Bouh.

Je me relevais brusquement en m’agrippant à mes draps, essouflée, j’étais en sueur. J’avais du faire un cauchemar. Je consultais presque mécaniquement mon réveil qui était en panne depuis presque deux mois, le réveil que j’avais eu la flemme de réparer depuis le début de l’année. Je me recouchais en soupirant et fermais les yeux. Mes camarades de dortoir me gênaient par leur ronflement et mon ventre gargouillait. D’un geste brutal, je saisis mon réveil et le mit dans un sac, passait rapidement un jeans, un t-shirt et une veste en laine puis passais par la salle commune. Je relisais une dernière fois cette feuille du règlement qui interdisait de sortir la nuit et souriais faiblement, qui exactement respectait cette règle ? Chaque soir, j’entendais des chuchotements précipités et des gloussements d’élève cherchant à se rendre dehors après le couvre feux, et quasiment chaque soir, j’entendais notre directeur de maison crier en cœur avec le concierge, aussi. J'espérais que je ne me retrouverais pas dans cette situation.

Mon cœur battait la chamade. Il faisait noire, je n'avais pas le droit d'être debout, j'avais soif et je n’avais pas la moindre idée de l’heure, il serait très simple de perdre la notion du temps. Je descendais sur la pointe des pieds les dernières marches et demandais discrètement au portrait de m’ouvrir. Une voix ensommeillée marmonna des paroles sans suite, puis le portrait pivota en un grincement sinistre. Je marchais le plus doucement possible mais mes talons faisaient un bruit de pas régulier qui résonnait sur les murs. Je jetais des regards furtifs autour de moi. Et soudain, un craquement sourd, et un rire. Peeves. Son horrible sourire carnassier, puis son visage et finalement son corps se dessinèrent dans les airs. Je posais un doigt sur mes lèvres en secouant la tête, le suppliant du regard. Avec un sourire faussement désolé, celui-ci se mit à fanfaronner :

« ELEVE HORS DES DORTOIRS ! »

Je serrais des dents, j’étais dans le jus de citrouille moisi jusqu’au cou, immédiatement, je m’élançais de l’autre côté, par réflexe, bien que aujourd’hui que je vous en parle, ce n’était sûrement pas l’idée la plus brillante que j’ai pu avoir, car à peine après avoir fais trois pas... Je me retenais de lancer un cri de douleur, je m'étais cogné le petit doigt de pied contre un mur. Je tâtais mes poches afin de me faire de la lumière.
...
J'avais oublié ma baguette !!! Je continuais donc de courir à l'aveuglette, j'avais beau être essoufflée, je n'en finissais plus de courir. Soudain, les joyeux cris de Peeves avaient pris fin et c'était lui qui se faisaient enguirlandés ! Le concierge lui criait derrière à présent, le menaçant d'expulsion, il devait croire que Peeves faisait son show, je ralentissais le pas et vit de la lumière au loin, je m'approchais et me cachais contre un mur, tentant d'identifier la personne. Elle était de dos... Mais elle me faisait penser à...


« Mischa ? » demandais je timidement.

Spoiler:

Shakespeare…Shakespeare n’est-il pas le plus grand poète de tout les temps ? A chaque vers de chaque livre que la serpentard lisait elle ne pouvait s’empêcher de retrouver toute la poésie que la vie pouvait offrir dans chacun des mots. Comment un tel être avait-il pu mêler avec une telle harmonie, la puissance avec la mélancolie, la tristesse avec la joie. C’était inimaginable qu’un tel poète eut trouvé comment faire autant de chose avec une langue. Elle relisait pour la énième fois une phrase qui a elle seule pouvait résumer tout le genie de l’homme. Elle passa un doigt sur cette phrase et la lue a haute voix, comme pour laisser les mots s’envoler dans le monde, comme pour les rendre au poète disparu.

« - le mal que font les hommes vit après eux, le bien est toujours ensevelit avec leurs cendres »

Mischa médita quelques instants sur cette phrase. Selon elle, ce cher William avait tout compris…on pouvait faire tout le bien qu’on voulait sur terre, a part quelques exception, on ne se souviendrait pas de votre nom. Par contre, mettaient le monde a feu et a sang, lançaient une guerre, un génocide, ou une attaque terroriste faisant des milliers de morts, dans 50, 100, 200 ans, on se souviendra toujours de votre nom. Toujours pas convaincu ? Une petite expérience… citez 3 tyran ou dictateur, c’est la même chose…okay normalement c’est réussi. Maintenant citez 3 antidote ayant pu vaincre une maladie mortelle… hum…plus difficile n’est ce pas. Voila c’est comme ça que peu importe tout le bien que vous ayez fait dans la vie, si a la fin de celle-ci vous avez accompli un acte mauvais, c’est celui-ci qui surpassera tout les autres.
Mischa n’arrivait pas a dormir. Elle en avait vraiment marre de ce château où tout était devenu interdit. Sérieusement ! Elle avait beau être préfète de serpentard, elle ne cautionnait pas le fait que tout ce qui pouvait rendre heureux un élève lui soit interdit. C’est donc sans vergogne et sans aucun remord qu’elle bafouait chacune des règles qu’elle trouvait stupide et trop stricte.
Elle pensa a Evan…Evan, ce prénom sonnait comme une douce mélodie dans son cœur,elle revoyait son sourire lorsqu’ils étaient l’un avec l’autre. Oui Evan était vraiment une personne exceptionnelle que Mischa ne pouvait s’empêcher d’aimer. En fait elle n’avait aimé que très peu de gens dans sa vie, enfin au niveau sentimental bien sûr, et la première personne qu’elle avait aimé s’était soldée par un échec. Alexander… Elle avait beau haïr ce qu’il lui avait fait, elle n’arrivait pas a l’oublier… c’était pas comme avec Evan, non vraiment pas, mais le seul fait qu’il ne lui ai pas permis de mettre dans leur relation tout ce qu’elle avait a donné l’avait blessée, humiliée, tuée. Elle lui en voulait tellement de lui avoir fait ça alors qu’elle l’aimait sincèrement, elle lui en voulait toujours parce que malgré ce qu’il lui avait fait elle ne pouvait s’empêcher de ressentir ce qu’elle ressentait pour lui. Quand elle le voyait draguer toutes les filles qui passaient, ça lui déchirait le cœur, même si elle savait qu’il ne ressentait rien pour elles. Lorsque Eva, sa meilleure amie, lui avait avouer qu’elle couchait régulièrement avec lui, Mischa avait été effondrée…non pas elle. Pourquoi avait-il fallu qu’il la choisisse, elle ! Il voulait vraiment la détruire c’était sûr. Cette nouvelle l’avait achevée. Et Mischa se retrouvait la a ne pas savoir comment réagir vis-à-vis de sa meilleure amie. Elle ne pourrait pas ne plus lui parler, elle l’aimait trop pour briser cette amitié, de plus elle lui avait promis qu’elle n’éprouvait rien pour lui, mais rien que de penser qu’elle pouvait sentir sa peau contre la sienne…Mischa rageait.
Elle lui en voulait a LUI, d’être si beau, d’avoir autant de manière charmante. Elle le détestait…enfin c’est ce qu’elle voulait se faire croire, en vrai, c’était plus compliqué.
Mischa se leva d’un bond. Toutes ses idées lui avait enlevé le sommeil pour un sacré bout de temps. Elle enfila un jean qui traînait qu’elle passa sur ses jambes puis pris un tee-shirt et décida de sortir un moment.
L’air…ah, a liberté nocturne. Seule contre le règlement, perfect ! Cependant elle déchanta vite lorsqu’elle entendit Peeves Hurler… saleté d’esprit frappeur. Elle se plaqua contre le mur, essayant de se faire la plus petite possible quand un voix la fit sursauter. Un hoquet de surprise se fit entendre, qu’elle etouffa aussi vite en mettant sa main devant sa bouche. Ouf…Peeves s’était éloigné et mischa se tourna vers la voix qui l’avait appelée.

« - Lola ? Mais…que fais-tu la ? tu es bien loin de ton dortoir ! c’est après toi que Peeves hurlait ? »