, c’est venu tout seul. »

Fier de sa blague, il essayait de rester sérieux, mais le rire était parfaitement reconnaissable dans le ton de sa voix. Sa barbe mal rasée s’étira pour laisser apparaitre un rictus que Lucian ne pouvait pas empêcher. De la même façon qu’il avait parler sans réfléchir, il ne songea pas à poser une nouvelle question pour relancer la discussion. Si la jeune femme était intéressée de discuter avec lui, elle avait suffisamment de matière pour lui répondre. Avec tout ce qu’il avait dit, elle devait forcément avoir une question à lui poser.

Autumn commençait a rentré dans l’ambiance. Elle ressentait a présent un bien être dans cette atmosphère joviale et festive. A vrai dire, il n’était pas rare de la voir arpenter les pubs, c’était un endroit dans lequel elle se sentait à l’aise, elle qui aimait le contact avec les gens. Bien sûr, elle ne s’attendait pas à rencontrer des gens sophistiqués avec de grandes manières mais c’est ça qu’elle aimait. La simplicité, la spontanéité du moment. C’était toujours agréable de croire le temps d’une soirée que tout le monde était vos amis et que vous pourriez rire et discuter avec eux comme si vous vous connaissiez depuis longtemps. Parce que finalement c’est tout ce qui comptait.
Les être moroses il fallaient les fuir, et c’est ce qu’Autumn passait le plus clair de son temps a faire. Elle détestait écouter des gens se plaindre sur leur vie respective, a critiqué d’autres personnes, ou a en vouloir au monde entier pour telle ou telle chose. C’était d’un ennui et d’un désespoir affligeant. Elle qui était d’une joie de vivre et qui pétillait d’énergie, elle n’aimait pas se retrouver a écouter des complaintes mélancolique…oh non ! Voila pourquoi elle savait qu’en venant dans un endroit tel qu’un bar, elle avait plus de chance de parler avec des gens ayant déjà quelque peu bu et donc plus joyeux, que des déprimés suicidaire.
Elle passa une main dans ses cheveux et rejeta sa chevelure en arrière afin de pouvoir apprécier la vue du bar.
Elle observait lucian. Visiblement il avait déjà un peu bu, mais ça l’amusa. Au moins elle était loin de Poudlard et des conventions qui devaient se rattacher entre collègue : « Bonjour professeur machin, puis-je vous blablablabla ». Pas de gants ce soir…ouf, en vérité, ça la surprenait toujours lorsqu’on la vouvoyer, étant habituée a être toujours tutoyée, elle ne s’était jamais poser trop de questions sur comment qualifier le sujet. Du coup cette prise directe des choses en main l’avait rassurée.

« - Oui je vois… on a eu le même soucis d’adaptation alors je suppose, c’est toujours difficile de revenir a un endroit et de s’y attacher quand on est habitué a bouger. Ici… c’est différent, c’est dur de se soumettre a des mœurs quand on y est pas habitué. C’est marrant que toi aussi t’ai voyagé, tu es allé ou ? T’as vadrouillé partout comme moi ou bien ?»

ouais le "marche droit sinon crève" des pays comme l'Angleterre l'agacait c'est pourquoi elle aimait tant bouger. Autumn adorait parlé de voyages, de choses qu’elle avait découverte dans la monde. Ainsi Lucian lui aussi avait voyagé. Ça intrigua la brunette qui s’intéressa a ce que Lucian lui disait. Elle avait connu des hommes comme lui qui avait vadrouillés dans le monde et qui s’étaient spécialisé dans une matière. Autumn elle était une touche a tout…enfin, elle s’intéressait a tout ce qui pouvait lui apporter des connaissances magiques : histoire, créatures, légendes, etc etc.
Elle se tourna vers Lucian, jeta une carte dans le jeu au hasard, de toute façon elle ignorait toujours les règles vu que personne ne prenait la peine de lui expliquer et se concentra avec attention sur l’homme face a elle.
Il venait de ressortir son anecdote sur les chinois, Autumn sourit, elle avait complètement oublié avoir parlé de ça quelques instants auparavant. Elle ria de bon cœur a la blague de Lucian et se détendit complètement.

« - Je trinque donc a ton génie artistique Lucian ! »

elle leva son verre d’hydromel face a Lucian et avala le reste de son contenu en quelques gorgées, elle reposa ensuite le verre vide en souriant. Demain elle ne faisait cours que l’apres midi, alors elle pouvait bien se détendre une soirée sans se formaliser de son cours du lendemain. Elle appréciait le caractère brut et direct de Lucian, et dans son for antérieur, elle se dit qu’elle n’avait pas perdu sa soirée.
Son palais s’était adoucit grâce au miel, l’alcool ne lui brûlait plus la langue. Mais elle sentait les effets de l’hydromel se rependre dans ses veines et la jeune brune se promit d’attendre quelques instants avant de recommencer a boire. Vu la carrure de l’homme a coté de la sienne, elle ne ferait pas long feu si elle s’amusait a le suivre de la sorte.

La jeune femme s’adaptait étonnamment bien à groupe d’homme, bourré de testostérone et si peu subtil. Elle enchainait les verres, les blagues. Elle répondit à Lucian, racontant qu’elle-même avait déjà pas mal voyagé. Lucian pouffa de rire. Un souci d’adaptation. L’euphémisme était comique à lui tout seul. En fait, il n’avait pas vraiment de souci à s’adapter. C’était les gens qui avaient du mal à s’adapter à Lucian. Ce dernier avait le mérite de ne pas changer son attitude ni ses habitudes quelque soit l’endroit ou avec qui il était. Ce n’était pas lui qui avait du mal avec le ministère, c’était le ministère qui n’arrêtait pas de venir le voir, de lui poser des questions sans importance. Ce foutu ministère qui s’acharnait à vouloir lui imposer des règles et des devoirs. Ce ministère qui ne le lâchait pas d’une semelle à cause de sa condition de « créatures dangereuses » et qui voulait absolument le contrôler et le tenir en laisse.

« Boarf non, c’est pas qu’j’arrive pas à m’adapter. En fait, j’ai plutôt fais des allers r’tour, j’rev’nais souvent au pays que’ques jours avant de r’partir. Y’aurait fallu que j’signale des trucs, signer des bouts d’papier, ‘fin des trucs qui m’soulent et que j’ai pas fait. Du coup après que’ques années à accumuler tout ce bordel, y m’ont posé un ultimatum. Et vu qu’j’avais pas tant envie de r’partir en voyage cette fois, j’ai pas pu esquiver leur menace. Et là paf, le Professeur m’évite le tribunal et m’offre une solution simple pour effacer mon ardoise. ‘peccable ! »

Lucian rigolait de ces pauvres sorciers coincés et vivant dans leur cage. D’ailleurs, l’un d’eux n’avait pas appréciés la métaphore que Lucian avait faite lors d’un de ses procès. Lorsqu’il avait demandé ce que Lucian avait a ajouté, ce dernier lui avait demandé s’il avait raté un atterrissage récemment et s’était retrouvé avec son BrossDur 11 dans une partie de son corps qui ne voit pas souvent le soleil. Bien sûr, Lucian avait dit cette métaphore avec toute la délicatesse et la subtilité dont il faisait habituellement preuve. Ce magnifique procès lui avait valu une suspension de ses avantages et de ses droits de sorcier ainsi qu’une restriction de l’utilisation de la magie pendant trois semaines. Encore une sanction dénuée de sens puisque Lucian était parti en Afrique le lendemain. Noyé dans la nostalgie et dans l’alcool, Lucian reprit le cours de son monologue :

« Bah j’suis allé un peu partout. En fait, j’suis partie chaa..huter un peu partout. Etudier les créatures magiques heu plutôt rare et heu intéressante quoi. Des dragons, gryffons pour citer les plus connus et bien d’autres. Donc beaucoup d’endroits ou y’a pas beaucoup de gens en fait. Les grandes villes bien sûr, pour heu se cultiver, apprendre, récupérer des informations auprès des locaux justement. »

Pendant qu’il parlait, Lucian s’était emparé de la bouteille de whisky pur feu et s’était servi un verre de whisky, qu’il vida à nouveau d’un trait pour le remplir encore une fois. C’est alors que derrière lui, un sorcier qui était entré dans le bar dit d’une voix forte clairement destiné pour Lucian et ses compagnons. Enervé par les éclats de rire et les gros cris, l’homme avait perdu patience.

« Quelle manque de savoir vivre ! De l’exterieur, j’ai cru que ce bar acceptait les bâtards d‘hybrides, on aurait cru ces barbares de centaures. »

Sans même d’abord jeter un coup d’œil sur celui qui montait sur ses grands chevaux, Lucian vida à nouveau son verre et se leva de sa chaise. Il repoussa la chaise du genou et se retourna vers l’homme qi allait bientôt se prendre une baffe dans la tête. Avant qu’il n’ait eu le temps de s’approcher pour faire bégayer le chapeau melon, Madame Rosmerta lui jeta un coup d’œil autoritaire et claqua des doigts : « Lucian tu te rassois s’il te plait, si tu veux des ennuis tu vas à la tête de sanglier. Quant a vous monsieur, mon établissement est un établissement respectable où les propos extrème sont interdit. Que puis-je vous servir ? »

Sur l’ordre de la gentille propriétaire, Lucian lui fit un sourire charmeur et retourna s’asseoir à la table. Il se reservit un verre et tranquillement repris sa conversation comme si rien s’était passé.

« Donc j’disais ouais, que j’ai visité un peu partout. Sibérié, Asie, japon, heu, afrique, amérique du Sud, Canada, Finlande, France, australie, … bref un peu partout. »

Lucian reprit ses cartes sur la table, en piocha deux nouvelles et sirota son whisky tranquillement.

Elle passait une bonne soirée. Elle n’avait pas l’impression d’être en Angleterre. D’abord parce que elle se trouvait dans un endroit où les rires fusaient, ou les choppes s’entrechoquaient, mais également car l’homme qui lui tenait compagnie n’était tellement pas conventionnel qu’elle avait l’impression de se retrouvée très loin. Elle aima cette sensation d’échapper au filet social, comme un poisson qui avait de justesse évité l’hameçon.
Autumn n’aimait pas vivre selon des règles fixes, elle se contentait du minimum et ça allait très bien. Elle ne supportait pas qu’on lui impose des choses et encore plus qu’on lui fasse la morale sur un certain comportement qu’elle devait avoir. Mais voilà, elle avait plus vu du monde que n’importe qui qui l’entourait et qui était resté cantonné dans leur propre pays. Elle n’avait aucun ordre à recevoir de qui que ce soit et il était bien qu’on arrive à lui insérer une idée dans la tête vu l’obstination dont elle faisait preuve. Bien sûr, la jeune femme savait qu’il y avait des moments il fallait éviter de s’acharnait à faire comprendre quoi que ce soit car cela était plus une perte de temps qu’autre chose, et que de ce fait acquiescer sans pour autant penser un mot de ce que l’interlocuteur faisait dire restait le seul moyen d’avoir sa tranquillité.
Autumn avait rencontré des tas de sorciers, différents des uns des autres. Beaucoup avaient essayé de lui imbriquer certaines valeurs dans la tête, mais Autumn avait toujours tracé son chemin avec toute sa rage et la détermination dont elle savait faire preuve. De retour au pays, elle avait compris que plus rien ne serait comme avant, qu’il faudrait qu’elle veille à ne pas trop faire d’esclandre, ne pas se faire remarquer, ne pas aller argumenté dans certaines conversation (bien que ça ne lui empêcher pas de prendre ceux qui lui parlé pour de vrai pingouins sans réflexion.)
Tout ce qui était superficiel, tout ce qui était artificiel était quelque chose qu’elle n’aimait pas côtoyer. Bien sûr, cela ne l’empêcher pas de vivre sa vie comme bon elle l’entendait et de parler et d’avoir de bonnes relations avec certaines personnes.

« - des papiers d’ordre administratif je suppose ? Oui on m’a demandé pas mal de compte lorsque je suis revenue en Angleterre, mais vu que ma sœur et ma mère vivent à Londres, elles fournissaient au ministère les informations nécessaires et les papiers qu’ils demandaient. Du coup je n’ai pas eu trop besoin de m’en occuper, bien que je ne leurs aient rien demandé... »

Elle soupira. Sa mère et sa sœur avaient toujours été sur son dos. Pas de façon méchante mais depuis que son père était mort, sa mère se sentait plus proche de ses filles quant à sa sœur, elle imaginait qu’en tant que jumelle, elle se sentait toujours un devoir de protection envers Autumn. En réfléchissant mieux, elle se dit qu’elle faisaient toujours du mieux qu’elles pouvaient pour sentir sa présence près d’elles, et Autumn culpabilisa un instant de les avoir laissé. Mais l’appel de l’indépendance avait été trop forte, elle ne voulait pas d’une vie d’esclave qui lui imposait un mode de vie qu’elle fuirait sans doute sitôt que les choses deviendrait sérieuses. Enfin pour le moment c’était son idée. Ça changerait peut être avec le temps, elle n’en savait rien.

« - oui c’est vrai que tu es professeur de soins aux créatures magiques…tu crois que tu pourrais me montrer quelques-unes de tes bêtes ? Tu pourrais m’apprendre plus sur eux, ça pourrait me servir, j’aime beaucoup les créatures magiques bien que je n’ai pas eu l’occasion d’approfondir mes connaissances à leur sujet... »

Elle lança un sourire sincère et plein d’enthousiasme à Lucian. Elle voyait à quel point l’homme aimait ce qu’il avait fait, il devait vraiment s’y connaitre en créatures magique. Autumn savait ce que c’était, elle-même était sûrement incollable sur les légendes magiques, l’histoire des sorciers. Elle appréciait cette conversation, il était rare de rencontrer quelqu’un qui avait voyagé peut être aussi longtemps qu’elle par rapport à une chose qu’il estimait, et ça ça eu un impact considérable sur la jeune femme qui se sentit tout de suite bien.
Lucian se leva un instant après une réflexion mal placée…elle se dit que chercher Lucian était vraiment une mauvaise idée vu son gabarit. Elle-même se leva et regarda l’homme parler. « Des barbares de centaures » ? Autumn avait eu l’occasion d’en rencontrer et elle avait trouvé cette civilisation vraiment épatante. Rosmerta s’interposa et Lucian se rassit. Autumn jeta un regard noir a l’homme qui venait de faire la réflexion, se mordant la langue pour ne pas lui jeter à la figure une réplique cinglante. Chose qu’elle aurait sans doute faite si Rosmerta n’avait pas calmé l’espèce d’idiot qui était entré dans le bar. Elle se rassit en même temps que Lucian.

« - j’ai fait la plupart de ces endroits moi aussi. J’ai beaucoup aimé voyager au Pérou et en Australie, ce sont deux pays qui ont des légendes et des histoires magiques très riche et très intéressante. Le japon également. Pour la Finlande, je n’ai pas eu l’occasion d’y aller encore… »

Elle se rappela alors que son verre était vide, elle hésita un instant avant de se resservir. Raisonnable ? Pas raisonnable ? Bon…ce n’est pas comme si Autumn était quelqu’un de particulièrement raisonnable. Elle leva sa baguette et fit venir la bouteille de whisky pur feu jusqu’à elle avant de se servir un verre et de le porter délicatement a ses lèvre.

La jeune femme continua la conversation. Ils parlèrent de tout et n’importe quoi. Le sujet dériva sur les créatures et elle demanda à Lucian si il pourrait lui montrer quelques une de ces créatures. Sans qu’il réfléchisse, Lucian laissa échapper :

« Tu veux pas que j’te montre certaines de mes grosses bêtes. »

Lucian rigola de cette blague que lui seul pouvait comprendre. Tout d’abord le sous-entendu sexuel qui le faisait mourir de rire. Ensuite, il parlait de la véritable bête qui vivait en lui, cette force sauvage et indomptable qui prenait le dessus bien trop souvent au goût de Lucian. Il avait fini par s’accommoder à sa nature, il avait même eut à l’utiliser. Il avait déjà tué des hommes avec sa malédiction. La plupart du temps, c’était des accidents. Parfois, des accidents arrangés. Pour finir, il pensait aux différentes créatures vicieuses, dangereuses et illégales qu’il avait eu l’occasion de posséder quelque temps. Beaucoup de gens disent aimer les animaux et veulent les voir de près. Ces gens-là, veulent voir les créatures maitrisés et domptés. Ils veulent les voir en étant en sécurité. Toute la beauté et la noblesse d’un animal se trouve dans sa liberté et dans le combat de sa survie. Lucian faisait commerces de ces créatures. Mais il avait renoncé à la capture de certaines races qui était, à ses yeux, trop noble pour se voir domptée.

« Mais ceux que je présente à mes cours ouais y’a pas d’soucis. Bon c’’est pas très palpitant, le ministère pose des restrictions assez plate et morose sur le programme donc voilà voilà. »

Alors que Lucian fut rempli de nostalgie en repensant aux plus belles créatures qu’il avait rencontrées, il repensa à ses voyages et la conversation revint sur les voyages. La jeune femme lui apprit qu’elle avait aussi visité la plupart des pays que Lucian avait mentionnés. Lucian vida un verre de whisky, puis se saisit de sa bière pour en boire une bonne gorgée. Autumn, parla de l’histoire de la magie et Lucian s’émerveilla :
« Ha les histoires. J’adore. En fait j’adore LES histoires. Pas l’Histoire. L’Histoire, avec les dates, les noms de tel abruti ou d’un autre attardé, moi ça m’a toujours dépassé. Par contre, les légendes et les histoires, ça c’est intéressant. C’est avec les histoires des anciens qu’on en apprend le plus je trouve. D’ailleurs, c’est dommage que le métier de conteur se perde de plus en plus. Y’en reste dans les petits villages reculés et isolés de tout, mais sinon y’a plus personne qui apprend à conter nos légendes. De nos jours y’a moins de découvertes certes, mais on oublie trop facil’ment nos fables. Quelques livres de ci de là. »

L’effet de l’alcool se faisait nettement ressentir dans le comportement de Lucian. S’il était étonnamment maitre de ses mouvements, en revanche il divaguait facilement. Il passait d’une conversation à une autre en un claquement de doigt. Il partait dans ses raisonnement vite et loin. Une chance qu’avec son accent bien caractéristique, l’alcool ne le faisait pas bégayer ni perdre ses mots.

« Tiens par exemple, un exemple : tu t’y connais toi en Histoire. Mais tu connais des histoires ? Essaye de m’raconter une histoire que j’connais pas. Un p’tit conseil, évite les bestiaux, l’astronomie, les plantes t’as quand même certaines chances. Et me sors pas que l’alcool est un art japonais parce que j’m’y connais en alcool » finit-il dans un gros rire rauque qui déclencha un fou rire parmi les ivrognes de la table.