Les cours étaient finis pour aujourd'hui, enfin! Mes devoirs étaient enfin fais! J'étais alors remontée dans le dortoir, j'y avais pris mon journal, ce cher journal sur lequel j'écris toutes mes pensées, tous mes sentiments. Je ne savais quoi écrire ce soir là. Mais une idée me vint à l'esprit, je me souviens que mon père m'avait appris un poème. Et il retranscrivait exactement ce que je ressentais quand j'étais à Poudlard, je le connaissais par coeur ce poème, alors, je le recopiai sur la page blanche devant moi à moitié jaunies par le temps qui passait.

"C’est le grand silence de la vie
qui me tinte aux oreilles.
C’est vilain silence qui glapit
rien qu’à lui-même pareil.
C’est bruyant silence de la foule
caquetant tout son saoul.
C’est parfait silence de parlotes
où chacun radote.
Et dans ce guignol
qui ricane
qui rigole
qui me suit
me poursuit
et encore mieux m’isole,
c’est le dur silence de la vie
qui me tinte aux oreilles."

Je regardai donc ma belle écriture manuscrite, oui, je me sentait vraiment seule à Poudlard. Oui, j'étais mal dans ma peau, je me la jouais bad girl pour cacher ma tristesse et mon côté meurtris. Mon père me manquait énormément. Ma mère, pas tant que ça, elle est jamais là de toute manière. Et puis ma bonne Mary me manquait aussi. Oui, la famille Smith est très riche! J'aurais vraiment aimée être un moldu, je n'aime pas être une sorcière, si je n'avais pas été une sorcière, je serais restée chez moi à Londres avec mon père. Mais en même temps, c'était sur que j'allais être sorcière puisque mon père l'était et ma mère aussi. Je suis de sang pur. Mon père n'acceptera jamais que je me marie à un moldu ou à né moldu ou un sang mêlé. D'après lui, il me fallait quelqu'un de mon "rang". Mais j'ai une telle haine envers les sorciers que je finirais seule dans ce cas, ou alors, ce ne sera qu'un mariage par intérêt. De toute façon, ma politique, c'est que la vie est bien trop courte pour rester avec la même personne. Bref, maintenant, c'était l'heure d'aller dans la grande salle pour le dîner. Je montai donc jusqu'à la Grande salle, me mit à ma place habituelle à la table aux couleurs vert et argent, celle des Serpentards. Ma meilleure amie était en face de moi, j'étais entourée des gens que j'adorais, mais, je n'avais pas envie de parler, j'étais encore plonger dans ma solitude. A force, les gens y étaient habitués et n'y faisaient plus attention, en tout cas, ça ne les dérangeaient pas. Le repas enfin finis, nous pouvions sortir, je passai par la grande porte et qui était juste à côté de moi? Jake! C'était mon jouet, si j'avais envie de m'amuser et bien, j'allais le voir, c'étais pas plus simple que cela. Je lui souris, et le pris discretement par la cravate et l'emmenai dans un lieu plus sombre non loin de la grande salle, je lui souris et lui dis:

"Oh Jake, ça faisait longtemps! Je sais pas toi, mais j'ai envie de m'amuser"

J'eus alors un petit rire, oui, j'étais direct! Mais attention, je mettais tout ça au clair tout de suite mais j'allais pas lui sauter dessus non plus! Un jeu, un mini jeu de séduction c'était installé entre-nous. J'en avais l'habitude...

La fin d’après-midi s’installa avec une vitesse surprenante. Je venais de terminer l’entrainement de quidditch, durant lequel Jaden et moi avions fini - par pur et absolu hasard - torse nus devant les quelques spectatrices venues assister à nos exploits. Lui filant derrière sa mini balle dorée tandis que moi faisais voltiger le souaffle avec mes coéquipiers jusqu’aux anneaux de buts. Il fallait avouer que la chaleur devenait parfois étouffante et que, dans ces cas-là, mieux valait minimiser les risques en limitant la charge de vêtements nous recouvrant. Certes, il ne faisait pas extrêmement chaud, mais suffisamment en tous cas pour qu’enlever le haut soit une échappatoire légitimée. Tout cela n’était bien sûr qu’un énorme stratagème destiné à montrer ses muscles à la gente féminine, mais pourquoi s’en priver de toute façon ? Si elles étaient venues, ce ne pouvait être que pour ça, pour moi. Quelle autre raison serait suffisante ?

J’avais donc passé près de deux heures sur mon balai de course : un éclair de feu première génération, certes dépassé d’une vingtaine d’année désormais mais toujours aussi capable de mettre la foule en émoi. Ce cadeau je l’avais reçu de mon père, car l’achat du balai avait été la chose qui avait fait se rencontrer mes parents, et que selon lui, il me revenait par conséquent de droit. A mon avis, il avait dû me donner son balai pour que j’arrête mes activités illicites en canalisant mon énergie dans le quidditch… Malheureusement, de l’énergie j’en avais en largement grande quantité pour cumuler sport et conneries.

J’avais laissé Jaden aux vestiaires, désireux de prendre une bonne douche et de changer mes vêtements pleins de sueur. Car force était d’avouer à quel point les entrainements étaient épuisants. Lancer une balle, se pencher, affronter les contrevents… Tout ceci nécessitait des efforts constants. J’avais beau avoir passé une bonne partie du temps à me pavaner devant les filles, mes muscles étaient cependant horriblement contractés et nécessitaient un peu de repos.

Un rapide coup d’œil à l’horloge de la cour du château m’informa qu’il était près de sept heures. En plus d’être crevé j’étais affamé. Heureusement pour moi, le diner approchait et j’avais juste le temps de prendre une bonne douche avant d’être capable de profiter des repas et mets goulus de la Grande Salle. Sept étages gravis plus tard, je pris une douche divinement relaxante avant de changer de tenue. Abandonnant le maillot de l’équipe de Gryffondor, j’arborai désormais l’uniforme aux couleurs rouge et or. Veste noire sur pantalon de même teinte, avec cravate et chemise. Je déposai ma baguette magique dans ma poche et descendis les escaliers.

Le diner fut d’une majesté sensationnelle, composé d’ingrédients aussi délicieux que variés, demandant une constante sensibilité des papilles gustatives. Il n’y avait pas à dire, on sentait vachement la différence quand on avait faim. Je me servis un peu de ci, puis de ça, avant que n’apparaisse le dessert. Trois boules de glace à la fraise et au chewing-gum passèrent respectivement du plat à mon bol puis à mon estomac. Voilà ce qui, pour moi, constituait l’idée d’une vie bien remplie : du sport, des filles, du rire et… A manger. Le reste n’était que pur ajout superflu et optionnel, améliorant ou diminuant la perfection de ce quatuor génial que j’avais établi.

Le repas terminé, je sortis de la Grande Salle, bien décidé à trouver quelque chose d’intéressant à faire de ma soirée. J’étais peut-être fatigué, mais il était hors de question que je dorme maintenant. La vie était trop courte pour la passer dans un lit… Quoi que tout dépendait de la compagnie présente également dans le dit-lit.

Ce fut alors que je fus littéralement agrippé et emmené dans une pièce, à l’écart des foules. J’étais tiré par ma cravate sertie de filets or et suivais une silhouette que je reconnus entre toutes celles dont le nom m’était familier. De longues jambes, et des cheveux bruns comme la nuit, agrémentés de mèches châtains. Kiara… Comment auriez-vous réagi à ma place ? Une bombe sexuelle vous attrape et vous attire à elle dans un recoin calme, vous vous débattez ou vous vous laissez faire ? Pour moi, la réponse était toute trouvée…

Ce fut ainsi que je fus posé contre un mur, face à elle. Nos deux visages suffisamment proches pour sentir la respiration de l’autre sur la nuque.

- Oh Jake, ça faisait longtemps! Je sais pas toi, mais j'ai envie de m'amuser

Sa voix cristalline et mélodieuse résonna dans l’air avant de retomber. Kiara était un de ces canons ! C’était compliqué de rester tranquille quand on était dans ce genre de situations, mais j’étais apte à m’en sortir. Aucune connerie ne m’était arrivée et je me débrouillais toujours très bien avec les filles. J’avais même réussi à entretenir cette relation bizarre avec elle, causée par nos caractères de séducteurs assez semblables. Chacun pouvait trouver en l’autre réconfort et jeux… Beaucoup plus intenses qu’amicaux. Elle m’appelait même son « jouet »… Ca me faisait plus rire qu’autre chose en fait. S’il fallait qu’elle pense ça pour avoir droit à ce qu’elle m’offrait alors… Soit ! D’une certaine manière elle aussi constituait mon jouet, mais de façon plus dissimulée, très habilement dissimulée même.

C’est ce que l’on peut appeler une manipulation indirecte. Un jouet est une chose inerte que l’on prend par amusement. Moi j’étais là quand elle avait envie de quelque chose, disons que c’était plus un honneur en fait. S’il suffisait d’acquiescer… Alors qu’il en soit ainsi. Je lui répondis avec un petit clin d’œil, propre à ceux que je faisais toujours, ponctué d’un rire.

- Ca faisait longtemps ? Je croyais que ça remontait à la semaine dernière.

J’adorais les moments où Kiara avait « besoin » de moi. Bizarre hein ? Cela constituait des instants mémorables et… Tellement intenses. Je plongeai mes iris verts dans ses yeux noisette… Non mais ce qu’elle était magnifique cette fille ! J’ajoutai alors.

- Tu connais un seul mec qui refuserait de s’amuser avec toi ? En tous cas moi, je suis toujours prêt à venir pour toi princesse.