In the papers, the news, everyday I am, I don't know it's just the way I am ☼.

Lucian l’avait senti venir. Cette lune grandissante petit à petit, l’appelant de plus en plus fort. Il savait qu’il n’échapperait pas à la transformation dans quelques jours. Cette horrible et douloureuse transformation qui lui donnait envie de mourir à chaque fois. Chaque nerf, chaque muscle tiré et irrité à vif, chaque os se brisant, grandissant et se ressoudant d’une autre façon. Ses articulations déboitées une par une. Sa nature elle-même changée en quelques instants. Il appréhendait cette transformation dont il n’avait aucun contrôle. Cette lune qui faisait ressurgir l’animal sauvage et meurtrier en lui. Le soir était enfin arrivé et il s’était enfermé dans la grange pour pouvoir se transformer comme il fallait tout en prévoyant la sécurité. Il était là assis au milieu sur un petit tas de foin. A attendre l’appel de la lune en repensant à sa condition. Il maudissait cette maladie qui avait le dessus sur lui, qui faisait que tout le monde le rejetait. Tout le monde le regardait en travers avec une certaine méfiance. D’autres le regardaient avec une haine et un dégout à peine dissimulé. Tout en réfléchissant au comportement de la communauté, Lucian ne comprit pas pourquoi ils réagissaient ainsi. C’était stupide. Ils le connaissaient, quelques semaines auparavant il le saluait avec un grand sourire et aujourd’hui ils l’insultaient.
Alors que Lucian ruminait contre ces gens, un sentiment de rage et de colère l’envahit petit à petit. Puis vint la lune. La transformation commença lentement. D’abord, le jeune garçon sentit des picotements dans la nuque qui ne disparaissait pas quand il e massait. Puis une crampe lui paralysa la cuisse. Tout comme les picotements, Lucian avait beau s’étirer, la crampe ne disparaissait pas. Lucian était clairement mal à l’aise, tout lui semblait inconfortable. Tout à coup, la douleur envhait son corps, la moindre parcelle de chair le brula. Il rejeta la tête en arrière les yeux exhorbité pour hurler de douleur. IL cracha tout ses poumons dans un hurlement si humain de douleur. Il avait l’impression d’avoir plongé dans une cuve de magma en fusion. Ses yeux semblait vouloir sauter de leur orbite, les tympans était sur le point d’éclater, son cœur semblait occupé toute sa poitrine et battait avec violence que lucian n’arrivait plus à respirer. Il s’étranglait avec sa propre pomme Adam et sa salive. Ses ongles s’arrachèrent quand il voulut se prendre le crâne pour le compresser afin de contenir la douleur. Dans un spasme musculaire, tout son corps se raidit, ses jambes le propulsèrent à plusieurs mètre. Il convulsa sur le sol dans un grognement étrange étouffé par la salive mousseuse qui coulait de sa bouche. Soudain un sinistre craquement retenti. Les convulsions stoppèrent immédiatement et Lucian s'assis pour se saisir de son fémur qui venait de se briser. Un autre craquement retentit et Lucian se laissa retomber en arrière en essayant tant bien que mal de retrouver sa respiration dans la douleur. Il voulait tomber dans les pommes, il voulait perdre conscience pour que tout ceci s’arrête enfin. Il songea même à la mort pendant une fraction de seconde mais il ne put y songer très longtemps car la douleur revint au galop. Plusieurs craquements retentirent en même temps. Le jeune homme regarda alors ses jambes pour voir ses tibias grandirent dans une souffrance incroyable. Ses jambes n’avaient plus rien d’humain, ni même animales. Elles n’avaient aucune forme connue. Des poils se mirent à pousser sur son corps donnant l’impression d’être transpercés par plusieurs milliards d’aiguille. Alors qu’il se tordait de douleur à plat ventre, Lucian tenta quelque chose. Il voulut utiliser ses muscles douloureux dans l’espoir futile de leur donner un travail, de leur donner une autre sensation que la douleur. Il poussa alors sur ses mains et se lança en avant d’un coup de patte. La douleur ne diminua en rien, mais l’animal était lancé donnant de toute nouvelles sensations, l’utilisation des muscles, un courant de vent le long du corps. Il bondit tout droit sans voir où il allait. Il percuta la porte de la grange fermée par une épaisse poutre et des chaines. Mais cette fortification n’était rien en face de la vitesse et du poids du projectile animale. La porte vola en éclat dans un fracassement sinistre. Le loup garou poussa un hurlement qui cette fois n’avait plus rien d’humain. Rauque et sinistre, puissant et terrifiant. Il reprit sa course afin de calmer la douleur. Alors qu’il courait à quatre pattes, donnant des coups et des impulsions sur ses muscles et ses articulations pour les faire marcher, Lucian pouvait sentir que la transformation n’était pas tout à fait finie. Il accéléra alors pour mieux sentir le sentiment de vitesse. C’est alors que sa patte avant droite lâcha transformant encore un muscle caché. La douleur paralysa le bras qui lâcha sous la pression. Le lycan tomba en avant pour s’écraser la tête dans le sol et s’arrêta dans une chute terrible. Il se tortilla sur place en grognant de douleur puis bondit à nouveau pour se calmer dans une course folle.

Lucian reprit petit à petit conscience pendant sa course. Il était bien , il ne se fatiguait pas, il pouvait courir et encore courir. La douleur se dissipait petit à petit et Lucian reprenait conscience. Il réalisa qu’il avait la forme du loup-garou la plus connu, la plus meurtrière. Alors qu’il s’enfonçait dans la forêt, une odeur arriva aux narines de Lucian. Il était évident pour Lucian que c’était une odeur humaine. Un homme était présent tout près il le savait. Il n’aurait su dire pourquoi ni comment, mais il le savait. C’était l’instinct animal, le prédateur qui était là. Lucian se répéta alors dans sa tête qu’il n’était pas un tueur d’homme et qu’il ne ferait rien. Il ne cessa de se le répéter dans sa tête jusqu’à atteindre la lisière du bois. C’est là qu’il vit qu’il avait suivi l’odeur pour trouver sa proie. Elle était juste là, sous ses yeux. Proie innocente et naïve qui ne se doutait de rien. L’envie d’attaquer titilla Lucian qui se contrôla et resta caché dans ses bois à juste regarder. L’homme semblait saoul et rentrait chez lui à pied en chantant tout seul. Plaçant quelques insultes de ci de là. Sans que Lucian ne s’en rende compte il commença à grogner doucement. Puis il réalisa son action et s’arrêta immédiatement. Il resta immobile et en silence, tapis dans l’ombre à observer l’homme. Ce dernier bu une gorgée de sa bouteille et sorti ce qui semblait être un paquet de cigarette à l’odeur que Lucian sembla déceler. Il sorti ensuite une baguette magique et fit apparaitre une flamme à son extrémité pour allumer sa clope. Éclairé par la flamme magique, Lucian distingua clairement le visage de l’homme et reconnu un des villageois qui l’avait insulté plein de haine et de dégout. La rage et la colère montèrent d’un coup chez Lucian. Il grogna dans un son rauque et guttural en découvrant ses crocs. Un combat s’engagea alors dans l’esprit de Lucian. L’instinct meurtrier motivé par la vengeance et la rage, contre l’éducation humaine et le contrôle de soi. Les babines retroussées, la mâchoires prête à broyer, les crocs acéré la gueule bavante, Lucian sentait la colère monter en lui. Et même la partie humaine en lui n’avait pas envie de supprimer cette colère car il avait raison et ce mec n’était qu’un con. D’un bond, le loup garou se rua en avant la gueule ouverte, vers sa proie. La rage et la colère le submergeant, la bave dégoulinante, Fenrir attaqua. Il arriva sur sa proie qui ne leva la tête qu’au dernier moment affichant un air de surprise et d’impuissance totale. L’animal percuta sa proie avec une vitesse et une force incroyable en lui arrachant un bras d’un seul coup de patte. LE fragile humain s’écrasa au sol comme une poupée de chiffon alors que le lycan essayait tant bien que mal de freiner sa course. Lorsqu’il s’arrêta enfin, il fit demi tour et réattaqua l’homme d’un seul bond. Il attrapa l’épaule de l’homme à l’aide sa mâchoire et serra de toutes ses forces. Il sentir les os se briser sous ses crocs. Lucian commença _ le tirer en arrière tout en secouant la gueule pour déchirer la chair dans le but de lui arracher ce qu’il tenait dans la gueule. L’épaule ainsi que la moitié du buste craqua enfin pour se séparer du reste du corps. D’un mouvement de la nuque, Lucian jeta le bout de carcasse au loin et reparti à l’attaque en le mordant à la hanche. Il souleva sa proie en lui plantant ses griffes dans le corps. Le loup garou était maintenant en position debout, en train de tenir le corps flasque par le milieu avec la tête et un bras pendant d’un côté et les jambes pendant de l’autre. Le sorcier gémissait encore, son corps secoués de spasme, l’alcool l’avait empêché de perdre connaissance ; Il était déjà mort, mais son cerveau ne l’avait pas encore réalisé. Lucian creusa dans le corps à l’aide de ses pattes en enfonçant son museau dans les entrailles humaines. Il arriva alors à la moelle épinière et la mordit d’un coup brusque et sec pour la briser entre ses crocs. Alors le corps s’immobilisa et resta pendu dans le vide, inanimé et sans vie. Lucian lâcha alors le corps par terre et l’observa en grognant. L’animal en lui était satisfait de son travail et Lucian s’horrifia à réaliser que lui aussi était satisfait. Une part de lui ne pouvait s’en empêcher, mais le spectacle horrifiant et sanguinolent qui s’offrait devant lui était tellement horrible qu’il était dégouté et légèrement nauséeux. Lucian s’enfuit alors en courant vers la forêt. Quelques semaines plus tard, Lucian comprit qu’il avait été dégouté par cette scène barbare et sauvage et non pas par le meurtre en lui-même. Et il savait qu’avec le temps, il s'habituerai cette brutalité sauvage qui était sa nouvelle nature.