Six ans... Six longues années à attendre qu'elle le remarque. Il avait eu comme un coup de foudre. Si tant est qu'on puisse ressentir quelque chose d'aussi fort à seulement 12 ans. Il faisait son entrée en seconde année et elle passait sous le choixpeau afin d'être répartie. Il avait intimement espérée qu'elle soit envoyée chez les rouges et or mais son souhait ne fut pas exaucé. Elle serait chez les Serdaigles. Ce n'était pas si terrible après tout. Enfin c'est ce que le petit gamin de 12 ans c'était dit jusqu'à ce qu'il se rende compte que, malgré son assurance incroyable et son charme fou auprès des filles, celle là était la seule à qui il n'osait aborder la parole. Il n'était pourtant pas habitué à faire preuve de si peu de courage. Il se montrait avenant, charmant et adorable avec la plupart des filles sans que son cœur ne fasse un bond, il affrontait tempête et rage de l'équipe adverse pendant les matchs de quidditch, il était même de ceux qui affronte Rusard au jeu du cache-cache dans les couloir lorsque la nuit tombe... Et il était totalement terrifié à l'idée de dire ne serait-ce qu'un mot à cette fille d'un an sa cadette. C'était d'une ironie et d'un mauvais goût épouvantable. Ce fut ainsi pendant près de 5 ans. Il ne lui adressa que quelques sourires, quelques bonjours, c'était bien là tout ce dont il était capable.

La situation se corsa légèrement lorsqu'il commença à lui adresser la parole. Tout aurait dû s'arranger à ce moment. Il était connu dans Poudlard pour être un gamin immature mais tout de même très attachant, avec autant de respect pour les filles et leurs sentiments qu'un garçon puisse en avoir. Il plaisait à la plupart des filles et avait un don indéniable pour les charmer. Sa belle gueule faisait le reste. Il était le garçon qui n'a jamais un mot au dessus de l'autre, celui qui se montre proche des filles sans pour autant en faire des conquêtes à chaque fois, celui qui n'avait pas peur de prendre soin d'elles et de les protéger même lorsqu'il ne les connait pas plus que cela. Il avait eut quelques petites amies, quelques conquêtes plus furtives aussi mais avait toujours pris soin de ne pas leur faire de mal, du moins pas volontairement.
Aussi fut-il surpris de s'apercevoir avec quelle animosité cette fille devenu une jeune fille à présent, lui répondait. C'était comme si elle ne l'aimait pas du tout alors qu'ils ne s'étaient pratiquement jamais parlés voire côtoyés. Il ne comprenait pas pourquoi chaque fois qu'il s'approchait de trop près, elle devenait irascible. Qu'avait-il fait de si terrible pour qu'elle soit si sèche et si méfiante à son égard ? Chaque fois, chaque répliques cinglantes, James restait complètement coi. Il était bien incapable de se montrer acerbe ou sarcastique avec elle, c'était au dessus de ses forces. Par chance, Fred le faisait pour lui. Ce dernier était le seul au courant des sentiments de son meilleur ami et cousin pour celle qu'il appelait « Mel ». Aussi ne supportait-il pas voir son presque frère se faire remballer aussi violemment par cette fille. Il répondait bien souvent à Mélodie de quoi défendre James, évitant à ce dernier de perdre la face.

James avait fini par se faire une raison. Cette fille n'était pas pour lui. Elle le haïssait. Il ne savait pas pourquoi mais pouvait en avoir le cœur net. Il finit par abandonner toutes ses chances et tenter de l'oublier. Jusqu'à ce que le destin joue enfin en sa faveur au moment où il s'y attendait le moins. Il était depuis sa toute première année, un véritable crack en potions. Et la jeune fille elle, devait faire beaucoup d'effort pour obtenir un passable. C'était là peut-être la seule chose que le garçon pouvait lui apporter. Elle devait sauvé sa moyenne en potions et le professeur avait refusé de lui donner des heures de soutiens. Sa dernière solution fut James Potter. Elle lui fit bien comprendre qu'elle aurait tout fait pour éviter de lui demander quoi que ce soit cependant. Ce geste avait dû lui demander un effort considérable. James en fut profondément blessé mais accepta. L'optique de passer un peu de temps avec elle était bien plus importante qu'un morceau de fierté mal placée. Bien qu'à y réfléchir, il s'en voudrait peut-être un jour d'avoir privilégié son cœur à sa fierté.
Il lui donna rendez-vous à une heure précise en fin de journée, quelques jours plus tard, en salle de potions. Il imagina en secret, chaque nuit le séparant de ce moment, que ce rendez vous serait galant. Au petit matin, il la saluait et elle lui rendait sèchement, tous les espoirs nocturnes du garçon s'envolaient en fumée. Fred essaya de le réveiller, de lui faire remarquer que qui quelle soit, elle n'avait pas le droit de le traiter ainsi et qu'il ferait mieux de le lui faire payer en cours ou ailleurs. James souriait simplement conscient que son ami avait raison mais incapable d'appliquer ses conseils à la lettre.

Le jour J arriva et James failli ne pas y aller. C'aurait été une manière comme une autre de se venger d'autant de mauvais traitements. Mais au dernier moment, il craqua. Il avait une chance de la voir, d'être seul avec elle, pourquoi la gâcherait-il ? Cela ne se représenterait peut-être jamais. Il se rendit aux cachots et passa dans la remise du professeur dont il avait gentiment demandé la clef afin d'y prendre quelques ingrédients nécessaire à la potion ratée de la semaine passée. Il arriva légèrement en retard et la jeune fille eut le don de lui faire remarquer.

Il soupira légèrement tout en s'approchant du chaudron autour du quel ils s'installeraient pour cette potion de soutien.
« Je suis passé chercher quelques ingrédients. On va commencer par revoir la potion de la semaine dernière, j'ai vu que tu l'avais raté. » fit-il en posant les ingrédients sur la table.
Il pensa à lui demander si elle avait passé une bonne journée mais comprit à l'ambiance pesante de la salle qu'il valait mieux ne pas s'étendre.

« La potion d'éloquence donc.. Ce qui fera la différence entre une potion optimal et une potion troll c'est la façon dont tu introduiras la plume de phœnix et à quel moment. J'ai amené mon carnet de note pour que tu essayes de la refaire en suivant les instructions plus détaillées. J'interviens si tu... enfin si tu rates un truc.. »

Potion d'éloquence : Ingrédients :
Une plume de Phœnix
- 2 plumes du dos d’un Corbeau bleu
- 2 litres de suc de Saule Cogneur


1 ) Portez à ébullition le suc de Saule Cogneur. Faites le réduire de moitié.
2 ) Coupez votre feu, et ajoutez vos plumes de corbeau bleu, entière c'est important !
3 ) Tournez 4 fois dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
4 ) Rallumez votre feu à feu doux, laissez chauffer pendant 12 mn 15 secondes. Surveillez avec attention !
5 ) Coupez à nouveau le feu, et laissez la potion virer au jaune.
6 ) Ajoutez la plume de Phoenix quand la potion est d’un jaune éclatant, mais ATTENTION : introduisez la plume à plat dans le chaudron, sinon la potion sera ratée.
7 ) Allumez un feu fort sous votre chaudron, et laissez brûler pendant 4 minutes.
8 ) Eteignez votre feu, la potion doit prendre sa couleur rouge flamboyante.
9 ) Votre potion est terminée.

Il tourna le petit carnet vers la jeune fille et la laissa commencer. Il s'installa sur le petit tabouret en face de Melody et attendit qu'elle commence. Il ne pouvait décrocher son regard d'elle. C'était assez rare qu'il puisse l'observer ainsi tout en pouvant prétendre que c'est pour mieux lui apprendre.

James aurait pu la détester à en voir comment elle avait pris l'habitude de lui parler et d'agir avec lui. N'importe qui de censé l'aurait détesté pour cela. Fred ne se garder pas de le rappeler à son cousin d'ailleurs. Il aimait à lui faire remarquer son côté masochiste. Fred aurait certainement fait déguster la jeune fille lui. Quoi que peut-être pas après tout, la différence était peut-être la nature des sentiments. Fred n'avait jamais ressenti ce que James ressentait pour Melody. Peut-être qu'à sa place, il aurait tout aussi incapable de répliquer et décidé à ne pas le faire aussi. Peut-être aurait-il était comme lui, décidé à ne pas relever et à rester aussi gentils que possible... Non Fred n'était pas gentils à bien y réfléchir... Fred n'aurait même pas accepté de donner des cours à Melody si elle l'avait insulter comme elle la fait avec James. Fred aurait fait passer sa fierté avant le reste et peut-être aurait-il eu raison, malheureusement.
Pourtant, James ne regrettait pas d'avoir accepté. Il ne regrettait pas sa présence ici, avec elle, bien qu'elle soit apparemment d'une humeur aussi ravageuse qu'à l'ordinaire. Il ne regrettait pas une seule seconde passée en sa compagnie en dépit de tout ce qu'elle pourrait dire ou faire. Oui elle le détestait, oui elle était exécrable avec lui et oui elle ne le remercierait jamais pour son aide. Et alors ?
Il l'observa lire son carnet puis commencer la potion. Il nota une grande hésitation quant au suc de saule cogneur mais vit que, par chance, elle s'était saisi du bon flacon. Elle exécuta correctement et avec minutie les premiers gestes. James observa avec attention chacun de ses gestes, consciencieux dans son envie de l'aider mais aussi conscient qu'il ne pourrait que rarement l'observer de si près, sans avoir à se justifier. Lorsque le moment de laisser mijoter la potion arriva, James détourna son regard, passant sa main dans sa nuque tandis que son regard cherchait une fenêtre, une vue, de quoi s'évader. Mais ici, rien de tout cela, pas de fenêtre dans les cachots, rien que de la pierre froide et rude. Lorsqu'il l'entendit prendre la parole il se tourna vers elle de nouveau et jeta un oeil à la potion.

« Tu as fait les bons gestes, j'espère que tu as noté l'heure exacte à laquelle tu as mis sur feu doux... C'est une histoire de secondes pour la suite, 15 secondes de plus et ta potion sera foutu... enfin moins réussie.. » James ne voulait pas être trop rude dans ses mots de peur de la blesser. Oui, il avait toujours eu un don inexplicable pour les potions et une passion faisant grandir ses compétences, mais ce n'était pas une raison pour écraser les autres.
L'attente des 12 minutes fut interminable et le moment de reprendre eut des airs de véritable ami lorsqu'il arriva.
Melody se remit en route et chercha pourtant les bons gestes. James n'intervint pas. Il voulait la laisser travailler, attendre qu'elle lui pose ses questions si elle en avait. Peut-être se trompait-il après tout, peut-être savait-elle parfaitement ce qu'elle faisait. Même s'il en doutait à dire vrai.
Lorsqu'elle leva enfin son regard vers lui, il planta son regard dans le sien et attendit qu'elle prenne la parole. Il se pinça la lèvre inférieur en entendant la question de la jeune fille. Question qui était double plutôt. Elle avait parlé sur un ton désagréable comme d'habitude. James commençait à s'y habituer étrangement. Il garda son regard dans celui de la jeune fille, incapable de se mettre en colère, il se trouva lui-même pitoyable. Il était faible, elle le rendait vulnérable. Il la laissé le piétiner sans vergogne alors qu'elle avait besoin de lui. C'était absolument pitoyable.
Il la fixa pendant quelques secondes conscient qu'il aurait dû l'envoyer balader, lui dire de se calmer directe si elle voulait qu'il continu de l'aider, mais il resta coi, la rage se mêlant à l'impuissance dans son esprit. Il finit pas se détourner et descendre de la table sur laquelle il s'était assis. Il s'approcha du chaudron en passant derrière la table. Il vint alors à côté de Mel.

« La couleur, c'est toujours ce qu'il y a de moins calculable... ça se sent, plus que ça ne se voit... Mais tu peux essayer de mettre ta main à plat quelques centimètres au dessus du liquide... Lorsque la couleur est éclatante, elle... colore ta peau par un simple reflet... » Tenta d'expliquer James. Il se stoppa lorsqu'il s'aperçut qu'il en parlait comme on parle d'un sentiment. James était passionné de potions, exulté même et se laissait parfois aller à la décrire comme quelque chose de fort, de sensible. Il avait l'impression d'être pris pour un fou dans ces cas là aussi reprit-il ses esprits. Il se saisit de la plume et posa chacun de ses index aux extrémités pour la tenir à plats.

« En fait faut la prendre comme ça, du bout des doigts entre tes deux index... Tu approches et alors tu peux te permettre de la lâcher à quelques centimètres. Elle ne coulera pas... l'important c'est qu'elle ne coule pas. Il faut qu'elle flotte un temps.. » Termina-t-il avant de reposer la feuille et de jeter un œil au chaudron.

« C'est bon là.. Enfin la couleur je veux dire... elle est éclatante.. » fit-il gêné avant de s'écarter, pour reprendre consistance. Il était comme un gosse dès qu'il s'approchait d'elle. Il perdait ses moyens, parlait comme un débile et devenait maladroit... Quoi de pire ?

James se sentait foutrement stupide. Il venait encore de se laisser aller à ses élucubrations. C'était toujours la même chose, dès qu'il se mettait à parler potions s'était comme s'il parlait d'amour. Il entrait dans sa bulle si réconfortante, refusant toute intrusion et le monde alentour disparaissait, le laissant apprécier ce moment de pur passion. Il se retrouvait alors à employer des mots qui semblaient inappropriés pour les autres alors que pour lui c'était tout à fait perspicace. Et il avait l'air complètement fou. Plus rien n'avait d'importance. Et c'était là la stricte vérité. James Potter avait trouvé sa passion, dépassant même le quidditch par moment. Il pourrait bien n'y avoir jamais rien d'autre dans sa vie que le garçon n'en serrait pas moins heureux. Il se voyait déjà devenir professeur ou médicomage, ou les deux, pourquoi pas ? C'était aussi la raison pour laquelle, ce garçon aux capacités intellectuelle et magique certaines, n'excellait pas dans les autres matières. Il gardait un niveau correcte à peu près partout mais se contentait de fournir le travail minimum par manque d'intérêt. Au grand damne de ses parents.
Il se sentit immédiatement al à l'idée qu'elle le prenne pour plus toqué qu'elle le pensait déjà. A en croire sa façon de le snober, de lui parler, il était déjà évident qu'elle ne le portait pas dans son cœur, pire qu'elle le trouvait déjà assez stupide pour ne pas en rajouter en se conduisant comme un taré devant elle. Il reprit des mots moins passionné pour poursuivre et se remit en action pour parler un peu moins. Il évita toute allusion à ce qu'il venait de dire en indiquant directement à la jeune fille le moment où la potion était fin prête pour l'introduction de la plume. Il lui restait une quinzaine de seconde pour s'exécuter à la manière dont venait de lui démontrer le garçon.

Mais c'était plus fort qu'elle. Elle releva. James serait devenu écarlate s'il avait une propension à rougir. Fort heureusement ce n'était pas le cas. Il la fixa pour déterminer sur quel ton il devait comprendre la remarque de la jeune fille et fut agréablement surpris. Elle venait de plaisanter, de le taquiner. Il n'y avait rien d'acerbe ou d'agressif dans ce ton tout à fait nouveau pour James. Il discerna un léger sourire blagueur sur le visage de Melody. Elle lui tira même la langue. James aimait bien plus ce ton à celui d'ordinaire. Ce moment lui soutira à lui aussi un large sourire et il baissa un temps la tête. Elle venait de toucher juste et elle l'avait fait de la bonne manière, plus de ton méchant, seulement de la taquinerie. James n'était pas mal à l'aise, au contraire. Il savait rire de lui-même à défaut de laisser les autres rirent de lui. Tête baissée, ses yeux se plantèrent malgré tout dans ceux de Melody. Il désigna le chaudron d'un signe de tête amusé pour rappeler à la jeune fille que sa potion tournerait bientôt au noir si elle ne faisait pas rapidement la suite des gestes. Il la laissa reprendre la préparation et l'observa différemment encore. Melody pouvait donc être autrement que sarcastique et dédaigneuse ? Elle avait un second visage, celui d'une jeune fille tout à fait agréable, drôle et attachante. Non pas que James en ait douté un jour, il ressentait quelque chose de fort pour elle et avait toujours senti intimement qu'elle n'était pas que ce qu'elle voulait bien montrer d'elle. Mais il ne pensait pas avoir l'immense privilège d'apercevoir ce second visage un jour. Bien souvent c'était le masque narquois et satirique journalier auquel il avait le droit. Un léger sourire tendre s'afficha sur son visage sans qu'il ne s'en rende compte et il laissa échapper un petit rire avant de baisser une nouvelle fois la tête, sans perdre ce sourire amusé et tendre.

La plume avait été posée. Il attendit un court instant puis voyant qu'elle ne pensait pas à remettre le feu à son plus fort niveau, il s'approcha de nouveau, passant son bras pour monter le feu à son maximum.
« 4 minutes... Puis tu coupes le feu et la potion passera au rouge écarlate en seulement quelques secondes et la plume coulera alors. » Expliqua-t-il avec assurance.
James était sûr que la potion serait réussi. La marge d'erreur n'avait pas été franchie. Melody avait bien suivi les instructions et avait respecté les délais impartis, il n'y avait pas de raison. Mais il voulait attendre, qu'elle se surprenne elle-même à reconnaître la couleur parfaite de sa potion.

« On dirait que ta blague t'as plus perturbé que moi. » chambra-t-il à son tour pendant les 4 nouvelles et dernières minutes d'attentes. « Mais rassure toi, tu pourras bientôt boire un peu de ta potion d'éloquence pour retrouver tous tes moyens. » Poursuivit-il en lui tirant la langue à son tour, l'imitant à merveille. Il se pinça la lèvre inférieure, réprimant un sourire déjà bien trop installé sur son visage arrogant. C'était l'une des spécialité de James et de son cousin que la joute verbale. Tant qu'il n'y avait rien d'agressif dans cela. James n'aimait pas chambrer de façon acerbe quelqu'un. Bien sûr cela lui arrivait, il ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il détestait qu'on s'en prenne à lui et bien souvent il ne fallait pas le chercher longtemps pour le trouver. Si ce n'est Melody à qui il ne savait rétorquer quoi que ce soit. Sauf dans ce cas tout nouveau. Maitre en l'art de la taquinerie, il ne se sentait pas coupable de le faire avec elle. Il ne faisait rien de mal, rien de méchant. C'était là toute la différence.

James n'avait fait que répondre à la taquinerie de Melody, il n'y avait là rien de mal où même de moqueur. Il ne s'attendait pas à la réaction de la jeune fille. Celle-ci devint écarlate pour commencer et James ne pensait pas qu'il serait un jour capable de la faire rougir. Il fut un instant heureux de cette petite victoire. Peut-être qu'après tout cela, le courant passerait mieux entre eux et qu'il aurait le plaisir de pouvoir la fréquenter en dehors d'un foutu cours de soutien en potions. Mais cet espoir fut de courte durée. En effet, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la jeune fille, certainement vexée, réagit de façon violente. Elle n'avait pas apprécié sa petite remarque de toute évidence. Elle lui cracha à la tronche une de ses répliques méchantes dont elle avait le secret et James écarquilla les yeux un instant avant de détourner le regard et de souffler un bon coup pour ne pas exploser et s'en aller. Un soupçon d'orgueil venait de ressurgir en lui et menaçait en effet de le faire abandonner la jeune fille à son mauvais caractère. Qui était-elle pour le traiter ainsi ? Après tout, Fred avait bien raison sur ce point. Il se reprit, se concentrant sur l'idée que le cours touchait à sa fin et que ça ne servait à rien de gâcher sa journée pour si peu. D'autant plus que les réactions chaudes puis froides de la jeune fille était pour lui un véritable mystère. Il avait beau chercher, il ne voyait toujours pas ce qu'il avait fait pour mériter ça. Dans son souvenir, il ne lui avait jamais fait de mal, a priori. C'était totalement injuste sa façon de le traiter, en conséquence.

Elle semblait vraiment énervée, excédée même et James préféra ne pas prêter attention à cet état. Il attendit simplement qu'elle passe ses nerfs toute seule en pestant contre sa potion qui ne passait pas assez vite à son goût au rouge écarlate. Il eu envi de lui faire remarquer qu'elle était devenue rouge plus vite que sa potion mais se retint. Il ne voulait pas avoir à subir de nouveau les foudres de la jeune fille. La potion lui répondit en devenant rouge éclatant et en submergeant la plume flottant plus tôt.
Elle parut alors complètement choqué d'avoir réussi, incrédule de voir sa potion si belle. Un large sourire illumina se visage où James ne voyait bien souvent que du dédain et elle sauta littéralement de joie. James sourit légèrement et écarquilla doucement les yeux se demandant intimement ce qui n'allait pas chez elle. Comment pouvait-elle passer de la colère à l'explosion de joie en une fraction de seconde ? C'était à n'y rien comprendre et surtout totalement énervant. Si James n'avait pas été si adorable et s'il n'avait rien ressenti pour elle, il ne fait aucun doute qu'il l'aurai remise à sa place bien comme il faut et qu'il lui aurait fait remarquer que son comportement pouvait laisser à désirer parfois. Mais c'était bien au dessus de ses forces. Il préférait se dire que cette fille le détestait tout simplement et que ce cours avec lui était vraiment une torture pour elle. Cela expliquait pourquoi elle lui parlait si mal et pourquoi elle était si heureuse de réussir quand même. Après tout, il la savait travailleuse et très fière. Il n'avait pas de mal à l'imaginer mauvaise joueuse voir refusant l'échec.
Elle l'avait pourtant remercié à l'instant. James abandonna toute théorie et se contenta de cesser de réfléchir.

Il crut devenir fou lorsqu'il la revit passer du côté obscure de son caractère. Elle s'était replacé en face de lui, le chaudron les séparant et elle lui affirmait clairement qu'il allait devoir y goûter en premier sous peine de... Ok il ne savait pas ce qu'il risquait à refuser mais ça n'avait pas l'air d'être très ragoûtant. Il jeta un œil au chaudron puis à Melody et un soupçon d'orgueil l'emporta.
« Félicitations, elle est parfaite. Je n'ai pas besoin de la goûter pour le savoir. » Lâcha-t-il. Il se surpris à penser qu'il aimerait que ce chaudron soit empli d'une potion de bonne humeur. Il s'imagina l'enfourné dans la bouche de la jeune fille jusqu'à ce qu'elle s'étouffe avec son sale caractère. Il laissa échapper un léger rire en y pensant, tout en reprenant son livre. Il le fit claquer en le refermant.

« La prochaine fois, du moins si tu veux toujours qu'il y est une prochaine fois, nous verrons la potion de mémoire, tente de t'y préparer et fait moi signe quand tu voudras qu'on se voit » Fit-il. Il n'avait pas été froid. Pourtant ce qu'il disait aurait pu être glaciale. Mais ça ne l'était jamais dans la bouche de James. Il avait cette capacité à paraître toujours très sympathique. La sympathie sur son visage. Il pria pour qu'elle n'ait pas remarqué son petit rire et qu'il n'ait pas à trouver une excuse bidon pour l'expliquer sans lui avouer qu'il la trouvé absolument exécrable parfois et qu'une potion de bonne humeur lui ferait le plus grand bien. Les moldus eux, lui auraient surement dit de manger des carottes, ça rend aimable. Il rit une seconde fois. Il faisait bon être dans la tête de James. Il se faisait toujours des images, des films, complètement loufoque et hilarant dans son esprit.
Il se dirigea vers la sortie et attendit qu'elle sorte pour refermer la porte.