Le hall d'entré était toujours plus grand qu'elle ne l'imaginait. Peut-être parce que lorsqu'elle y passait, elle ne faisait pas attention à celui-ci. Ce n'était pas une pièce où l'ont pouvait rester. Ce n'était qu'un hall, et sinon permettre l'entrée et la sortie des élèves revenant et allant dans l'enceinte, ce hall était totalement inutile et ignorer. Pourtant, lorsqu'on y faisait attention, on pouvait y voir des détails très intéressant. La forme du plafond par exemple, était si haute et si loin, qu'elle avait l'impression de regarder un ciel de pierre. Non, il n'était pas magique comme celui de la grande salle, mais la jeune femme préférait celui-ci, parce qu'il laissait place à l'imagination.

Les murs avaient été sculpté avec d'infimes détails qu'on ne remarquaient jamais si on n'y faisait pas attention. Aujourd'hui, Bélinda consacrait sa matinée à l'observation du hall. Il était si grand, et c'était la pièce par excellence de ce château. Peut-être qu'à l'avenir, elle y passerait d'avantage de temps. Après tout, l'endroit était tranquille. Il n'y avait que des élèves passants, et personne ne s'y arrêtaient pour discuter, ou autre chose. Par contre, elle remarqua qu'il n'y avait aucune place assise, sinon l'escalier. De toute façon, celui-ci était tellement large qu'elle pourrait assurément s'y asseoir sans nuire aux gens qui montaient ou descendaient. D'ailleurs, elle s'y dirigea, lentement mais sûrement. Dans sa main, elle tenait un livre sur l'étude des moldus, et sur son épaule droite, un sac en cuire tenaient en bandoulière.

En regardant autour d'elle, elle se stoppa net. Quelque chose avait attiré son attention, et elle se retourna vivement. Elle s'étonna d'ailleurs de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. Elle déposa son sac et son livre sur la première marche de l'escalier, puis elle alla se planter devant le mûr gauche. Oui bon, comme ça, elle devait avoir l'air un peu dingue, à fixer le mur ainsi.

Elle passa délicatement la paume de sa main sur la pierre froide. C'était bien ce qu'elle pensait. Il manquait un morceau de la mosaïque qui avait été sculpté dans la pierre. C'était dommage, car même si elle était répétitive, elle était tout de même jolie. En passant ses doigts dans les craquelures, elle constata que la pierre qui manquait devait avoir été retiré depuis un bon moment, car ce n'était pas frais fait. D'ailleurs, personne n'aurait remarqué, mais la jeune femme avait un oeil de lynx pour ce genre de chose. Peut-être un héritage de ses parents fondeur de chaudron. Elle remarquait toujours les fissures et les imperfections sur les surfaces. Effectivement, ce n'est pas un talent qu'on se vente d'avoir. D'ailleurs, est-ce réellement un talent? En tout cas, pour elle, c'était une bonne excuse pour rester là à fixer le mur. Elle regarda sur le sol, dans la vaine espérance de trouver le bout de pierre manquant, mais le sol était propre, enfin sauf quelques poussières qui persistaient à survivre dans ce décor.

Finalement, elle commença à longer le long du mur, pour tenter de trouver d'autre crevasse, et voir la suite de cette mosaïque qui s'était brutalement interrompu. Elle était complètement perdu dans ses pensées, se disant que si elle connaissait la suite, elle pourrait peut-être réparer ce trou dans le mur.

Une autre journée commençait à Poudlard, mais pour moi, elles se ressemblaient toutes. Je passais ma journée à m'ennuyer en cours, et lorsque nous avions un petit peu de temps libre, je faisais des farces aux professeurs ainsi qu'à Rusard, le concièrge. Ce dernier était d'ailleurs l'une de mes cibles favorites. Pourquoi? Je ne saurais vous le dire. D'ailleurs, vu que je n'avais rien à faire pour l'instant, c'est tout naturellement que je décidai d'aller blaguer un petit peu. Mais pour cela, il me fallait du matériel, ouais, je voulais faire un truc bien grand. Une chose dont toute l'école parlera, et ce, pendant des mois.

J'entrai précipitamment dans ma chambre, personne. M'enfin! Où était donc passé ce foutu Jake, j'avais besoin de lui pour ça, moi. Oui, c'était mon partenaire, ensemble, nous avons fait des centaines et des centaines de blagues toutes aussi tordantes les unes que les autres. Mais il n'était pas là, visiblement. Je n'eus aucun mal à deviner ce qu'il était en train de faire. En plus d'être un bon farceur, il était un irrécupérable dragueur qui ressentait un besoin permanent de sauter sur tout ce qui bouge, un véritable obsédé. Mais bon, je ne vais pas mentir, je l'étais aussi. Pas au même niveau que lui bien sûr, mais tout de même.

Lorsque je vis qu'il n'était pas là, je décidai d'abandonner mon idée. Oui, sans lui, c'était beaucoup moins drole et je n'avais vraiment pas envie de le chercher dans tout le château. On était toujours fourré ensemble, il était peut-être temps que je fasse un peu ma vie de temps en temps moi aussi. Je retournai dans les couloirs, dévalai les escaliers et me retrouvai tout d'un coup face à une très jolie jeune femme. Brune, pas trop grande ni trop petite, elle ne devait être guère plus âgée que moi.

Maintenant que j'y réfléchissais, je l'avais déjà vue quelque part, mais où? Je ne parvenais pas à me rappeler si elle faisait partie de mes "amis". Bon, dit comme ça c'est vrai que je donnais l'impression d'être une super-star qui possédait une liste de contacts incroyablement longue, mais ce n'était pas le cas. Si je me demandais ça, c'est parce que lors des punitions que Rusard nous donne, Jake et moi nous nous amusions à nous foutre de lui et, bien souvent, nos petites blagues rendaient les filles folles. Je me souvenais par exemple de cette fois où nous devions nettoyer le parc du château dans une chaleur torride. Nous eûmes alors l'idée d'enlever nos hauts, en sachant pertinemment qu'on était observé, c'était amusant.

Bref. La beauté que j'avais en face de moi me laissa sans voix, mais qui était-elle bon sang? En tout cas, elle avait l'air d'être occupée à chercher quelque chose... Dans le mur.

-Je peux peut-être t'aider?...

Mais soudain, l'escalier sur lequel la jeune sorcière avait laissé son sac se mit à bouger. C'était pourtant bien connu qu'ils étaient capricieux, pourquoi avait-elle fait cela? De surcroît, il donnait maintenant sur une pièce qui m'intriguait depuis mon entrée à Poudlard. Oui, c'était un endroit où il était formellement interdit de pénétrer, une indication que je n'allais certainement pas suivre...

Complètement concentrée à son examination du mur, elle n'entendit même pas les pas de la personne dans l'escalier. Elle avait retrouvé comment continuer cette mosaïque, mais en réfléchissant bien, elle se dit que c'était peut-être mieux de la laisser ainsi. Elle ne connaissait pas de sortilège permettant de créer de la pierre, et a bien y réfléchir, elle ne voulait pas non plus tenter d'en créer un. Elle n'était pas très bonne élève en sortilège, et la seule chose qu'elle réussirait à faire, serait de faire exploser le mur. Elle s'arracha à la contemplation de celui-ci lorsqu'une voix s'éleva derrière elle. Elle sursauta et ne put s'empêcher de laisser échapper un petit cri de surprise. Rapidement, elle rangea sa baguette dans la poche intérieur de sa cape, puis se retourna vivement pour faire face à cette voix. Enfin, avec la personne avec qui elle appartenait. Le garçon dans l'escalier, elle le reconnu au premier coup d'oeil. C'était celui qui avait répondu avant elle (et avec raison comme elle était en retard) au cours de soins aux créatures magiques. Pas qu'elle lui en voulait, mais ce moment l'avait légèrement irrité.

Cependant, rien ne l'empêchait de se montrer aimable malgré tout. Il ne méritait pas d'avoir son courroux. Enfin peut-être, elle n'en savait rien, elle ne le connaissait pas. Elle ne savait même pas son nom. Elle lui adressa un sourire amical puis alors qu'elle allait répondre que non, tout allait bien, l'escalier décida de couper court à leur conversation. Et bien, pour une fois qu'elle allait adresser la parole à quelqu'un d'autre que James, le château en décidait tout autrement, emportant donc cette nouvelle compagnie vers d'autre horizon, et par la même occasion, son sac avec toute ses affaires à l'intérieur. Elle se précipita pour tenter dans un geste d'espoir, de le récupérer avant qu'il ne soit emporter au loin. Son sac bien sur, pas le garçon. Mais hélas, elle arriva trop tard et tandis vainement la main vers l'escalier qui termina son mouvement de rotation un peu plus haut. Bon, au moins elle avait encore sa baguette, rien ne l'empêchait de faire un sort pour le récupérer.

Elle la sortit donc d'un geste incertain et la pointa vers l'escalier à présent immobile. Elle ne voyait même plus son sac, mais bon. Autant essayer. D'une voix tremblante elle énonça son sort.

-Accio sac!

Aucune trace de son sac. Ni du garçon. Il était partie? Comme ça? Sans l'aider? C'était un peu, comment dire...Elle ne voulait pas le juger. Peut-être qu'il était tombé alors que l'escalier c'était mit en marche? Mais non, elle l'aurait entendu crier, ou se blesser...Elle se redressa sur la pointe des pieds pour essayer d'apercevoir quelque chose, sans succès. De nouveau d'une voix mal assurée, elle lâcha un petit cri.

-Hey...Y'a quelqu'un?..Je..mon sac...S'il vous plaît...

Plus sa phrase avançait, plus sa voix devenait basse. Il n'y avait pas de quoi avoir peur, mais les inconnus l'intimidaient toujours. Après tout, peut-être qu'il était déjà partie. De nouveau elle leva sa baguette vers l'escalier au loin et formula sa formule.

-Acc...Accio..sac!

Elle entendit quelque chose bouger. Cette fois elle avait réussi, sauf que ce qu'elle vit arriver vers elle à toute allure n'était pas son sac...Malheureusement.

J'aurais pu lancer un sort pour lui ramener son sac, n'importe quel autre sorcier qui se serait trouvé dans la même situation aurait agi ainsi. Mais lorsque je vis que l'on m'offrait la possibilité de pénétrer dans une pièce qu'aucun autre élève n'avait sûrement déjà visité, je succombai à l'excitation. Cette porte toujours close, que j'avais vu pendant six années était devant moi, elle m'appelait, j'étais sûr qu'elle voulait que je l'ouvre. Mon coeur battait la chamade, j'avais au passage complètement oublié la jeune femme à qui je m'étais adressé à l'instant, même si je supposais qu'elle était toujours occupée avec le mur. D'ailleurs, si j'arrivais à survivre à ce qui m'attendait dans la pièce mystère, il faudrait absolument que je lui demande ce qu'elle faisait.

Je montais les marches de l'escalier, prudemment, comme si je redoutais qu'à tout moment quelque chose me saute à la tronche. Je regrettais de ne pas avoir laissé le sac que je portais en bandoulière dans ma chambre car il était vraiment lourd. L'autre fille essayait quant à elle de récupérer le sien en utilisant le sort "Accio". Elle essaya une première fois, cela ne fonctionna pas. Je rigolais en moi même, un sort aussi basique que celui-là, elle n'arrivait même pas à le réaliser.

Soudainement, alors que je poursuivais ma progression sans rien demander à personne, je me sentis happer par une force invisible mais néanmoins puissante. Cette idiote n'avait pas attiré son sac, mais bien le mien. Je dévalai les escaliers, et tombai les quatre fers en l'air juste devant elle.

-Si t'avais envie que je reste avec toi, il fallait me le dire.

Etonnemment, j'avais pris cet accident à la rigolade, mais en temps normal, j'aurais fait une tête au carré à la personne qui avait osé me faire une chose pareille. Je me relevai tant bien que mal, mon genou me faisait souffrir, mais il n'y avait pas trop de casse, heureusement. Je lui tendis son sac, que j'avais pris juste avant d'entamer mon ascension, et remit le main. Ma robe de sorcier était pleine de poussière, mince, ce foutu Rusard ferait mieux de s'appliquer dans son travail au lieu de nous filer au train toute la journée.

-Par contre, la prochaine fois, je te serai reconnaissant de ne pas utiliser ta baguette quand je suis dans les parages.

Ces paroles que je venais de prononcer étaient peut-être méchantes, blessantes, mais avec la chute que je venais de me taper, j'éstimais être en droit de faire de telles remarques. Mais bon, elle ne l'avait pas fait exprès après tout, il était donc inutile que je l'accable encore plus. Ma sympathie naturelle reprit bien vite le dessus, je lui tendis la main en souriant, comme si de rien était et je me présentai.

-Au passage, moi c'est Jaden. Il me semble t'avoir déjà vu quelque part, dans les bras de Potter si je ne m'abuse?

Plus je la regardais, et plus elle me semblait familière. Oui, c'était ça, elle était la grande amie de James, ils étaient toujours fourrés ensemble ces deux là. Si bien, que je crus qu'ils étaient en couple, ce qui était visiblement totalement faux. Je n'avais rien contre James, mais son ami Fred était un gars détestable, du coup, je les mettais tous les deux dans le même sac.