FLASHBACK

« - Mlle Winchester pourrais-je vous voir à la fin du cours, j’ai à vous parler. »

Je levais les yeux vers le professeur d’histoire de la magie. Me parler ? De quoi encore ? J’acquiesçais du regard et reportais mon attention sur la feuille de papier face à moi. Un mini test qu’elle nous faisait passer pour savoir si nous avions bien appris la leçon précédente. Bien sûr je n’avais rien appris mais cela ne m’empêcha aucunement de répondre à chacune des questions en étant quasiment sûre que j’avais la bonne réponse. Oh ce n’est pas que j’étais excessivement douée en matière scolaire, mais l’Histoire de la magie était ma matière préférée, la seule dans laquelle j’excellais, la seule dans laquelle mes notes étaient plus que très bonne. Je m’y intéressais depuis que j’étais petite en fait, mon frère était lui aussi un mordu d’Histoire de la magie et de ce fait déjà toute jeune je m’amusais à lui piquer ses bouquins pour les lires en douce la nuit. Bref, j’étais la meilleure élève de ma classe en Histoire de la magie et je le savais, la prof me poussais souvent à en faire plus… En fait en y réfléchissant j’aimerais moi aussi enseigner cette matière ou bien partir dans le monde afin de faire mes propres recherches sur les différentes civilisations magique et leur Histoire.
J’attendais que chacun des élèves présent rendent leurs copies et sortent de la classe pour m’avancer vers le professeur qui me regardait en souriant, sourire que je lui rendis sans hypocrisie aucune.

« - Vous souhaitiez me voir ? »
« - Oui ! Et bien je ne vais pas y aller par quatre chemins… Vous êtes très douée. Certainement l’une des meilleures élèves qui m’ai été donné de rencontrer dans ma vie d’enseignante mais ce qui fait de vous une excellente élève c’est le fait que cette matière vous passionne. »
« - En fait je voudrais en faire mon métier donc ce n’est pas très étonnant. »
« - je l’ignorais, cela me fait plaisir de l’entendre et je suis certaine que vous y arriverez. Cependant voir vos connaissances stagner au niveau de la 2eme année d’étude m’agace, vous connaissais déjà tout le programme. J’ai donc pensé, si vous le voulez bien évidemment, cela ne vous engage à rien, de prendre des cours particulier avec mon meilleur élève de 6eme année… Comme vous il est passionné par la matière et excelle dans sa propre promotion. Je lui en ai déjà vaguement parlé et il serait enchanter de pouvoir travailler avec quelqu’un d’aussi cultivé que lui en la matière. Bien sûr si vous acceptez, vous pouvez mettre fin aux cours particulier quand vous le souhaitez et il n’y aura aucune demande de devoirs de sa part. Qu’en dites-vous ? »

Je réfléchissais… c’est vrai que l'idee de pouvoir échanger et partager des connaissances avec quelqu’un susceptible de vraiment m’apprendre des choses que j’ignorais afin de renforcer ma culture me plaisait. Je ne disais pas que ma prof était incompétente, au contraire, grâce à elle l’envie de persévérer dans cette matière s’était installer dans mon esprit. C’était une excellente prof qui savait de quoi elle parlait, mais évidemment elle avait un programme à suivre et ne pouvait pas tout chambouler pour une seule élève. Bon alors pourquoi pas ?

« - Oui… cela ne coute rien d’essayer et je suis sûre que votre élève a beaucoup de choses à m’apprendre ! »
« - Oh je suis vraiment ravie que vous acceptiez ! Je suis sûre que ça va vous plaire, il est très doué. Il s’agit de M. Vlanianov. »

Je cherchais dans mon esprit… ce nom ne me disait rien, en même temps je ne pouvais pas connaitre tout le campus encore moins les 6 eme années. J’acquiesçais tandis que le professeur me demandait l’heure qui m’arrangeait parmi les plages horaires qu’il lui avait proposées et j’optais pour 14h le mardi.

FIN DU FLASHBACK

Et voilà comment je me retrouvais là à attendre que Monsieur daigne se montrer. S’il m’avait oublié je jurais de le découpais en rondelle ! Je jetais un coup d’œil à l’horloge face à moi… 14h10. Hum si à 20 il n’était pas là je m’en allais. Le professeur nous avons trouvé une salle privée à l’arrière de la bibliothèque, Histoire que l’on puisse parler à voix haute sans que la bibliothécaire ne nous hurle de sortir dehors. J’allais faire un petit tour dans la bibliothèque en l’attendant et me dirigeais vers la rangée du théâtre Moldu. J’attrapais une œuvre d’Ionesco, cela faisait un moment que je n’avais pas lu « le roi se meurt ». Je l’empruntais et retournais dans la salle. Entre temps mon nouveau professeur était arrivé, il se retourna à mon entrée et je l’observais en silence. Son visage, je l’avais déjà vaguement aperçu sur le campus. Des cheveux blond foncé, des yeux bleu… quelque peu stéréotypé mais bel homme, et quelque chose me disait qu’il le savait vu l’allure qu’il adopta, son sourire en coin. Rien que son air m’agaça, ce n’était pas parce qu’il était beau qu’il fallait qu’il prenne cet air si ?

« - Salut, je suis Mischa Winchester, ta nouvelle élève. »

Je n’allais tout de même pas le vouvoyer, c’était un étudiant, pas le président et puis au moins cela nous mettrait sur un pied d’égalité. Je m’assis sans un seul autre mot, posant ma trouvaille d’Ionesco sur ma table alors que je sortais un livre d’histoire de la magie datant de mes 10 ans et que j’attrapais une plume et une feuille pour écrire.

« - Bon… comment ça va se passer alors ? »

Crétin. Mon nouveau professeur était un crétin. Je ne sais pas ce qui m’énervait le plus … son air suffisant ou ses manière d’aristocrate a 2 sous. Rien qu’a le regardais je pouvais déjà voir qu’il me jugeait du regard. Ses yeux persans scrutant chaque partie de mon corps afin de déchiffrer ce qui se passait dans ma tête. Quant à moi je ne baissais pas les yeux et soutenais son regard avec force. Apres tout je pourrais partir des que je le souhaitais. Je m’asseyais et posais donc mon livre sur la table tout en attendant une réponse de mon interlocuteur qui visiblement se sentait supérieur à moi. Je serais un poing sous ma table… s’il pensait que j’étais du genre à être douce comme un agneau il se trompait, en vérité j’étais bien connu pour ne pas avoir ma langue dans ma poche. Il venait de me remettre à ma place comme il fallait… je n’avais pas du tout aimé ce ton. Qui était-il pour se croire au-dessus de tout le monde comme ça ? En quelques phrase il venait de se mettre sur un piédestal encore plus haut que la tour de Babel… je soupirais et ne cachais pas mon air méprisant… Ancienne serpentard, j’avais toujours eu un caractère assez peu compatible avec le fait qu’on me donne des ordres.

« - Oh pardon… je ne savais pas que j’avais affaires au Ministre de la magie en personne… Pardon Pardon Monsieur Vlanianov… Russe je suppose ?Enfin comme tu... comme vous voulez je m'en contrefiche. Oh et je ne vois pas en quoi mes références littéraires devraient être comparé à l’histoire de la magie "concrète"… enfin selon votre propre point de vu, le mien est totalement différent, ce n’est pas parce que « l’absurde » est un genre totalement déstructuré par rapport au genre classique que le message n’est pas concret, au contraire il l’est peut- être plus que tous les autres mouvements…mais je suppose que nous ne sommes pas là pour débattre de ça.»

J’esquissais un petit sourire en coin et laissais échapper un rictus. J’avais pressenti que lui et moi allions être en confrontation permanente, mais cela ne me gênait pas, au contraire… je détestais que l’on me marche sur les pieds, mes idées je les affirmais et je ne laissais personne prendre possession d mon esprit en imbriquant en moi des tas d’idéologie aussi inutiles les unes que les autres. Je n’avais peut être pas la science infuse mais au moins je savais réfléchir par moi-même et m’ouvrir l’esprit.

« - Mihaël ? Je suppose qu’on peut le traduire par Mickaël en Anglais… Hum… c’est intéressant, vos deux prénoms sont totalement paradoxal… Un archange et un Démon… j’en ai de la chance. »

J’avais dit cette phrase sur un ton complètement blasé… presque ironique et raillant, ignorant totalement la deuxième partie de la phrase ou il faisait une référence à mon physique. Je sentais la mauvaise Mischa revenir en moi, comme un peu le mister Hyde du Dr Jekyll… et je savais que quand je laissais parler cette Mischa, le cynisme et la raillerie étaient ses propres armes. Devant ces airs de gentilhomme j’avais envie de me tirer une balle dans la tête. Il m’énervait déjà.

« - j’ai rien demandé moi, et si vous êtes là c’est que vous l’avez choisi. Je me fiche complétement que vous vouliez travailler avec moi, je me débrouillais déjà très bien toute seule, si je suis là c’est parce que je suis une passionnée de cette matière alors il serait peut-être temps de ne pas tout ramener à vous « Monsieur »… Et si par la suite vous ne me trouvez pas …attendez c’est quoi le mot déjà ? Ah oui… « Digne » de vos cours, croyez moi ce n’est pas ça qui m’empêchera de dormir la nuit. Je suis peut-être qu’en deuxième année mais je peux vous dire que je dépasse de loin tous mes camarades et ce jusqu’à des années même après moi… mais comme vous l’avez dit, si vous me refusez à vos cours, si vous « abandonnez » la faiblesse viendra de vous, mais peut être avez-vous peur que je vous dépasse dans vos connaissances par la suite ? »

Je savais que ce genre de gars ne fonctionnaient qu’à ça… a la rivalité, la dernière partie de ma phrase l’obligerait sans doute à me garder dans ses cours ne serait- ce que pour me montrer qu’il était le meilleur et que j’avais encore beaucoup à apprendre… En attendant, il se pourrait qu’il ait quelques surprises. Je saisis le bouquin qu’il me tendait et je constatai rapidement que je l’avais déjà chez moi. Je levais les yeux vers lui, son visage plutôt proche du mien, ce à quoi je ne m’attendais pas.

« - J’ai déjà ce bouquin chez moi, merci ça ira. »

Je fis glisser son livre vers lui en soutenant son regard. Il avait mis les points sur les i, j’avais rajouté quelques interjections.

« - la beauté physique n’a rien à voir, et je n’apprécie pas que vous me jugiez alors même que vous ne savez pas ce que je vaux dans ma culture sur l’Histoire de la magie de ce fait je vous propose qu’on s’y mette de suite au lieu de perdre du temps avec des choses aussi futiles. Oh et je vous deteste déjà donc vous inquietez pas pour ça. »

Je fis référence notamment au « vous pouvez devenir intelligente »… comme si j’étais une attardée mentale. Mais d’où il sortait lui ? J’allais lui faire ravaler son bouquin !

Jamais de ma vie je n’avais eu à faire à ce genre de gars. Imbu de sa personne, hautain méprisant et moqueur. Je sentais une bête enragée bouillonner en moi et une envie folle de lui écorcher le visage afin de lui enlever ce petit air suffisant me démangeait. Je le haïssais… pourtant il était rare que je haïsse des gens mais alors là il allait beaucoup trop loin pour que je prenne ne serait-ce que la peine de me défendre, a quoi bon… ce genre de gars n’écoute personne d’autre que leur propre petite voix étant persuadé d’avoir la science infuse et ça, ça m’horripiler. D’autant que je serais beaucoup mieux avec Ezéchiel plutôt que de perdre mon temps avec cet abruti de première classe. Toutes ses paroles résonnaient dans ma tête et l’envie de lui balancer mon livre à la figure m’effleura l’esprit.

« - C’est bien dommage et dans vos rêve pour le champagne. Je trouve l’image bien trop stéréotypée pour y accorder la moindre importance. »

J’ouvrais mon propre livre que j’avais apporté et je commençais à en feuilleter des pages en ignorant totalement le jeune homme qui se permettait de m’offenser de la sorte. J’étais en rage avec pour seule envie celle de sortir le plus vite possible de cette pièce. Je lui dirais sans doute au revoir et de ne pas se déranger pour la prochaine séance car nous nous arrêterions là. Sur ce je lui balancerais quelques noms d’oiseaux avant de tourner les talons en pestiférant comme une dément. Je relevais la tête sous la phrase qu’il avait osé prononcer lui jetant un regard empli de haine et me levais d’un geste, de maniere violente en mettant mes mains sur mes hanches et en me postant face à lui le regard sévère.

« C’est quoi votre problème ? Votre petite amie ne satisfait plus vos besoins, de ce fait vous vous sentez frustré ? Qui êtes-vous pour me dire des choses comme cela ? Ma référence n’était en rien agressive, c’était une réflexion véridique ! Et je ne vois pas en quoi dire que vos prénoms sont d’origines tout à fait paradoxales est insultant ! Après vous osez me dire que je suis immature ? Non mais je rêve ! »

Je ne supportais pas l’humiliation, et ce crétin venait de me pousser un peu plus vers le précipice de non-retour. Voilà que je venais gentiment assister aux cours d’un parfait inconnu qui en plus de me manquer de respect se permettait des remarques tout à fait déplacées sur ma façon de penser et d’agir. Pour qui se prenait-il celui-là ? Je m’étais débrouillée seule depuis l’Age de 14 ans sans parents, sans frère sans personne, j’avais vu la mort de près avec ma tentative désespérée de mettre fin à mes jours, puis je m’étais battu contre tous mes démons et tout ça c’était pas pour qu’un gringalet de second ordre m’insulte sur qui j’étais. J’essayais vaguement de reprendre mon souffle en essayant de calmer mes nerfs mais celui-ci enchaina aussi vite que si je n’avais rien dis.

« - Je suis sans goût ? Oh mais si vous saviez comme je m’en fiche de votre avis ! Je ne suis pas là pour vous plaire et je me fous royalement de ce que vous pensez et vous savez pourquoi ? Parce que je sais qui je suis, je me connais plus que quiconque. Et je vais même ajouter que je suis plus que potable, je suis douée ! Très douée même ! Je suis peut- être la meilleure élève de ma génération de toute l’Angleterre mais ça vous le verrez jamais parce que vous n’êtes même pas foutu d’accorder le moindre intérêt a mes connaissances, tout ça parce que vous vous prenez pour un coq de basse cour qui domine tous les autres ! Alors NON ! NON je n’ai rien à vous dire et vous n’avez rien à m’apporter parce que croyez moi, j’apprendrais, j’évoluerais, je me cultiverais et je réussirais et tout ça sans avoir eu besoin de vous ! Tout ça parce que VOUS vous serez permis de m’offenser et de me traiter comme une moins que rien sans savoir ce que je valais vraiment ! »

Le pire fut lorsqu’il se permit une remarque désobligeante sur mon physique, encore une fois. Cette fois ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. J’attrapais son stupide livre que je possédais déjà, remballais mes affaires violemment dans mon sac et lui rendis son livre…enfin plus précisément lui plaquais contre le torse le bousculant à moitié avant de plonger mon regard mauvais dans le sien.

« - Je m’en fiche complètement de votre respect, vous ne me connaissez pas et je n’ai absolument rien à prouver à un type qui se permet d’insulter autant les gens. Vous savez vous êtes peut être cultivé, ça j’en doute pas puisque ma prof m’a recommander de prendre des cours avec vous, mais quand il s’agit de relation sociales vous êtes vraiment un idiot ! Alors regardez-moi bien parce que c’est la dernière fois que vous me voyiez, je ne suis pas une espèce de potiche qui doit se laisser parler de la sorte en papillonnant des cils dès qu’un semi compliment émane de votre bouche, ça marche peut être avec toute les autres mais pas avec moi ! Au plaisir de ne plus vous revoir. »

Sur ce je poussais la porte de la salle que je quittais en la faisant vibrer sous le claquement de la porte. Comme prévu, je pestiférais à l’encontre de cet homme plus orgueilleux qu’autre chose. Il m’avait fait perdre une demi-heure de mon temps, moi qui ne voulais que réfléchir a l’Histoire de la magie. Je m’arrêtai net… et mince ! J’avais complétement oublié mon livre de Ionesco sur la table de la salle… tant pis ! J’attendrais que ce cher Mihaël sorte pour aller le récupérer en espérant qu’il l’emporterait pas chez lui, sinon j’allais sans doute devoir le repayer a la bibliotheque, et vu l’état du livre, l’Edition devait sans doute être rare…

L’homme qui se tenait devant moi avait un orgueil implacable. Moi-même étant orgueilleuse je ne pouvais critiquer cette facette-là du caractère du jeune homme. Ce qui m’énervait c’était sans doute le fait qu’il se sente supérieur à tout le monde. Je pestiférait contre lui dans ma tête. Ma mauvaise humeur sembla le radoucir quelque peu quand il essaya tant bien que mal de s’expliquer sur la petite pique que je lui avait envoyé à propos de sa pseudo petite amie… petite amie… il fallait être folle pour le supporter au quotidien ! J’allais lui rétorquer que je me foutais complètement du fait qu’il soit solitaire mais je n’avais pas pour ambition de le blesser comme il le faisait actuellement avec moi. Ses enchainements odieux me firent perdre mon sang froid et malgré ses excuses…enfin si nous pouvions appeler ça des excuses, je m’emportais encore plus.

« Non vous n’en savez rien. »

Je lui lançais un « dans vos rêves » sur le papillonnement des cils avant de sortir de la salle et de m’apercevoir que je n’avais plus mon livre. Je fis demi-tour et attendis patiemment qu’il décide de quitter la salle. Quelques secondes après que je sois sortie et que j’ai compris qu’il me manquait mon livre, la porte s’ouvrit. C’est alors que je le vis sortir tout sourire aux lèvres en me criant de revenir prendre mon livre. Je faisais demi-tour et m’avançais résigné vers l’homme qui semblait en plein triomphe. Je roulais mes yeux dans mes orbites, essayant de passer outre le fait que je venais de l’envoyer au diable. Pour la sortie mémorable c’était raté. Je regardais le bouquin en pestiférant, sans même penser à remercier mon interlocuteur pour avoir pris la peine de m’appeler… après tout c’est à cause de lui que j’étais partie en rogne. Bon ok il s’était vaguement excusé et c’est surement pour ça que je n’avais pas sorti plus mes griffes mais tout de même j’étais bien énervée.
Si en plus de ça il s’amusait à me sourire de ce sourire qui, je le savais, voulais dire qu’il allait gagner. Je lui lançais un regard noir, quel culot de se permettre de me sourire de la sorte alors même qu’il m’avait mis plus bas que terre… et quelle idiote d’attendre là qu’il parle, après tout j’attendais quoi de plus ? Ah oui… qu’il me rende mon livre. Il parla, sa voix fut plus posée, plus décontractée et plus séduisante aussi… ça m’agaça encore plus mais au moins il ne m’attaqua pas directement. Je n’aimais pas ses manières, je n’aimais pas sa façon de parler, cette façon soutenue qui mettait un fossé entre son rang et le mien… Moi qui m’été toujours exprimée de manière spontanée sans même réfléchir à la façon de tourner mes phrases.
J’allais de nouveau l’envoyer paitre et attraper mon livre avant de continuer à fulminait ma rage contre lui quand je me stoppai net. Il semblait sincère dans ce propos… et puis à présent, il savait que je ne serais pas du genre à me laisser marcher sur les pieds. De plus j’aimais bien trop cette matière pour prendre le risque d’y passer à côté, il avait peut-être pas mal de choses à m’apprendre après tout.
Je soufflais… j’attrapais le bouquin et je rentrais dans la salle frôlant Mihaël.

« - Ok … mais si je reste sachez que ce n’est pas pour vos beaux yeux, c’est parce que j’aime cette matière et que j’ai envie de persévérer. Alors on s’y met de suite « s’il vous plait Monsieur » »

Je rangeais mon livre d’Ionesco dans mon sac, m'asseyais et plongeais mon regard dans celui du professeur en attendant patiemment le sujet d’aujourd’hui.

Plus j’avançais dans cette journée, plus je me demandais qu’est ce qui m’avait poussé à accepter des cours particulier, encore plus depuis que j’avais vu qui était mon nouveau professeur. Tant d’égocentrisme dans une seule personne… et bien, je n’avais pas fini ça j’en étais sûre. Néanmoins les tensions s’étaient quelques peu calmées et de ce fait je ne cherchais pas plus à provoquer. Les joutes verbales étaient allées bien trop loin et quitte à faire quelques chose de ma journée autant que cela soit quelque chose d’intéressant.
Je grommelai quelques mots qui je suppose devait bien faire rire mon professeur, je crois qu’en fait ma petite personne toute entière devait lui être, je ne sais pas trop moi, mais comique puisqu’il me regardait avec cet air moqueur depuis la toute première seconde ou nos regards se croisèrent. J’essayais d chercher dans ma mémoire si j’avais déjà croisé un personnage aussi hautain et méprisant et la réponse fut évidemment non. D’où sortait-il ? Je réfléchis quelques secondes à la discussion houleuse que nous venions d’avoir… Il s’était emporté lorsque j’avais mentionné ses prénoms, hum… tout ça cachait quelque chose d’assez mystérieux à vrai dire et bien que je n’aime pas particulièrement sa compagnie, il m’intrigua.
Je ne relevais même pas la petite remarque censée me déstabilisée et roulais les yeux dans mes orbites avant de rabattre mon regard sur mon livre d’histoire de la magie. Quel orgueil démesuré ! Il me tendit une fois de plus son manuel, je soufflais et à contre cœur je le pris sachant pertinemment que cela ne me servirait à rien… mais mieux valait ne pas s’attirer plus les foudres du jeune homme, sinon il allait encore m’énerver, j’allais lui crier dessus, et dans le pire des cas partir sans réclamer mon dû.
Je feuilletais vite fais son manuel et je constatai qu’il était rempli d’une écriture scribouillarde avec des notes dans les marges ainsi que des mots soulignés avec des références a d’autres auteurs que je connaissais. Finalement c’était peut-être un abruti mais c’était un abruti intelligent cultivé et calculateur. Enfin il me posa une question… je cherchais dans ma mémoire… le picatrix, oui ça me disait vaguement quelque chose, j’avais déjà plusieurs fois croisé ce nom dans mes cours, peut être en histoire de l’alchimie ancienne ? Hum… peut être. Ah mais oui ! C’était un grimoire ! Ces écrits avaient permis à la traduction d’autres manuels dont la langue était inconnue.

« - Le picatrix? Vous parlez du Grimoire ? Pour ce qui est de ses dates d’origine, c’est assez trouble… Il a été écrit en Arabe puis traduit en latin pour une meilleure diffusion je suppose. Ce qui du coup peu laisser supposer que ce recueil a du connaitre une ascension au niveau culturel pendant la renaissance, enfin ce qu’il serait logique puisque le latin était la langue culturelle par excellence a cette époque. »

Je fis une pause réfléchissant un peu plus à mes paroles, cela n’était pas prouvés mais d’un point de vue historique la renaissance était ce qui avait fait renaitre la culture romaine et par ce fait, la latin.

« - au niveau du contenu on peut dire qu’il est très riche. Les Moldus n’ont jamais su comment s’en servir, pour eux c’est avant tout un objet culturel et bon… Ils ne croient pas vraiment qu’il peut y avoir beaucoup de ressources magiques derrières. Mais en tant que sorcière, je peux aisément affirmer qu’il s’agit d’un recueil avec des sorts puissant et variés mais qui est bien sur ultra protégé par le ministère de la magie. On y apprend à créer des talismans par exemple, à lancer des sorts englobant toute une population, on apprend des secrets d’alchimistes ou des propriétés de certaines plantes… en gros c’est le grimoire le plus aboutit du monde et même si la magie n’a cessé d’évolué durant les âges, il n’en reste pas moins qu’aucun autre ouvrage n’a jamais contenu autant d’information… pour nous, sorciers, on pourrait comparer ce recueil a l’encyclopédie universelle de Rousseau pour les Moldus. »

C’était officiel, ça m’était arrivé, je n’aimais pas du tout mais alors pas du tout les manières de ce gars. Il était suffisant et son petit air supérieur m’énervait. Je pris un malin plaisir à répondre à sa question et à étaler ce que je savais sans en faire trop après tout n’avait-on pas dit que « la connaissance c’est comme la confiture, moins on en a plus on l’étale ». Je m’abstenais ainsi de parler de tous les chapitres et de décrire en détails ce qu’ils contenaient. Je regardais juste mon « professeur » prendre un air plus calme et essayer de faire le tri et de chercher une faille dans les informations que je venais de lui sortir.
Il ne réagit pas sur ce que je venais de dire, je m’attendais à certains rebondissements, a un approfondissement. Même pas, pourtant je savais qu’il n’y avait pas que ça à dire sur le Picatrix Ainsi cela me surprit qu’il ne continue pas à me demander des informations jusqu’à ce que je ne sache plus rien et qu’il s’estime être supérieur en connaissance. Je tournais les pages du bouquin attendant une réaction.

« - heu… vous rigolez ? C’est tout ? Vous n’approfondissez pas ? »

Je sourcillais en m’attendant à une nouvelle pique mais après tout c’était lui qui m’avaient tendu la perche. Je veux dire, j’étais venue ici pour apprendre pas pour répéter comme un perroquet les connaissances que j’avais déjà accumulées. Merci mais pour ça je n’avais besoin de personne. Je restais impassible puis je soupirai essayant de ne gâcher l’ambiance calme qui s’était installée depuis peu. Je soupirais une fois de plus, sans trop vraiment savoir ce qu’il attendait de moi. Poudlard… C’était mon ancienne école, elle avait été beaucoup pour moi et évidemment je savais pertinemment ce qui s’y était passé. Enfin pas tout bien sûr, mais pas mal de choses, ainsi c’était assez difficile d faire un tri dans toute mes connaissances en le sujet.

« - Rowena Serdaigle, Helga Pouffsoufle, Salazar Serpentard et Godric Gryffondor. Pour ce qui est des évènements, ayant moi-même appartenu à cette école je peux vous dire qu’il en existe bien trop pour les citer comme ça, y’a même un bouquin sur ça. Vous attendez que je vous le récite par cœur ? »

Je pris une feuille de papier sur lequel je gribouillais quelques lettres sans trop savoir pourquoi puis je continuais à fixer mon professeur d’un air tout à fait détaché.

« - Il y a bien la Bataille de Poudlard qui a profondément marqué l’Histoire de Poudlard, mais il n’y a pas que ça bien évidemment. »

Evidemment je connaissais par cœur l’Histoire de cet évènement qui s’était déroulé dans le château des années auparavant, qui ne la connaissait pas ? Tellement d’enjeux s’étaient déroulées à ce moment-là, tellement de personnes étaient morte au nom de la liberté en voulant s’affranchir d’une menace certaine.