« Bah alors Vitalic, on tient pas debout ?
- Oh la ferme, j'ai perdu l'équilibre.
- En enfilant ton pantalon, ouais. Comment tu fais pour mettre autant de filles dans ton pieu avec tes deux mains gauches?
- Je te signale que je suis très doué de mes mains, fit remarquer l'intéressé avec un sourire en coin.
- Pervers !
- Moi ?! Mais je ne faisais aucune allusion à...
- Bon c'est pas bientôt fini là les filles ? On va encore être en retard, si je me fais pourrir par votre faute...
- Mais ce que tu peux être rabat-joie ! »

Toujours est-il que le jeune homme avait raison et qu'une fois n'est pas coutume, Vitalic et ses amis étaient les derniers dans les vestiaires. Le beau brun venait souvent s’entraîner. Le sport n'était pas une de ses options pour rien. Grand, fin, finement musclé, dame nature l'avait plutôt comblé physiquement, ce qui avait aidé à gonfler son ego déjà sur dimensionné. Bref, nous ne sommes pas là pour expliquer pourquoi Vitalic était parfois un insupportable petit prétentieux. A Durmstrang, il avait joué trois ans au poste de poursuiveur dans l'équipe de sa maison, puis trois autres comme attrapeur. Il était en effet agile et rapide et disposait d'un balai de haut niveau. En effet, son riche moldu de père qui passait son temps à essayer de le pourrir de cadeaux pour se racheter (ce que le jeune homme trouvait pathétique) avait pris connaissance des tendances de ce genre d'objets magiques. Vitalic avait si souvent parlé de Quidditch devant lui dans son adolescence qu'il avait fini par lui acheter un des derniers balais sur le marché. Ce dernier n'allait pas le jeter par principe et avait tiré profit des frasques de son père. Le résultat était des plus plaisants puisqu'ajouté à son aptitude au sport, la prouesse technique de l'objet le rendait vraiment bon.

Sur le terrain, une majorité de garçons, surtout dans les groupes de gardiens et de batteurs. En fait, chez les batteurs ne se trouvait qu'une seule fille. Alors qu'il marchait avec ses amis vers les groupes d'attrapeur et poursuiveurs, il s'arrêta un instant pour jeter un coup d'œil. Frappé par le joli minois de la jeune femme, qui bravait les regards moqueurs de ses homologues masculins, il resta un peu plus longtemps que nécessaire au milieu de la pelouse et fut bousculé par un coéquipier qui lui jeta volontairement un souaffle au visage.

« Hé Don Juan, on est pas sur un terrain de chasse ici, bouge-toi de venir ici. »

Exaspéré, Vitalic les rejoint en vitesse. Durant les trois heures qui suivirent, il lança régulièrement quelques regards à la jeune femme et fut soufflé devant ses capacités physiques. Non seulement elle était jolie, mais en plus douée. Et les quelques fois où il passa à proximité, il décela quelque chose en elle, qui était différent. Fascinant même. Mais il ne pouvait pas savoir quoi. En effet, il se voyait difficilement lui foncer dessus et lui prendre la main pour s'insinuer dans ses pensées. Pourtant, sa curiosité maladive le poussait à en savoir encore plus. Ça et le regard fiévreux qu'elle avait. Il avait décidément terriblement envie d'en savoir plus. Il guetta donc avec impatience la fin de l'entrainement, déjà décidé à aller faire opérer son charme sur la belle. Avec dépit, il constata que les batteurs finissaient leur entrainement alors qu'eux n'avaient pas encore fini. Prendre des mesures s'imposait. Et Vitalic savait exactement quoi faire.

Pendant un instant, après avoir retiré ses gants, il feint de voleter nonchalamment et distraitement jusqu'à ce que l'inévitable arrive. Il percuta un coéquipier et s'arrangea pour qu'une de ses mains s'accrochent à son avant-bras (pour éviter la chute officiellement) mais officieusement il s'agissait de prétexter des vertiges après le choc des émotions de l'autre et... Ce garçon était gay ? Plus, il trouvait Vitalic attirant ? L'avantage, ou désavantage de ce don, c'est que le jeune homme ne savait jamais à quoi s'attendre. Tout le monde braqua le regard sur eux. Vitalic avait le regard vide et retira vite sa main. Le vrai contre coup viendrait plus tard, mais pour l'heure, il se sentait quand même désorienté car les émotions du joueurs étaient fortes. Ce dernier, comme tous les autres, savaient très bien pourquoi Vitalic était dans cet état, puisque son pouvoir n'était pas vraiment un secret. C'est pourquoi il rougit violemment et s'éloigna plus loin dans les airs, surement parce qu'il n'avait pas prévu de ressentir quoi que ce soit et que Vitalic s'en rende compte.

Ce dernier, toujours un peu désorienté, fit signe au professeur qu'il allait descendre avant les autres. Au courant des dons de chaque élève, il ne put qu'acquiescer et le regarda atterrir avec attention. Tout avait l'air d'aller et, en effet, le jeune homme, respirant à pleins poumons, retrouva pleinement ses esprits. Avec de l'entrainement, il gérait de mieux en mieux les brusques entrées d'émotions étrangères en lui. Et quoi qu'il en soit, son but était atteint. Ne restait qu'à retrouver la jeune femme qu'il avait vu se diriger vers les vestiaires.

Priant pour qu'elle ne soit pas déjà dans celui des femmes, il pénétra dans le couloir. Gagné, elle marchait un peu plus loin devant lui. Il ne put s'empêcher de poser son regard sur son fessier, bénissant les bien faits du sport sur le corps et courut presque se mettre à sa hauteur. Alors qu'elle allait entrer dans son vestiaire, il s'appuya brusquement contre le panneau en bois pour lui en barrer l'accès et dégaina son habituel sourire charmeur.

« Si tu mets autant de passion dans tes relations que dans ta manière de frapper les cognards, vivre à tes côtés doit être explosif. »

Bon, d'accord, c'est bateau et même bidon comme technique mais il était pratique d'engager de la sorte car c'est à la réaction de la fille que Vitalic savait comment allait se dérouler l'entretien. Les nunuches faciles à sauter se laissaient séduire avec ce genre de mièvreries. Les filles intéressantes, à challenge, en revanche...

« Vitalic, enchanté. »