Premier cours de l’année et Lucian était excité comme une pucelle devant une armée de soldat. Mais s’il était impatient et joyeux, ce n’était pas parce qu’il avait hâte de rencontrer ses élèves. Ce n’était pas non plus qu’il voulait faire ses preuves en tant que professeur et éduquer la génération de demain. Non, tout ça il n’en avait rien à faire. Ce dont il était fier, c’était la créature qu’il avait choisi comme sujet pour son premier cours. Une créature extrêmement rare importée directement du pays du soleil levant qu’il avait eu pour pas cher en plus. Une connaissance d’une connaissance qu’il avait croisé à la tête de sanglier et qui lui devait un service de... bref ne nous attardons pas sur des détails. Le plus important est qu’il avait cette créature. On aurait pu penser que pour son premier cours, ses débuts à Poudlard, Lucian ferait l’effort de se plier au règlement et consigne du ministère. Mais il fallait avouer que cette créature était plutôt impressionnante… et qu’il allait en tirer un bon prix après les cours.

Lucian ferma donc son bureau sortit du château. Il se dirigea vers l’ancienne cabane de Hagrid qu’il avait transformé en entrepôt pour... ses heu… son matériel pédagogique, allons y comme ça. Les élèves n’allaient pas tarder et il devait encore préparer son cours. Encore une fois, on aurait pu penser qu’il se serait préparé la veille ou qu’il se serait levé plus tôt. Quoiqu’il en soit, il entra dans la cabane, sortit sa baguette qu’il pointa sur une cage de la taille d’une table de salon. Un coup de poignet, un sortilège informulé et la cage se soulevait dans les airs pour aller se reposer tranquillement sur un chariot. Lucian poussa donc le chargement vers l’exterieur et alla aux enclos. Il posa la cage et l’ouvrit pour faire sortir l’animal.

Quelques élèves arrivaient déjà et purent voir l’animal sortir lentement de sa cage pour se dégourdir les pattes dans l’enclos. L’animal ressemblait à un tapir. Il avait une trompe d’éléphant ainsi que les défenses. Ses pattes ressemblaient plus à celles d’un tigre et sa queue se balançait de façon nonchalante chassant les insectes volant qui lui tournaient autour. L’animal marchait tranquillement. Il devait faire un mètre de haut et une longueur de deux mètres. C’était un très beau spécimen que Lucian contempla avec fierté. Il allait même pouvoir le revendre 100gallions d’or plus cher. Lucian referma la cage pour que la créature ne retourne pas s’y cacher à cause du bruit des élèves qui commençaient à être au complet.

Lucian se tourna donc vers sa classe et commença :

« Bonjour jeunes gens ! Bienvenue au cours de soins aux créatures magiques. Rangez vos bouquins, y vous s’ront pas utiles aujourd’hui. Par contre, j’vous conseille d’sortir plumes et parchemins pa’ce que vous devriez gratter. »
Lucian avait commencé son petit discours d’introduction d’une voix forte et rauque.
« J’me présente au fait, j’suis eul’professeur Fenrir. Moi j’vais pas écrire donc vous prenez note de ce que vous savez pas, hésitez pas à m’poser des questions. Heu… boarf si vous avez pas de questions, on va commencer.

Quelqu’un connait il c’teuh bête ?»

Lucian regarda les élèves debout devant lui à la recherche d’une main qui se lève, un regard ou un mouvement.

J'eus beaucoup de mal sortir de mon lit aujourd'hui. Il était si confortable, j'aurais voulu y rester indéfiniment. Mais voilà, l'horrible sonnerie de mon réveil mit un terme à mon bien-être. Quoi? Il était déjà l'heure d'aller en cours? Agacé, je m'habillai en vitesse et pénétrai dans la salle commune des Gryffondor. Heureusement, il y avait encore des personnes qui avaient le même horaire que moi. Je leur demandai alors, encore à moitié endormi, par quelle matière nous débutions la journée. Ils me répondirent, amusés, que nous allions commencer avec le cours de soin aux créatures magiques. Bouarf, pas terrible. De plus, je ne connaissais pas le professeur, mais en tout cas, il ne devait pas être bien futé pour avoir un tel job.

Je déambulais dans les couloirs du château, j'avais vraiment du mal à émerger, si bien, que j'arrivai à me perdre. Bon Dieu, ça faisait six ans que j'étais à Poudlard et pourtant, il y avait encore des endroits qui m'étaient inconnus. Je passai une main dans mes cheveux, les ébouriffant encore plus qu'ils ne l'étaient déjà au passage. Si je continuais comme ça, je finirais par être en retard, même si au final, je m'en foutais pas mal. Je me remis en route, repensant au rêve que j'avais fait. Il y avait plein de filles autour de moi, elles étaient toutes aussi belles les unes que les autres et elles semblaient me féliciter pour mes exploits sportifs. J'avais fait gagné, à moi seul, la coupe de Quidditch à Gryffondor. Tout le monde m'adulait, j'étais devenu un Dieu vivant. Et comme c'était un rêve, il n'était pas forcément logique non plus, puisque l'instant d'après, je me retrouvai au ministère de la magie. J'étais devenu Auror, le plus puissant de tous. Il n'y avait aucun sorcier dans le monde qui ne connaissait pas mon nom et les mages noirs tremblaient en l'entendant. Puis je fus tiré de mon sommeil par cette terrible machine qui générait un son si strident que mes oreilles en bourdonnaient encore.

J'arrivai enfin sur les lieux, en dernier bien évidemment. Le professeur et le reste des élèves étaient déjà là, devant une cage abritant un drôle d'animal. Etrangement, cette créature m'était familière.Juste avant de demander quel état le nom de la bête, l'enseignant nous conseilla de prendre nos plumes et un parchemin, car selon lui, on allait en avoir besoin. La plupart des élèves s'éxexcutèrent, mais moi, bah... Je n'avais rien emporté. Distrait de nature, c'était encore pire quand j'étais endormi ou fatigué. Il fallait donc que je me fasse discret.

Cependant, personne n'avait l'air de reconnaitre cette étrange bestiole. Mais moi, il me semblait l'avoir déjà vu quelque part, oui, c'est ça, dans ce fameux film de Samouraï que mon père adorait. Quand j'étais petit, nous passions notre temps devant la télévision à le regarder, je m'en rappelle encore, c'était génial.

-C'est un Baku, non?

J'entendais déjà les sursauts de stupéfaction des autres élèves. Bah ouais, ils n'étaient pas habitués à ce que je réponde à une question, moi qui étais là en touriste d'habitude. Je posai mon regard sur l'intello de la classe, elle fulminait. En même temps, se faire battre par un cancre de mon accabit ne devait pas être très agréable, surtout pour elle...

James allait détester ce matin là. Il avait soins aux créatures magiques et n'aimait pas vraiment ce cours. Non pas que ce soit de la faute du professeur, disons plutôt que James n'avait jamais aimé ce cours, quel que soit le professeur qui l'enseignait. On aurait pu lui mettre une magnifique vélane qu'il aurait toujours eu grand mal à trouver de l'intérêt à une telle matière. Les bestioles et James, ça avait toujours fait deux. A une exception faite, son boursouflet. La petite boule de poils nommée Sweetie était bien le seul animal qui trouvait grâce au yeux du jeune homme. L'un des premiers gestes de James était souvent dirigés vers la petite bête adorable. Une caresse, un bisous, une friandise, une balade sur son épaule, un câlin.. On peut dire que la petite bête était gâté avec un ami comme James.

James chercha mille bonnes raisons de se lever pour se convaincre de ne pas sécher le cours de Mr Fenrir et ce fut l'idée qu'il pourrait ainsi peut-être apercevoir l'objet de tout ses désirs qui le fit se remuer. Avec un peu de chance, elle serait présente au cours et égayerait sa journée. C'était tout de même pas gagné étant donné qu'elle était plutôt du genre à ne pas lui accorder un regard. Pourtant beau garçon, charmant à toute heure, rarement de mauvais poils ou morose, toujours un sourire pour quelqu'un, arrogant mais pas prétentieux, le garçon plaisait à beaucoup de jeune fille. Mais pas à la seule à qui il souhaitait plaire. Douce ironie du sort.
Le fait est que cela le fit se lever. Il arriva même dans le premiers au cours de soins aux créatures magiques à la grande surprise générale. Mais personne n'était dupe et dès son arrivée, les avis furent confirmés. Oui il serait là, oui il était à l'heure, mais non, il n'avait aucune envie d'être là et non il n'allait pas montrer grand intérêt dans ce cours.

Il s'était installé sur l'herbe du parc après avoir salué le professeur qui, il faut bien le dire, en imposait. James l'avait toujours trouvé bizarre, il en avait même eu peur lors des premiers cours. Et puis finalement, de rencontres en rencontres, nocturnes le plus souvent, il s'était rendu compte avec son cousin Fred que le grand type bourru n'était pas si méchant, juste un peu rustre sur les bords. Bon d'accord... très rustre. Et alors ? N'empêche qu'il ne les punissait pas lorsqu'il les retrouvait à vagabonder dans le parc et qu'il avait même une fois ou deux fait comme s'il ne les avait jamais vu contre une gourde de Sky pur feu. Ce type avait du goût donc. Échange de bons procédés. Bien sûr, il ne fallait pas la lui faire, il ne se laisserait pas amadouer à chaque fois, mais l'exception faisait la règle.

Le cours commença et James était déjà distrait. Son regard s'attarda vers le lac, pensant intimement qu'il y piquerait bien une tête. S'il avait pu siffloté il l'aurait fait et il aurait tout eu du gamin complètement ailleurs. Mais James n'avait jamais su siffler. Il finit par entendre comme un lointain échos l'idée de prendre une plume et un morceau de parchemin et s'exécuta, se rassurant en regardant que les autres en faisaient de même. C'est à ce moment qu'il se rendit compte que les autres se tenaient debout. Il se releva alors en jetant un regard confus au professeur suivi d'une grimace. Il se mit comme les autres à observer l'animal... Quoi ? 10 secondes ? Oui voilà, à peu près ça. Avant d'être de nouveau distrait par autre chose.

Jake descendit les escaliers lentement. Il venait de quitter la salle commune, donc se trouvait en bas de la tour de Gryffondor. Seul problème apparemment sans réelle importance mais qui se révélait en avoir en fait : cet endroit était au septième étage et lui avait cours de Soins aux Créatures Magiques. Matière certes passionnante tant que l’on avait le loisir de découvrir des monstres mangeurs d’hommes et qu’un serpentard se faisait par mégarde et sans, bien entendu, aucune aide extérieure, bouffer ses cheveux crasseux. Elle se voyait alourdie d’un problème de taille : la distance. En effet, le cours avait lieu dans le parc du château, dans un enclos situé à proximité de la cabane ou carrément dans la forêt interdite. Et avoir à traverser tout ce chemin constituait un handicap des plus importants. Ce fut donc pour cette raison que Jake soupira de toute sa masse en repensant à la perspective d’aller étudier. Un des meilleurs moyens pour dégoûter n’importe quel élève.

Il passa devant plusieurs tableaux et armures qui discutaient entre eux ou parfois, se rendaient visite en sautillant. Poudlard possédait son lot de surprises et de magies extraordinaires. La chose que Jake considérait comme la plus sujette à cette règle était sans nul doute la salle sur Demande. Détruite durant la fameuse bataille de 1998, elle s’était miraculeusement reconstruite et abritait presque autant d’objets hauts en couleur qu’il avait pu en lire dans les livres.

Jake dévala plusieurs volées de marches, atteignant l’étage inférieur avant de rejoindre un autre escalier qu’il descendit afin de se rapprocher un peu plus du rez-de-chaussée. La manœuvre dura près d’une dizaine de minutes. Autant de temps de perdu alors qu’il aurait pu en profiter pour draguer une des merveilleuses filles qui constituait le folklore aguichant du château. Il soupira de nouveau. Décidément, pour l’ambiance de ce cours, c’était mal parti.

Il arriva enfin au rez-de-chaussée, passant les grandes portes métalliques. Devant l’entrée se trouvait deux représentations de pierre, des sangliers ailés. Malgré leur air comique, elles inspiraient le respect. Peut-être grâce à leur gloire passée, du temps où McGonagall avait fait appel à tout ce qui constituait le château afin de défendre Poudlard, et où les statues avaient joué un rôle décisif dans le retard occasionné aux Mangemorts.

Jake traversa le parc, il était déjà las, avant même que le cours ne commence véritablement. Il arriva enfin devant l’enclos aux bêtes, lieu où se déroulerait l’enseignement dispensé. Un rapide coup d’œil l’informa de la situation actuelle : apparemment, il était loin d’être en avance. En effet, les élèves s’agglutinaient déjà autour des barrières. Il devrait peut-être se dépêcher histoire de ne pas se faire engueuler non ? Quoi que bon… Finalement non. Le jour où il courrait pour aller en cours était aussi loin d’arriver que celui où l’on inventerait des baguettes automatiques.

Plusieurs minutes de marche nonchalante plus tard, il rejoignit le reste du groupe. D’un regard habile et habitué, il repéra dans la foule Jaden, son meilleur ami depuis toujours et se dirigea à côté de lui instantanément. Il fallait dire que les deux faisaient bien la paire, toujours dans les bras de filles différentes et en train d’échapper aux sales griffes de Rusard. Une fois à destination, il porta enfin attention au cours, en veillant cependant à ne pas attirer l’attention du professeur sur son retard assez important.

Jake en avait entendu parler. Des rumeurs qualifiaient le professeur de fermier rabougri avec une forte odeur de whisky dans la barbe. Pourtant, il fallait avouer que quelque chose chez lui inspirait le respect. Peut-être ses muscles proéminents ou son regard noir d’homme habitué aux durs labeurs. Apparemment le professeur Fenrir, de son nom assez lycanthropique, avait déjà donné des consignes puisque Jake remarqua plusieurs élèves regardant l’enclos en se torturant les méninges. Il risqua lui-aussi un coup d’œil à l’intérieur, remarquant alors la chose. Corps félin, trompe et défenses dans une proéminence assez allongée. Cette description, il avait déjà appris à quel genre d'être elle appartenait. A l'occasion d'un travail en histoire de la magie, une dissertation dont le sujet était "grandeur de la magie orientale, en quoi est-elle différente de la nôtre ?", il avait étudié les monstres propres au Japon. De toute évidence il s’agissait d’un…

- C'est un Baku, non?

La voix brisa nette ses réflexions. Ce ne fut pas le fait que quelqu’un réponde avant lui qui le stupéfia. Non… Ce fut surtout la voix elle-même. Jake la connaissait parfaitement. Parfaitement car il la côtoyait tous les jours, et presque tout le temps en fait, et qu’elle n’était pas, pour ainsi dire, habituée à intervenir de la sorte en cours. Cette voix c’était Jaden. Jake, amusé et enjoué par l’initiative de son ami, compléta sa phrase immédiatement, un sourire aux lèvres.

-T’es un boss Jad’., lâcha-t-il en direction de Jaden, avant d'ajouter à l'attention de la classe en son ensemble. Ouais ! Une créature japonaise qui, selon les légendes, se nourrirait des rêves de ses victimes.

Bon. Il avait parlé de manière assez impolie, quoi que propice dans un cours censé être ouvert non ? Ce n'était pas le problème, à son avis, on ne le pénaliserait pas, puisqu'il ne faisait que donner une réponse. Et puis, il désirait savoir quel genre de professeur était Mr Fenrir, se forger sa propre opinion sur la personne en quelque sorte. Finalement, il gagnait en intérêt de par le mystère entourant son enseignant.

En retard. Elle était terriblement en retard. Habituellement elle ne l'était jamais, mais ce matin, elle l'était, et pas sans raison. La veille elle avait eu droit à un cours de sortilège, et malheureusement, elle avait beaucoup de mal en cette matière. Pourtant elle fournissait les efforts nécessaires, mais malgré tout, elle n'y arrivait simplement pas. Peut-être un blocage mental l'empêchait-elle de progresser, elle n'en savait rien. Après ce cours, et la nuit qui suivit, elle avait pratiqué ses sorts avec acharnement afin de ne pas passer pour une imbécile au prochain cours. Elle s'était amélioré certes, mais elle y avait passé toute la nuit. Ce qui eut pour effet de la faire dormir un peu plus longtemps que prévu ce matin là. Elle s'était réveillée, complètement paniqué en constatant que le dortoir était vide, puis elle s'était empressé de s'habiller, et d'attacher ses cheveux en bataille. Pas le temps de prendre un petit déjeune, elle fila à toute allure pour aller à son cours de...Mais quel cours avait-elle?

Complètement désespérée, elle retourna dans la salle commune et couru vers son dortoir. Rapidement, elle jeta un coup d'œil à son horaire. Soin aux créatures magiques. Elle n'aurait pas du l'oublier normalement, elle adorait ce cours, malgré le professeur un peu effrayant. En fait, il n'était pas effrayant, mais la première fois qu'elle l'avait vu, elle aurait très bien pu le classé parmi les créatures magiques tellement il était rustre. Pas que cela lui déplaisait. Le professeur avait quelque chose d'envoutant qui faisait qu'elle écoutait dès que sa voix grave s'élevait parmi la classe. Malgré ses manières, il était un bon professeur.

La jeune Poufsouffle prit son livre de soin aux créatures magiques, et quelques parchemins qu'elle cala entre les pages, puis elle partie de nouveau vers le cours, certaine cette fois de n'avoir rien oublier. Elle parcouru le couloir qui menait au Hall d'entré, puis vers la porte qui se trouvait entre les sabliers comptabilisant les points des maisons. Les points, elle allait certainement en faire perdre à sa maison si le professeur se rendait compte de son absence. Elle qui était préfète en plus, les gens de sa maison allait certainement lui en vouloir.

Elle pressa le pas, essayant de ne pas perdre son souffle. Pourquoi ce cours devait-il être aussi loin? Juste pour faire exprès, c'était la première fois qu'elle allait être en retard à un cours, et il s'agissait de celui qui se trouvait le plus loin du château. Enfin, c'était mieux que de monter les escaliers en courant comme une folle, au moins, elle ne serait pas trop fatiguée après être descendu vers l'ancienne maison d'Hagrid.

Étant prête d'arrivée, elle vit déjà un petit groupe plus bas. Le professeur était en train de sortir une créature magique de la cage. Elle courut du plus vite qu'elle le pouvait. De loin elle pouvait déjà voir sa trompe et ses défense. Elle savait de quoi il s'agissait, sans aucun doute. Alors qu'elle allait enfin arriver, elle se prit malencontreusement le pied dans une racine et tomba lamentablement sur le sol. Son livre vola plus loin, derrière les élèves, puis elle s'empressa de se relever comme si de rien était, tapant le bas de sa robe pour en retirer la poussière et la terre. Elle s'était fait mal aux genoux et aux coudes, mais c'était sans importance. Puis alors qu'elle cueillait son livre et fit un pas dramatique vers l'avant pour se joindre au groupe, tout en levant la main, quelqu'un répondit à sa place, confirmant la théorie qu'elle avait élaboré en courant. Elle tourna la tête vers celui qui avait répondu et lui adressa un regard noir. Non pas qu'elle lui en voulait, en fait elle s'en voulait surtout à elle-même. Après tout, il était arrivé avant elle, il avait le droit de répondre. C'était tant pis pour elle. Elle baissa le bras et regard autour d'elle. James n'était pas loin, et il semblait tellement perdu dans ses pensés qu'il n'avait même pas remarqué son arrivée fracassante. La jeune femme se trouva un chemin dans les rangs afin d'aller le rejoindre. Son visage était aussi couvert de terre que sa robe. Sans un mot, elle se plaça près de lui et fixa ses yeux sur la créature.

Je prenais mon petit déjeuner en lisant la gazette du sorcier qu'un hiboux m'avait apporté il y'a quelques minutes. Je feuilletais le magasine, en mangeant avec appétit mon croissant, avec un verre de jus de citrouille à coté de moi. Je ne regardais même pas si mon frère était déjà à table, je n'avais pas nécessairement envie de lui parler, ni de le voir. Je vidais mon verre, d'une trait et me levai, saluant le troisième année qui était assis a mes cotés, en lui souhaitant une bonne journée. Je passais la grande porte. Munie de mon sac de cours, je descendais les escaliers qui menaient vers le parc. J'évitais des personnes encore endormies qui ne regardaient pas devant eux, et atteignit enfin l'extérieur.


Je respirais l'air frais du matin, en souriant, et me dirigeais vers le lieu du cours. Il y avait peu d'élèves pour le moment, je me mis à coté d'un déjà présent, et regardais le drôle d'animal. Les soins aux créatures magique n'était pas le cours où j'étais la plus douée, mais ce cours avait le mérite de m’intéresser. C'était un drôle d'animal je ne le connaissais absolument pas. Je ne cessais de le regarder en souriant, en m'appuyant sur la barrière. Un rapide coups d’œil a coté de moi, m'avais fait apercevoir que j'étais à coté d'un Gryffondor... Je soupirai intérieurement, espérant ne pas devoir déclenché à nouveau du grabuge. D'autres élèves arrivèrent, et finalement le professeur, présenta lui et son cours. Il nous conseilla de ranger nos livres, et prendre un bout de parchemin. Je fouillai dans ma sacoche, et prit un bout de parchemin que je posai sur le livre que je pris en appuis, et déjà, avant même que le professeur dicte quoi que ce soit, je faisais une rapide description de l'animal. Les couleurs, les particularités... Le professeur demanda justement de quel animal il s'agissait

Alors que j'avais les yeux et les pensées plongés dans l'inspection de l'animal, j'entendis une voix répondre à la question du professeur. Je levai la tête vers cette voix que je reconnaîtrais entre milles, et faillit tomber à terre lorsque je vis mon frère répondre à une question. Surtout à une question dont je ne connais la réponse ! Je souriais, assez contente que celui-ci s’intéresse enfin à autre chose qu'aux défenses contre les forces du mal. Je levai la main à mon tour, avant de prendre la parole.

« D’où vient cette animal ? Enfin, je veux dire, plus précisement, son milieu naturel, les montagnes, les marais ? »

Mon regard c'était à présent posé sur le professeur. Je n'avais jamais eu aucuns soucis avec lui. En même temps, avec les professeurs j'étais assez raisonnable et ne les cherchaient pas des noises. Une barbe de quelques jours, des yeux foncés, des cheveux couleurs de la nuit, ce prof' était assez beau gosse... pour un professeur de son âge. Enfin, je ne le connaissais pas plus que ça. Peut-être qu'avec d'autre élève c'était un tirant, dictateur, qui mettait à tord les élèves en retenue... Enfin, nous verrons bien au cours de ce cours de soins aux créatures magique ce qu'il vaut.

Lucian regardait ses élèves à la recherche d’une main mais ce fut une voix qui s’éleva de la petite masse d’élève. Une réponse plutôt interrogative qui n’était pas sûr d’elle-même. Néanmoins Lucian fut impressionné, que sa bête fut si vite reconnue. Même si la réponse était hésitante elle était tout à fait correcte. Surtout que cet animal était rare même dans son pays d’origine, il était impossible que les élèves en aient déjà vu un de leurs propres yeux. Lucian chercha des yeux l’élève qui avait parlé mais une autre voix s’éleva pour approuver la réponse du premier élève. Lucian repéra les deux élèves qui semblaient appartenir à Gryffondor. Le second élève avait récité la définition d’un livre, ou tout du moins c’est ce que supposait Lucian car lui-même ne la connaissait pas. Il n’était pas du genre à apprendre par cœur un livre mais la réponse donnée sonnait trop soutenue pour que ce soit celle du jeune étudiant.

" 10 points pour…heu.. vu qu’vous z’êtes pas présenté, on va dire Gryffondor. C’est bien un Baku. "

Lucian balayait ses élèves du regard tout en parlant. Beaucoup avait rangé leur livre et sorti une plume et du parchemin comme demandé, mais très peu avait commencé à s’en servir. Lucian leur souhaita d’avoir une bonne mémoire, car il n’allait pas se fatiguer à faire la police et les obliger à travailler. De loin, le professeur vit arriver quelques retardataire et il nota avec surprise que James Potter avait sorti une plume mais il regardait vers le lac. Lucian tourna la tête pour voir ce qu’il regardait mais ne vit rien. C’est seulement à ce moment-là qu’il comprit que James était juste perdu dans ses pensées. « Incorrigible branleur » pensa Lucian en rigolant, mais il n’en dit rien car lui-même n’avait pas toujours été d’une activité affolante dans certains cours. Lucian eut un léger sourire en repensant à un cours d’histoire de la magie où il s’était réveillé avec la classe du cours suivant.

Après ce bref instant de nostalgie, Lucian reporta son attention sur la classe et vit une main levée.

" D’où vient cet animal ? Enfin, je veux dire, plus précisement, son milieu naturel, les montagnes, les marais ?"

"Comme l'a dit ton camarade; le baku est une créature qui vient du Japon. On le trouvera très rarement voir jamais autre part. Mêmelà bas c'est une bestiole rare. Le Baku est plus un animal domestique d’nos jours. Mais avant on l’trouvait plus dans les forêts, à proximité de vie humaine ou d’troupeau d’bétail. En tout cas, le Baku évite les territoires trop dangereux où il pourrait y avoir des prédateurs.
Quelqu’un pourrait me dire pourquoi ?"

Lucian était content que la bête suscite déjà des questions. Apparemment la jeune fille qui avait posé la question semblait consciencieuse car elle griffonnait déjà des notes sur son morceau de parchemin. Il avait donc reposé une question pour que les élèves réfléchissent au comportement possible de l’animal. C’était plus instructif que s’il leur débitait toutes les caractéristiques de l’animal. Et puis, le gryffondor avait déjà évoqué que le Baku se nourrissait de rêves. Il ne leur serait pas difficile de deviner son habitat s’ils étaient un brin déductif.

James semblait complètement absorbé par autre chose, pourtant il saisissait les bribes d'informations sur ce qui se passait en cours, et sur l'animal qui se trouvait devant les élèves. Il prenait même quelques notes. Il nota le nom de l'animal et ses origines. Mais ce qu'il aimait faire reprit le dessus. Il se mit à croquer l'animal de son crayon de bois, avec une précision impressionnante. Il avait toujours eu un don pour le dessin. En quelques minutes, l'animal naquit sur le parchemin et ce fut au bout d'un quart d'heure qu'il donna le dernier trait. Un croquis très détaillé de l'animal faisait maintenant office d'illustration. Il nomma son croquis et y mit quelques détails en légende. C'était bien plus facile à retenir ainsi. C'est en relevant la tête qu'il s'aperçut qu'il n'était plus seul. Quelqu'un venait de s'approcher juste à côté de lui. Une silhouette plus petit que lui, il hésita puis osa un regard furtif. Il la reconnu alors et ne put réprimer un sourire en se tournant vers elle et en l'observant. En effet, il ne savait pas d'où elle revenait, mais elle avait de la terre par endroit et des brindilles d'herbes dans les cheveux.
Lorsqu'elle se tourna vers lui, il tenta de garder son sérieux, se pinçant la lèvre avant de se la mordre carrément voyant que ça ne retenait absolument rien. Sa main se leva et il enleva une première brindille, la montrant à son amie.

« Stark je ne savais pas que tu aimais te rouler dans l'herbe de bon matin... » Fit-il avant de lâcher un petit rire. En temps normal, on aurait carrément explosé de rire, tel un cabot, mais ils étaient en cours et le professeur Fenrir n'aurait peut-être pas apprécié. Il cessa alors de se moquer d'elle et lui épousseta son petit nez, d'un revers de l'index. « On dirait un ramoneur moldu » fit-il en souriant tandis qu'il enlevait la terre et les brindilles une à une.
Pendant ce temps, le professeur avait posé une question et James n'avait absolument pas la réponse. On ne se refait pas me direz vous. Il croisa le regard du professeur et lui fit comprendre en un regard écarquillé qu'il n'en savait foutrement rien et qu'il était inutile d'attendre de lui de la participation. Il aurait bien pu dire une connerie mais c'était bien la seule chose dont il serait capable dans ce cours sur le … Comment ca s'appelle déjà... Il jeta un oeil à son parchemin. Baku ! C'est ça.

Il prit cependant en note ce que son cerveau endormi avait bien voulu entendre de la tirade précédant la question. *qui voudrait avoir un truc pareil pour animal domestique... Sweetie est bien plus mignon que ce truc mi-figue mi-raisin...* pensa James intimement.

Je notai sur le parchemin les informations que le professeur donnait au vol, particulièrement la réponse à la question que j'avais posée. Le parchemin était déjà a moitié rempli d'une écriture fine, délicate et soigneuse. Je ne savais pas si je parviendrais à terminer le cours avec un seul rouleau de parchemin. Je devais écrire moins de détails et aller plus à l'essentiel...


Le professeur Fenrir posa une question juste après avoir répondue à la mienne. Pourquoi le Baku évitait les zones dangereuse ? J'examinais la bête. Il avait des défenses... Et je regardais les moindres détails de ce drôle d'animal. Je levais la main et tentais ma chance.

« Mise à part ses défenses, le Baku n'a aucune arme pour se défendre des prédateurs, sa corpulence peut lui donné un désavantage comparer a ses potentiels adversaires, qui eux sont pour la plus part plus vifs, et plus rapide. Il en est de même pour les proies qu'il pourrait trouver. Celle-ci plus petites, et donc plus agile peut facilement semer le Baku. C'est donc pour cette raison, qui reste près du bétail, qui sont en groupe et plus rapide à chasser, la raison pour la quelle il reste près des humains, c'est que des autres prédateurs ayant peur des humains se tiennent à l 'écarts de ces zones. »

Peut-être que mon hypothèse est fausse, et que j'avais dis des bêtises, mais au moins je m’intéressais au cours, ce qui n'était pas vraiment le cas de tout le monde, lorsque je balayais les élèves du regards, je pouvais apercevoir que certains discutaient, et pas forcement du cours, j'imaginais... D'autres regardaient des filles en imaginant les pires horreurs que je n'osais pas imaginer, ou tout simplement, rêvassaient sans écouter la moindre parole du professeur. Ca m'exaspérait, pourquoi venir à un cours, qui n'est pas forcement obligatoire, si c'est pour ne pas s'y intéresser ? Je soupirai et attendait la réponse du prof, espérant ne pas me faire humiliée par des moqueries des rares élève attentifs.

J’étais appuyé contre la barrière de l’enclos, mes mains posées sur le bois afin de mieux regarder la créature qui me faisait face. Son étrange apparence me fascinait à mesure qu’il déambulait dans l’espace réduit qui le retenait prisonnier. Sa petite trompe d’éléphant se balançait au gré des vents et ressemblait étrangement au mouvement produit par la queue d’un chien. Ses pattes félines le faisaient avancer bizarrement, de manière si dépareillée à son corps grotesque. Ouais bon… Il fallait avouer que ce qui me fascinait surtout était sa laideur surdimensionnée, plus que ses capacités qui apparemment, lui permettaient d’avaler les rêves.

J’avais beau l’avoir déjà vu dans l’encyclopédie Magies orientales : la puissance du soleil levant, il était beaucoup plus affreux en vrai. L’illustrateur avait dû tenter de censurer son œuvre, ou la rendre un minimum attirante parce que je ne me souvenais pas le moins du monde d’un monstre pareil. Ok, il avait des pouvoirs géniaux, mais bon, c’était trop insuffisant pour pallier à son apparence. Alors que moi, j’avais… Les capacités et le physique. Cette pensée me fit sourire. Bientôt on m’étudierait en Histoire de la Magie, comme on étudiait le baku en créatures magiques, et tous les élèves de première année se diraient « Whaou, quel Dieu ce mec ! Si seulement je pouvais avoir un autographe ». Bien sûr, je ne distribuerais ces fameuses signatures qu’à-ceux capables de crier mon nom assez fort, mais à mon avis, il y en aurait sûrement des masses.

Je fus sorti de ma vision du futur par une voix féminine. Un rapide coup d’œil en sa direction m’informa de la personne qui parlait. Il s’agissait d’ Harmony, la fameuse sœur de Jaden. Autant le dire tout de suite, elle était d’une beauté saisissante avec ses longs cheveux blonds, son regard sombre et sa mine superbe. Je me demandais comment j’avais pu ne jamais tenter quelque chose à son égard. Harmony était canon, et les souvenirs que j’avais de nos conversations faisaient que je la trouvais sympa, et surtout elle était… La sœur de Jaden ? Je lançais un regard désespéré en la direction de mon meilleur ami. Merde. Pourquoi il avait été obligé de faire en sorte que sa jumelle soit une bombe ?

Je me rendis alors compte que je n’avais rien écouté de ce qu’elle venait de dire, posant apparemment une question à laquelle Mr Lucian répondit, juste après avoir accordé dix points à Gryffondor.

- Comme l'a dit ton camarade; le baku est une créature qui vient du Japon. On le trouvera très rarement voir jamais autre part. Même là-bas c'est une bestiole rare. Le Baku est plus un animal domestique d’nos jours. Mais avant on l’trouvait plus dans les forêts, à proximité de vie humaine ou d’troupeau d’bétail. En tout cas, le Baku évite les territoires trop dangereux où il pourrait y avoir des prédateurs.
Quelqu’un pourrait me dire pourquoi ?

Je fus forcé d’admettre que le professeur était plutôt marrant. Il parlait sans la moindre once de politesse ou de soutenance dans sa voix, comme s’il s’en foutait mais royalement de ce que ses élèves pouvaient pensaient de lui, tant qu’il faisait correctement son boulot. Au moment où je me mis à tenter de me rappeler ce que j’avais lu d’autre à propos du Baku dans mon encyclopédie, la voix de Harmony retentit une nouvelle fois. Décidemment, elle s’était levée en mode « bonne élève » aujourd’hui. Encore une fois, je n’écoutai pratiquement rien de ce qu’elle avait dit, trop captivé par la perspective de sortir un jour avec elle. Pourquoi est-ce que ce foutu Jaden avait une sœur ? Il pouvait pas être comme tout le monde et être fils unique ? Tsss.

Bon. Les bribes de mots que j’avais saisis de la part de Harmony partaient tous d’un même point : l’incapacité physique du Baku à se défendre convenablement face à ses prédateurs. C’était évident que là résidait la clé. Je m’employai à trouver une formulation correcte à la phrase que je voulais énoncer quand soudain une autre voix prit la parole.

- Putain mais c’est pas possible, ils ont décidé de m’empêcher de parler aujourd’hui ou quoi ?

Ma phrase fut lâchée à faible intonation, de sorte que seul Jaden aurait pu l’entendre. Je fus cependant satisfait de constater qu’il s’agissait d’un autre Gryffondor qui avait répondu. Je le reconnus comme un élève de cinquième année. Malefouille ou un truc du genre. Il était, quant à lui, parti sur le fait que le Baku soit forcé de rester aux côtés des humain pour bouffer leurs rêves. Bah ouais, ça aussi c’était évident. Je regardai à droite et à gauche comme quelqu’un désirant traverser une route, vérifiant qu’aucun autre élève ne s’apprêtait à répondre à ma place. J’étais prêt à lui décocher un maléfice cuisant en pleine mâchoire s’il osait me couper la parole.

- Bah le Baku est incapable de se défendre, comme l’a dit Harmony. Déjà, il est trop disproportionné physiquement pour être capable de se déplacer assez bien pour éviter les prédateurs. Sa grosse trompe ne lui sert à rien puisqu’il est trop petit pour étouffer ceux qui lui veulent du mal. Et en plus… Ben lâché en pleine nature il se ferait complètement bouffer, vu que son seul pouvoir c’est de manger les rêves des autres. Ses cibles privilégiées étant les personnes vulnérables et endormies, il reste à côté du bétail, vu que les animaux domestiques sont enfermés et ne font rien d’autre à part brouter et dormir. Il n’a qu’à attendre que sa cible dorme pour se nourrir de ses rêves. Il se cache dans la forêt la journée, en attendant que le rêveur s’endorme, pour passer à l’action. Il n’a aucun moyen de manger, n’est ni carnivore, ni herbivore, donc n’a pas besoin de chasser des proies en pleine nature sauvage pour survivre. Tout ce qu’il lui faut… Bah en gros c’est des rêves. Il se pose à côté des humains pour la même raison, manger leurs rêves. S’il se met en milieu hostile avec des prédateurs, il est simplement… Mort.

Ce matin là je fus la première levée de la chambre, je n'avais quasiment pas dormis de la nuit. Trop excitée, et pour cause je commençais ma journée avec soin créatures magiques, l'une de mes matières préférées. J'avais sauté de mon lit très tôt, m'étais préparée à toute vitesse en gobant presque un morceau de tarte à la citrouille et un verre de jus d'orange. Je voulais être la première à arriver au cours, ce fut presque le cas, il n'y avait que très peu d'élèves à mon arrivée. Le professeur était déjà là, il était occupé à sortir une merveilleuse créature, laide par son aspect, de sa cage. J'avais déjà vu cette bête dans un livre à la bibliothèque mais j'étais incapable de me souvenir de son nom, à mon plus grand désespoir. Pourquoi est-ce que je n'avais pas lu l'article sur cet animal ?
Je m'installais au plus prés de l'enclos pour mieux voir la bête, elle était vraiment... étrange. Un espèce de croisement entre un éléphant et un tigre, plutôt surprenant.
Le professeur commença à parler. Il nous posa des questions, si je n'avais pas été aussi timide et si ce professeur ne m'avait pas autant intimidé par sa taille, et son air casanier, j'aurais sans doute répondu mais le temps de prendre mon courage à deux mains, quelqu'un s'en était déjà chargé. J'étais plongée dans le cours, je n'en perdais pas une miette. Pour une fois que j'arrivais à me concentrer... Je prenais des notes de chaque réponses, j'écrivais à toute vitesse pour ne pas louper un seul morceau. Je ne regrettais vraiment pas d'avoir choisi cette option.
Je décrochai mon regard de la bête et me tournais vers Jake, à quelques mètres de moi. Il semblait contrarié, je le vis marmonner quelque chose sans savoir quoi. Puis je compris en l'observant un peu plus, chaque fois qu'il commençait à ouvrir la bouche pour répondre quelqu'un répondais avant lui. Je sentis alors un léger sourire se dessiner sur mon visage, il est assez drôle lorsqu'il s'énerve. Il réussit enfin à parler, je me retournais alors vers la bête. Cette créature m'intriguait, j'aimais beaucoup l'idée qu'elle se nourrisse des rêves mais une question me trottait en tête, au fond de moi elle me semblait stupide mais après tout nous sommes là pour apprendre quitte à faire des erreurs. Je levai quand même la main et demandai d'une voix hésitante :

« Le Baku se nourrit seulement des rêves ou il aspire aussi les cauchemars ? »

Je me disait que s'il se nourrissait aussi de cauchemars, cela pourrait être utile ne serait-ce que pour que les enfants ne fassent plus de cauchemars, ceux-ci étant aspirés par le Baku.
Mr.Fenrir avait bien dit qu'ils étaient maintenant domestiqués, c'était peut être pour cette raison. Cependant cela pourrait peut être les rendre plus agressifs. Toutes ces possibilités se baladant dans ma tête, j'attendis la réponse du professeur et l'écoutais attentivement.

En retard, oui j'étais en retard comme à chaque fois que j'allais au cours de soin aux créatures magiques, mon père m'avait toujours dis que cette matière ne servait à rien et à son époque, le professeur qui lui enseignait ce cours était Hagrid, un garde de chasse demi géant . Je n'avais jamais vraiment compris comment il avait fait pour devenir professeur lui, mais bon, apparament il était beaucoup apprécier du professeur Dumbledor. Cependant, malgré mon retard qui s'allongeait à chaque minute qui passait, je ne me pressait pas pour autant, n'ayant pas envie de me dépêcher pour rien . Je pris mes affaires, ne prenant pas garde si j'avais mis mon libre de soins aux créatures magiques en même temps et je sortit du dortoir que je partageais avec plusieurs serpentardes, dont ma meilleure amie. Je fis en sorte de me faire discrète dans les couloirs pour ne pas me faire attraper par Rusard et donc pour ne pas me faire coller et une vingtaine de minutes après je me retrouvais tout en haut du parc de Poudlard.

Je poussai un soupire et traversai toute l'étendue verte, et rejoignis les personnes se trouvant là . J'haussai un sourcil surpris en ne voyant pas Maghea, en temps normal elle n'était pas en retard, du moins pas autant que moi . Le flot de gens s'étaient regroupé en un cercle autour de je ne sais quoi, je m'approchai pour voir avec étonnement un baku. J'avais lu de nombreuses choses sur cette bête à la bibliothèque, et je croisai les bras tout en toisant les personnes du regard. Mon regard se posa un long moment sur Jaden, espérant inlassablement qu'il tourne à son tour la tête vers moi . Non je n'étais pas amoureuse de lui, personnellement je savais que je ne pourrais plus jamais aimer quelqu'un, et surtout pas un homme qui était à Gryffondor. Je fis la moue après environ cinq minutes, il ne s'était même pas rendu compte que je le fixait. Pitoyable...

* Qu'ils peuvent être idiots ces Gryffondors, j'y crois pas *

Je remarquai ensuite la présence de la soeur jumelle de Jaden, Harmony, je m'entendais plutôt bien avec elle et c'était pour cette raison que je m'étais rapprocher de son frère. Je ne doutais pas une seule seconde que les rapports que j'avais avec lui auraient plus ressembler à ceux que j'entretenais avec Jake si la serpentarde blonde n'aurait pas été mon amie .Quoi qu'il en était, j'appréciais les jumaux Kay, même si ils étaient tous les deux très différents . Mon attention se reporta sur le professeur, je me doutais que c'était son premier cours puisque je ne l'avais jamais vu avant. Je soupirai, me demandant pourquoi le directeur engageait des gens incompétents comme ça . Mon ennuis devint total en entendant diverses personnes apporté leur "connaissance" sur le baku. Je n'avais pas la moindre envie d'apporter des points à ma maison, mais bon je n'avais pas le choix et il fallait que Serpentard ait plus de point pour gagner la coupe des quatre maisons à la fin de l'année.

- Inutile ... , soupirais-je pour moi-même.

Mon regard se posa ensuite dans le vide, ne voulant emmetre aucun commentaire sur les remarques puis je sortit un parchemin et une plume et je commençai à prendre quelques écrits du cours, bien que celui-ci ne m'interressait pas beaucoup. Déjà qu'en temps normal les soins aux créatures magiques n'était pas une matière que j'aimais, mais en voyant la tête du prof, la matière devenait beaucoup plus interressante, pour les filles en tout cas. Un beau brun ténébreux pour nous faire cours il n'y avait rien de mieux . C'était rare qu'un prof' aussi jeune nous fasse cours à Poudlard, et cela mettait un peu de distraction ne serait-ce que pendant une heure. Un sourire en coin s'afficha sur mon doux visage quand je vis de nombreuses filles, fixer sans relache. Encore une nouvelle fois c'était pitoyable de voir ce spectacle.

- Je me fais chier .

Lucian venait de poser sa question. Il cherchait des yeux les élèves qui avaient envie et qui seraient capable de relever sa petite énigme. Ce n’était pas un test pour catégoriser les bons et les mauvais élèves, les motivés et les fainéasses. C’était juste que Lucian n’était pas un orateur. Il n’en avait pas le talent ni l’envie. Lucian aimait parler et il savait se faire écouter. Sa voix grave et rauque avait quelque chose d’envoutant et de réconfortant. La voix si grave d’un père pour un enfant, une voix dont seul le son peut réconforter et procurer un sentiment de sécurité. Cette voix qui peut facilement aussi devenir menaçante. Tout chez cet homme donnait ce sentiment de sécurité menaçante ; son timbre de voix mais aussi sa large carrure, sa mâchoire carrée, ses sombres yeux. Et s’il avait un physique qui faisait qu’on l’écoute, par sa présence imposante ou son charisme animal, Lucian n’avait aucun talent pour la joute verbale. Tout du moins il avait le talent d’un montagnard. Il n’aimait donc pas les monologues. S’il aimait parler, c’était surtout pour recevoir une réponse, dialoguer, échanger et partager ses idées. Il avait beaucoup à partager avec ces adolescents en passe de devenir de jeunes adultes. Il avait donc l’intention de les inciter à parler naturellement, leur faire dire ce qui leur passait par la tête sans qu’ils y réfléchissent dix minutes dessus. L’instinct, dans le monde animal, était quelque chose basique et primordial. Il voulait donc leur faire utiliser.

Lucian balayait donc les élèves du regard pour étudier leurs expressions faciales. La plupart du temps, les élèves ne prenaient pas la parole en cours. Timidité, peur de paraitre « bon élève » devant les autres, peur de paraitre ridicule, peur de dire une connerie ou juste fainéantise, toutes ces raisons étaient fortes probables. Mais s’ils ne parlaient pas avec leurs cordes vocales, ils n’en communiquaient pas moins avec leurs visages. Lucian cherchait donc un regard, une expression sur le visage des élèves. Certains avaient un regard d’incompréhension totale, d’autres feignaient une intense réflexion tout en essayant de se dissimuler pour ne pas être interrogés, d’autres montraient quelques hésitations. Lucian posa alors son regard sur James Potter qui lui passa en un éclair de l’incompréhension à l’abandon total de réflexion pour finir par porter son attention sur son boursoufflet bleu. Lucian songea avec un brin de résignation désespéré et d’humour que ce gamin avait au moins le mérite d’assumer son « j’men foutisme » à toute épreuve.

Il vit encore la main de la jeune Serpentard se lever pour prendre la parole. Elle avait sur le visage un petit air d’incertitude mais Lucian était incapable de dire pourquoi. Quoiqu’il en soit, la serpentard avait un bon esprit de déduction. Elle évoqua la sécurité du territoire et de la survie de l’animal. Il est bien sûr évident que les actions des animaux se fait toujours en fonction de leur survie. Chaque animal a sa force et sa faiblesse afin de survivre dans ce monde. Il faut donc étudier les forces et faiblesses de l’animal pour en déduire son style de vie et son comportement pour apprendre à leur fournir tout ce dont ils ont besoin pour vivre et ainsi les domestiquer. Et en cas d’erreur, il faut aussi savoir les maitriser.

Les élèves prirent la parole chacun leur tour, apportant tous de nouveaux éléments à l’énigme. Lucian les laissait parler afin qu’ils aillent jusqu’au bout de leurs raisonnements à eux seuls. D’autant plus qu’ils étaient sur la bonne voie. En effet, les élèves parlèrent immédiatement du danger. En même temps Lucian avait parlé de prédateurs, l’enchainement n’était donc pas difficile. Mais sa classe commença à approfondir leur raisonnement collectif. Ils analysèrent l’animal afin d’en déduire ses atouts et ses faiblesses puis ils parlèrent ensuite de ses besoins. Les élèves avaient donc une bonne méthode de raisonnement.

Une petite de Serdaigle prit la parole et posa une question. Sa prise de parole était un peu hors sujet au débat actuel mais elle élargissait le domaine de réflexion. Lucian fut très surpris de l’entendre approfondir les capacités de l’animal pour essayer de chercher des différences de comportement. Elle qui n’avait pas pris part au débat à la réflexion du moment, cherchait déjà plus loin. Lucian avait naturellement commencé son cours et pensait aborder les différents aspects de l’animal point par point. Cette jeune fille semblait voir l’animal dans son ensemble. A voir si elle n’allait pas s’embrouiller dans un surplus d’informations. Lucian réagit donc :
« Whoo doucement ! Excellente question mais on verra ça juste dans un p’tit moment. 5points pour serdaigle »

Quand Lucian sentit qu’ils avaient fait le tour et qu’ils ne rajouteraient rien Lucian prit la parole :

« Vous êtes futés Miss … Kay ? Bonne intuition ainsi qu’ Mr Heu… HAA saloperie d’trombinoscope, vos photos m’les brisent sévères à s’cacher ! »s’écria Lucian en secouant son parchemin comme si ce geste futil allait aider. « Voilà, Mr Stifler ! Oui donc ta réponse était bien construite avec des arguments, très bien ça. Mais t’es parti sur une mauvaise analyse donc ton développ’ment a foiré. »

Pendant son discours, Lucian s’approcha de l’enclos et passa par-dessus pour s’approcher de l’animal. Docile, le Baku s’approcha de lui-même pour renifler ce nouvel individu qui entrait dans son enclos. Rien ne vaut des images pour mieux faire comprendre un exposé oral. En se mettant à côté de l’animal, les élèves pourraient mieux comprendre la carrure de l’animal en la comparant avec celle d’un homme, même si lui-même était loin d’être l’homme moyen avec ses 2m10 et ses 120kg. Lucian tendit la main au-dessus de la tête de l’animal pour qu’il relève la trompe découvrant ainsi ses défenses. Avec la tête levée, il était plus facile de voir que le Baku était une créature massive. Les plis de la peau au niveau du cou étaient très grossiers révélant ainsi l’épaisseur et la solidité du cuir. Il montra alors chaque caractéristique en les mettant en évidence une par une.

« R’gardez bien c’te bête. Elle fait dans les 200kg, le cuir épais, des solides défenses et oubliez pas ses pattes avec les griffes acérées. Les pattes de félin lui permettent de s’déplacer rapidement et avec une certaine agilité. Son poids et ses défenses le rendent assez résistant et massif. Même si c’est une créature passive et calme, vous voulez pas lui faire peur et l’exciter c’est moi qui vous l’dis ! Chez les modus et encore plus dans not’mond’ de magie, ne vous fiez jamais aux apparences. Il a l’air d’être un gros lourdaud d’cochon, mais il a pas des pattes de félin pour rien. Y pourrait donc se défendre des prédateurs et y pourrait chasser. Mais tout comme l’Homme, c’est une fainéasse ! On va au plus facile et au plus sûr.»

Maintenant que Lucian avait refait l’analyse de l’animal, détaillé ses caractéristiques, il allait pouvoir redéfinir les besoins de l’animal et ainsi réajuster le raisonnement des élèves.

« Le Baku se nourrit de rêves. Donc comment y peut s’en procurer sans trop s’emm…bêter ? En fait, le Baku vit dans des endroits où y’a pas beaucoup de danger pa’ce qu’il a b’soin de créatures VIVANTES pour s’nourrir d’leurs rêves. Le bétail est donc la nourriture la plus facile pour l’Baku. Il est protégé par les humains, disponible et paisible la nuit, y s’ra là tous les jours et en plus, la zone aux alentours est plutôt tranquille donc c’est parfait pour le Baku sauvage. Sinon, il va trouver d’autres animaux sauvages d’la foret. … Ha, z’avez pas été bien clair sur un point. J’ai l’impression que vous pensez que y’a que les hommes qui rêvent ? Nah, nan, nan, les animaux ont aussi des rêves et le Baku peut se nourrir d’eux. »

Lucian s’était relevé pour se rapprocher de ses élèves. Il ne doutait pas que sa grosse voix porte suffisamment loin pour que tout le monde puisse l’entendre mais c’était dans sa nature de s’approcher des gens, d’être proche et naturel. Il balaya les élèves des yeux avant de reprendre :

« Avant d’passer à la pratique, qu’est c’que vous pouvez m’dire de plus sur les Bakus Domestiques ? Un indice ; c’est maintenant qu’on revient sur ce qu’a dit Miss Taylor... entre autres. Pour répondre à sa question, les Baku se nourrissent bien des rêves et des cauchemars très bonne question. Mais qu'est ce que ça implique?»

Après tout, si on domestiquait un animal c’était bien pour essayer de lui trouver une utilité, il fallait qu’il ajoute quelque chose de significatif à l’Homme, sinon il ne servirait que de trophées de chasse et de repas.

Le professeur ne souhaita pas me répondre tout de suite, et j'en fut presque vexée. Je n'aurais pas du poser cette question tout de suite, je le savais. Cependant, j'avais fait gagné 5 points à ma maison et j'en était ravie, c'étaient d'ailleurs les 5 premiers points que ma maison gagnait, de quoi me rendre fière. Le professeur continua alors son cours, il semblait avoir vraiment beaucoup de difficultés avec nos noms, mais après tout ce n'était que son premier cours et nous n'avions pas notre identité écrite sur le front. Il pestait contre ce pauvre trombinoscope, et le secouait dans tout les sens. Si celui-ci avait été vivant, il aurait sans doute vomis depuis longtemps. Le professeur souhaita nous montrer l'animal plus en détails, il entra dans l'enclos et souleva la trompe de la bête ce qui dévoila ses défenses. Je fus surprise de la taille de celles-ci et me demandai comment elles pouvaient lui être aussi peu utiles tout comme ses grosses pattes félines. Je n'arrivai pas à comprendre comment cet animal pouvait être aussi vulnérable dans la nature, d'accord il était massif et fainéant mais quand même.

Après qu'il ai fini de faire la description détaillée du Baku, monsieur Fenrir ré aborda le sujet de son alimentation et fini par répondre à ma question. Et effectivement, le Baku ne se nourrissait pas seulement des rêves mais aussi des cauchemars. Je fus assez satisfaite de voir que ma question n'était pas si stupide que ça. Le professeur enchaîna sur une autre question.

« […] Mais qu'est-ce que ça implique ? »

Je pensais connaître la réponse mais je ne souhaitais pas passer pour la petite intello de la classe, selon moi le Baku était domestiqué par l'homme pour la simple raison que celui-ci pouvait aspirer les cauchemars des gens et donc leurs permettre de ne pas rêver de mauvais moments, juste de bons. Malgré que je n'approuve pas cette pratique. Pour moi si on fait de mauvais rêves c'est pour une bonne raison, de plus, je suis peut être un peu masochiste mais j'aime bien faire des cauchemars, ça donne un peu d'adrénaline sans pour autant risquer la mort ou quoi que ce soit d'autre.

Une élève prit la parole. Elle parlait très vite mais j'arrivai quand même à déchiffrer ce qu'elle disait, elle parlait d'une légende moldu, d'une divination et de prières à réciter avant d'aller coucher. Puis elle a ensuite parler de danger de lésion cérébrale. Lorsqu'elle eu fini je n'avais pas compris la moitié de ce qu'elle avait voulu dire, elle avait sorti sa science comme une fleur avec des mots de princesse. Pourtant à part sa tête, elle n'avait rien d'une princesse, habillée d'un simple Jean et d'un t-shirt. Je ne la connaissais pas encore mais je ne l'aimais déjà pas beaucoup. Je détestais qu'on sorte sa science comme ça, moi je m'embêtais à trouver des questions utiles et elle, elle sortais tout un roman comme ça, en un claquement de doigts. C'était à se demander si elle n'avait pas eu un Baku domestique chez elle... ou une antisèche cacher dans la poche. Bref je ne l'appréciai pas. Je regardai autour de moi attendant une réaction. Puis voulu compléter plus simplement.

« Si on rêve, c'est sans doute pour une bonne raison. Ça fait travailler notre subconscient. Si on ne le fait plus travailler, notre cerveau est perturbé et notre corps en paie les conséquences. »

Le cours avait commencé depuis maintenant une petite demi-heure et James avait complètement décroché. Non ce cours ne l'intéressait pas. Il se sentait complètement à part d'un coup, voyant tous les autres passionnés par un tel animal et buvant les paroles du professeur. Chacun faisait preuve d'une grande participation et même si James avait ainsi l'impression d'être complétement nul, il avait presque envi de les remercier car ainsi, son inattention et son manque d'intérêt certain passait presque inaperçu. Il pouvait rêvasser là tranquillement, douce ironie lorsque l'on sait qu'il se trouvait à proximité d'un mangeur de rêve. Ce que dit chacun des élèves passa complètement au dessus de la tête du garçon, bien trop occupé à réfléchir à autre chose. Tout sauf ce cours.
Il jeta un œil aux élèves dont il s'était jusqu'àlors aussi désintéressé et chercha l'objet de ses désirs pour égayer sa journée qui pour le moment s'annonçait des plus ennuyeuse. Il ne la trouva pas. Elle était absente ? Souffrante ? De toute façon, elle ne s'intéressait pas à lui, elle ne semblait même pas l'aimer du tout. Mais il se serait contenté de pouvoir la regarder.

Une voix féminine familière le sortit de ses rêveries toutes aussi décevante que ce cours. Elenna.
Cette garce l'avait blessé un an plus tôt. Il l'avait invité au bal de Noël et elle avait tout d'abord décliner l'invitation avant de l'accepter finalement. Ils avaient flirté et James devait admettre s'être vraiment attaché à elle. Du moins jusqu'à ce qu'elle se joue de lui et révèle la supercherie. Elle n'irait pas au bal avec lui, elle n'avait même jamais prévu d'y aller avec lui. Ce n'était qu'un pari. Elle avait parié qu'elle saurait briser James Potter. Elle avait réussi. Il aurait bien pu tomber amoureux d'elle, elle lui offrit le mépris en échange.
En la regardant ainsi il ne l'écoutait pas. Tout ce qu'il voyait, c'était le mal qu'elle lui avait fait. Il la détestait. Elle lui avait rendu service en ce sens. Puisqu'aujourd'hui, il ne souffrait plus. Il la détestait bien trop pour cela. Il était peut-être pas le type parfait, mais elle ne le méritait pas.

Il n'entendit que la fin de l'apport d'Elenna et ne put s'empêcher de murmurer vers Fred.
« Tu crois que je devrais m'en prendre un pour me protéger du virus parasite Saddler ? » Il se rendit finalement compte qu'un silence s'était fait au même moment où il parlait. Nulle doute que Fred ne serait pas le seul à l'avoir entendu. Le professeur, peut-être même elle ? Peu importais de toute façon.

James se sentit un peu con d'avoir lâcher ça. Il s'était cru discret mais un silence avait cru bon de s'installer à l'exacte moment où il parlait. Il se sentait déjà mal pour Elenna qui de toute évidence n'avait pas manqué une miette de ce qu'il venait de balancer. Il n'était pas du genre méchant, à vouloir faire du mal gratuitement. Il ne voulait blesser personne. Mais Elenna Saddler l'avait amplement mérité. Et il ne faisait nulle doute qu'elle le savait. Elle s'était moqué de lui, l'avait humilié ouvertement en jouant avec ses sentiments. Un homme blessé dans sa fierté est pire qu'un homme méchant de nature. Il ne manqua pas non plus le regard désobligeant de son professeur et déglutit difficilement. Il était déjà désolé d'avoir balancé un truc pareil en plein cours, avec si peu de délicatesse. Le professeur sembla pourtant se détendre et reprit le cours. James crut un instant que son comportement serait passé sous silence à condition qu'il se taise à présent. Il ne montra pas pour autant un plus grand intérêt au cours du professeur Fenrir, il ne fallait pas trop lui en demander.

Il continua d'ajouter ombres, lumière, détails et relief à son baku, dessiné très fidèlement sur son morceau de parchemin. Il releva la tête lorsqu'il vit une ombre assez impressionante se pencher sur son dessin. Le soleil ne perçait plus à présent. Il leva la tête légèrement et vit les pieds de son professeur. Il leva alors la tête tout doucement vers l'homme robuste le surplombant et écarquilla les yeux. La main lourde comme une paluche de Lucian tomba sur son épaule et James la regarda un instant hébété avant de se tourner vers son professeur qui avait planté son regard presque noir dans le sien. Les mots murmurés de son professeur firent leur effet. James l'aimait malgré tout. Il aimait beaucoup ca façon de s'exprimer avec eux, le fait qu'il ne prenne pas de gant et qu'il soit très cru. Une chiffe molle aurait été dénoncé un tel vocabulaire auprès du directeur mais James trouvait cela plutôt appréciable et même amusant. Ses yeux écarquillés et sa bouche ouverte se transformèrent peu à eu en un sourire lorsque le professeur ce fut éloigné pour refaire face à toute la classe. James secoua la tête amusé et baissa les yeux vers son parchemin. Il se tiendrait tranquille maintenant. Il savait que c'était le mieux à faire.

Jake venait de poser une question, étonnant non ? D'autant plus que la question allait surement énerver un peu plus le professeur déjà chauffé à blanc par la remarque désobligeante de James.

Un poufsouffle prit la parole, il baragouina quelques bêtises sur ce que le Baku pouvait apporté au commerce, je le regardai incrédule. Pourquoi dire de telles idiotie en cours.. pour se rendre intéressant sans doute. Bon il est vrai qu'il était beau garçon, avec un sourire d'ange et plutôt musclé mais cela ne l'empêchait pas de dire des bêtises. Je détournai le regard rapidement pour me retourner vers le professeur. Il lui répondit, toujours avec son air casanier. Si sa façon de parler avait pu me ''choquer'' au début, ce n'était plus du tout le cas. Finalement, ça faisait du bien d'avoir un professeur qui ne s'embête pas à faire des phrases super compliqués et incompréhensibles. Et qu'il ne prenne pas ce petit air pincé typique de certains profs, qui ne faisait que m'énerver. Lui ne se prenait pas la tête, et c'était parfait. D'une certaine façon, on se sentait plus proche de lui que de certains autres profs.

Ce fut ensuite au tour d'Elenna de parler, le professeur lui répondit en insinuant qu'elle sortait ses propos tout droit d'un livre. Il était vrai, que sa réponse était si bien formulé qu'elle semblait toute faite, mais peut être qu'elle y avait vraiment réfléchis, qui sait ?
Puis dans un grand silence, un gryffondor dit quelque chose. Tout le monde se retourna vers lui, je ne comprit pas pourquoi, mais je fit de même. Il semblait plutôt gêné. Je n'avais pas compris ce qu'il avait dit en réalité, j'étais trop absorbé dans le cours. C'est pourquoi je me retournai à nouveau vers ma voisine de gauche pour lui demander ce qu'il avait dit. Lorsqu'elle me répondit, je fus assez surprise. Et je compris pourquoi il semblait si gêné, il n'avait pas souhaité que tout le monde entende ses paroles, et c'était compréhensif. Je regardai Elenna pour voir sa réaction. Je n'aurais pas apprécier qu'on dise ça de moi mais malgré tout le respect et l'amitié que je porte à Elenna, je trouvais qu'elle le méritait un peu, de recevoir des piques comme ça de temps en temps, après tout, elle l'avait drôlement fait souffrir dans le passé.

Le professeur nous regarda sans trop souligner la réfection du gryffondor puis balayant la classe du regard, il nous demanda si nous avions des questions avant de passer à la pratique. Je n'avais personnellement aucunes question, je me demandai simplement ce que la ''pratique'' avec le Baku pourrait bien être. Je balayai à mon tour la classe du regard pour voir si quelqu'un levait la main... Ce ne fut pas le cas. Cependant, Jake lança au professeur : « Ouais, moi j'ai une question ! On attend quoi pour lui faire faire un truc marrant à ce Baku ? »
Je ne prit même pas la peine de le regarder, j'avais reconnu sa voix. Et sa question n'était pas des plus utiles, même pas du tout. Je continuai de regarder les élèves puis me retournai vers le professeur, attendant la suite du cours. J'aimais beaucoup cette partie du cours, elle était plus active, ce qui est plutôt logique sinon on n'appellerait pas ca de la ''pratique''. Bref, je fixai le Baku imaginant ce à quoi la suite du cours pourrait bien ressembler.

Lucian regarda les élèves en attendant une question mais apparemment, aucun élève ne semblait curieux ou n’avait de questions pour leur éclaircir les idées. Si Lucian avait eu une conscience professorale, il aurait analysé la situation. Il se serait peut être remis en question afin de savoir si son cours était tellement complet que les élèves n’ait aucunes questions à lui poser. Ou si au contraire, il était si peu intéressant et trop mal structuré pour que les adolescents puissent réfléchir d’eux même. Mais ce n’était pas le genre de Lucian, non. La pensée « Quel bande de verracrasses ! » sur le ton de la blague fut la seule chose qui lui passa par la tête. C’est alors que dans tout espoir semblait perdu, qu’un élève prit la parole pour poser une question. Lucian l’écouta en le regardant droit dans les yeux.

- Ouais, moi j’ai une question ! On attend quoi pour lui faire faire un truc marrant à ce Baku ?

Lucian ne détacha pas son regard de l’élève. Il ne bougea pas, ne prononça pas un mot. Il était dans un état de stupeur et de surprise. Il cligna des yeux rapidement trois ou quatre fois comme pour essayer de comprendre ce qu’il se passait. Il regarda alors les autres élèves pour chercher une réponse à ce qu’il se passait, pour voir si quelqu’un d’autre avait compris et pourrait lui expliquer ce qu’il se passait. Lucian reporta son attention sur le jeune adolescent pour lui dire :

« Mais … heu… t’es con ou quoi ? J’demande si y’a des questions avant de passer à la pratique, et toi ta question c’est ‘quand on ce qu’on passe à la pratique ?’… T’es pas fini mon pauv’ garçon… non ? »

Lucian le regarda quelques instant avant de lever les yeux au ciel et de se détourner tout en jetant sa main en avant comme pour repousser et laisser tomber tout ce que ce garçon venait de dire. Lucian n’allait sûrement pas perdre son temps avec cet incident. Il n’était pas payé pour ça, pour lui tout s’arrêtait là. Il regarda les autres élèves, les balaya du regard avant de reprendre d’une voix forte :

« Bon, on passe à la pratique, on va donc nourrir le Baku. Sa nourriture, quelque chose d’endormi. Donc il n’a pas besoin d’aide pour manger. Ce qui va nous intéresser, ça va être de l’observer se nourrir dans un premier temps.
Ha oui, ce Baku est malade. Il est fatigué, il semble avoir mal partout. Vous pouvez le voir à sa démarche vraiment nonchalante. Il est entouré d’humain et il en a rien à foutre. Il évite de faire plus d’efforts que nécessaires. Vous noterez aussi qu’il a les yeux pas bien ouvert et légèrement rougi. Ensuite, vous avez pas assez l’œil mais il a le cuir un peu plus terne que d’habitude.
Donc d’abord on le nourrit pour voir comment il mange et les effets. Et ensuite, on essaira de le soigner un peu. »

Lucian sortit alors une fiole de sa poche et la montra aux élèves. Un sourire à la fois amusé et légèrement sadique s’affiche alors sur les lèvres de Lucian. Il attendit un petit moment en regardant ses élèves avant de reprendre.

« Le professeur de Potion a été suffisamment aimable pour me préparer une potion de Sommeil. Cette potion a aussi la particularité de vous donner les plus terribles cauchemars de votre vie. L’horreur de cette potion c’est que vous ne pouvez pas vous réveiller, ni la peur, ni la chute, ni la mort. Vous allez souffrir pendant six heures de sommeil. De quoi nourrir le Baku… s’il a faim. Potter, j’ai le plaisir de t’annoncer que t’es volontaire pour mon prochain cours. Dormir en cours, ça te changeras pas tant tes habitudes. J’ai déjà pris un autre « volontaire » dans les couloirs hier. »

Un élève de Gryffondor de 3ème année arriva alors en rainant des pieds avec un air renfrognés. Et même s’il avait plein de choses à vouloir dire, il était d’un silence absolu. Il avança vers le professeur Fenrir sans dire un mot et sans un regard. Lucian lui tendit la fiole qu’il but d’un trait. Le jeune garçon grimaça en rendant la fiole au professeur. Il regarda autour de lui en attendant les effets de la potion. Soudain, sans crier gare, il s’effondra par terre. Lucian le regarda encore un petit moment jusqu’à ce que le garçon commence à trembler au sol. Il fronçait des sourcils et faisait des petits gestes comme pour se débattre d’un ennemi invisible. L’enseignant attendit encore une petite minute puis se baissa alors et le lança sur son épaule comme un vulgaire sac de patate. Il se dirigea vers l’enclos pour déposer le volontaire près du Baku. Sans cérémonie ni trompette, il le laissa tomber par terre.

« Avec ça, il va plus m’faire chier lui. » marmonna Lucian dans sa barbe mais sa grosse voix forte devait avoir été entendue des élèves les plus proches.

La Baku s’approcha lentement de sa proie. Chacun de ses mouvements semblait être un effort. Il avançait donc à petit pas, en bougeant ses pattes lentement. Cela le rendait encore plus silencieux. Si la proie avait été une vraie proie sauvage risquant de se réveiller, l’approche du Baku était parfaite. Lucian regarda avec attention cette merveilleuse créature qui était un prédateur sans menace. La baku arriva à environ 2mètres du garçon et tourna autour tel un requin autour de sa proie. Il leva les yeux vers la foule qui le regardait puis reporta son attention sur la proie. Quand il eut finit le second tour, qu’il avait jugé que sa proie était bel et bien endormi il s’approcha alors, en faisant face à la foule afin de garder un œil sur cette menace. Il déplia alors sa trompe pour effleurer rapidement et légèrement la tête du garçon qui étaient maintenant en train de pleurer en poussant de petits cris de terreur. Le mangeur de rêve s’avança encore un peu pour balader sa trompe sur tout le long du corps du jeune homme puis remonta à nouveau vers la tête. Un bruit s’éleva alors dans les airs. Pour les non aguerris, c’était simplement le vent qui se levait, mais les feuilles des arbres ne bougeaient pas. La première fois que Lucian entendit ce râle, il lui avait fait penser au râle des détraqueurs pendant leur baiser. Une aspiration d’une partie de l’être humain. Lucian se demandait si les élèves allaient remarquer ce bruit qui pouvait passé tout à fait inaperçu.
L’effet du Baku fut immédiat. Le brave gryffondor se calma. Il gigotait moins, il ne transpirait plus et ses dernières larmes finissaient de couler sur ses joues humides. Cette accalmie dura environ 5 minutes avant que le gryffondor devienne totalement immobile tel une statue de pierre, ou plutôt un cadavre. Pendant ce temps Lucian reprit la parole

« Bon, dites moi un peu ce que vous pouvez observer, évitez de crier par contre, faut pas déranger le Baku pendant qu’il mange »