Je me sentais mal. Pas mal au sens où j’étouffais, non mal au sens où tout ce que j’avais vu m’avais plus percuté que ce que je pensais. Alors que la fête battait son plein, que les gens s’amusaient et que ma sœur avait disparu je ne sais ou (ouais faudrait qu’elle revienne j’avais besoin d’elle là). J’étais énervée… Il fallait que je m’en aille et vite avant qu’Ezéchiel vienne me demander des explications, j’avais mal réagit, je n’aurais jamais dû m’exprimer de la sorte, me trahissant… trahissant le fait que je les avait vu, trahissant le fait que j’avais des sentiments pour Ezechiel. C’était sûr… indéniable. Il me plaisait avant, mais là c’était autre chose, je le voulais. Pour Moi. Juste pour Moi. Je ne savais pas encore à quel point j’étais attachée à lui mais ce qui était sûr c’est qu’il fallait que je me débarrasse de son visage dans ma tête.
Je commençais à partir quand j’entendis une voix m’interpeller, trop tard. Je n’avais pas réussis à échapper à Ezéchiel, j’allais devoir lui donner des réponses à ses questions. Et sérieusement, il allait vraiment prendre cher s’il s’amuser a ne serait- ce que hausser la voix avec moi. Je n’en voulais pas à Crystal… comment le pourrais- je, elle était si douce avec moi. Je m’obstinais à ne pas répondre à l’ancien dumstrang et continuais ma route avant que celui –ci arrive à ma hauteur et me saisisse le bras. Je me retournai brutalement et posa mon regard mauvais sur sa main tenant fermement mon bras.

« - Je te conseille vivement de me lâcher ! Et ceci TOUT DE SUITE ! »

Je plongeais mon regard assassin dans le sien. Même énervée je n’arrivais pas à le trouvais repoussant, même en étant blesser j’étais encore incroyablement attirée par lui. Je n’en revenais pas d’être de celles qui font des crises alors qu’il n’a pas lieu d’y en avoir. Tout ce que je détestais s’était imprégné en moi lorsque j’étais en sa présence et je détestais ressentir ça… en plus… j’avais la vague impression que ce n’était que le début.
Je pestiférais entre mes dents

« - Je n’ ai pas de problème Ezéchiel ! Tout va bien ! Tu vois, tu peux retourner t’amuser avec tout le monde j’en ai plus rien à foutre ! Oui je vais m’enfuir mais cette fois je te jure que tu ne me reverras pas et tu sais pourquoi ? Parce que j’en ai marre de ce petit jeu, d’avoir cru que PEUT ETRE tu te foutais pas de ma gueule, mais évidemment je me suis trompée alors fous moi la paix maintenant ! Retourne voir Crystal ! Elle sera ravie de te faire passer le temps. »

Ezéchiel lâcha enfin mon bras, j’allais partir quand il annonça qu’il faudrait que nous allions discuter plus loin. Je retournais une fois de plus mon regard vers lui, toujours empreinte a l’énervement, mais cette fois ma voix était calme, lassée.

« - discuter de quoi ? Il n’y a plus rien à dire. Retourne à la fête Ezechiel et laisse-moi rentrer chez moi. C’est ma faute, j’ai pris au sérieux des choses qui en fait ne l’était pas, je n’aurais pas dû. Rassure toi… je ne viendrais plus t’embrasser.»

C’était complètement délirant cette soirée. Il ne savait pas ce qu’il avait fait au ciel récemment pour mériter un tel bordel. Il y avait de cela quelques heures, il était libre comme l’air, remonté comme une pendule pour s’amuser, décomplexé totalement, la tête haute et séducteur à tout rompre. Il n’avait ni attache ni responsabilité. Pourtant, il avait eu le droit à une dispute avec Crystal pour un baiser presque volé, puis une réconciliation sous haute tension, une nouvelle session d’ignorance de la part de Lily avec qui pourtant il se montrait exemplaire et maintenant Mischa, qui plus tôt l’avait déjà embrassé avant de lui asséner une réplique mordante, venait de l’enchainer verbalement comme s’il avait fauté ce soir. Comme s’il venait d’être le plus irrespectueux des mecs, comme s’il était un manquement à la courtoisie à lui tout seul. C’était à ne plus rien comprendre. Une intuition au fond, lui soufflait qu’il avait manqué un bouleversement dans leur relation. Il avait pourtant bien sentit les choses changées, il s’était lui-même senti différent avec Mischa ou du moins aurait souhaité qu’elle le laisse être différent. Il avait senti qu’il pourrait être autre chose qu’un partenaire sexuel. Il s’était senti proche d’elle comme on se sent proche d’une petite amie. Il n’avait pas seulement envie de se l’envoyer dans sa chambre, il avait maintenant envie de la connaître, de la soutenir, d’être là pour elle, tendrement, affectueusement, qu’elle soit à ses côtés en soirée. Il voulait vivre autre chose avec elle que des nuits torrides. Pourtant, il n’y avait pas cru assez. Il avait douté de sa capacité à être ce type là, tout comme de la réciprocité des sentiments de la jeune femme. Il avait douté jusqu’à aujourd’hui et doutait encore même qu’elle soit en colère pour cela. C’était là la raison de son incompréhension. Il y pensait, peut-être même qu’il espérait que ce soit pour tout ça. Mais il n’arrivait pas à y croire assez longtemps. Si c’était le cas, il avouerait sans problème s’être conduit comme un abruti. Il n’était pas habitué à cela. Il n’avait jamais été équipé d’un radar à sentiments sincères.
Il lui avait couru après la jeune femme, sentant sa colère et voulant des explications. Cette fois, nul ne fuirait. C’était le moment de s’expliquer pour de bon. Il avait passé une assez mauvaise soirée pour ne plus avoir rien à perdre, même pas sa fierté s’il venait à se mettre à nu et qu’elle l’envoyait balader. Il se moquait bien de tout ce soir. Il s’était alors saisi du bras de Mischa qui refusait de s’arrêter pour lui parler. Il regrettait d’en arriver là, il n’était pas homme à violenter une femme où même à lui crier dessus. C’était au dessus de ses forces. Il éleva pourtant un peu le ton, malgré lui, lui demandant des explications. Elle le pria violemment de lui lâcher le bras et il se sentit immédiatement mal de l’avoir violenté ainsi. C’était le genre de comportement qui lui donnait envie de vomir. Il retira sa main gêné et baissa la tête tandis qu’elle le foudroyait du regard.
Il releva la tête lorsqu’elle répondit enfin. Il ne pouvait répondre, d’une parce qu’elle ne lui en laissait pas le temps mais aussi parce qu’il n’aurait su que dire. Il était navré, complètement abattu d’être un si parfait crétin. Elle était blessée, par sa faute. Son regard se fronça, pas comme lorsqu’on ne comprend pas, pas comme lorsque l’on est en colère. Il se fronça profondément désolé de la situation et de la voir si remontée contre lui. Il aurait voulu le lui dire mais il ne pouvait que l’écouter. Il déglutit difficilement sans baisser le regard, serra légèrement la mâchoire puis se relâcha.

Tout ce qu’il fut capable de dire fut de lui demander d’aller parler ailleurs, au calme. Elle reprit alors la parole, cette fois sur un ton différent, plus blasé qu’autre chose, résigné presque. Il ne cessa de l’observer, son regard bleu planté dans celui de Mischa. Son cœur battait comme il n’avait jamais battu, comme lorsqu’il avait perdu son frère sur le macadam, comme lorsqu’il s’apprêtait à perdre quelqu’un de cher. Mischa lui était chère, il le sentait dans sa poitrine. Sa gorge s’était serrée comme s’il s’apprêtait à pleurer sur place comme un gosse, si bien qu’il avait du mal à déglutir.
Il bloqua quelques secondes, impuissant face à tout ce qu’il venait de prendre dans la tête. Si bien qu’il la laissa s’éloigner de quelques pas après qu’elle lui ait tourné le dos une nouvelle fois.

« Embrasse moi encore. Pas parce que tu veux me faire payer un comportement détestable, pas parce que tu es blessée par mon indifférence. Embrasse moi parce que tu en as envie. » Il marqua une pause, elle s’était arrêté. Il s’approcha et vint derrière elle, tout près. Il posa ses mains sur les hanche de la jeune femme et son souffle vint effleurer le cou de Mischa puis ses cheveux, dont il respirait le parfum, fermant légèrement les yeux.

« Je ne sais pas ce que c’est je… ne peux rien te promettre, je suis pas ce type parfait qui connaît tout des sentiments et qui peut promettre qu’il ne te fera aucun mal. Je ne sais même pas ce que veut dire ce que je ressens pour toi. Aucune autre ne me fait cet effet là, aucune autre ne me rend la vie impossible, je deviens dingue à l’idée qu’un autre te touche. Je suis jaloux. Je n’ai jamais été jaloux, c’est nouveau pour moi et je ne le gère pas encore. Je ne gère pas non plus le vide, le manque que tu crées lorsque tu quittes mon appartement.. Je ne gère rien au final. Je suis mort de trouille » souffla-t-il. C’était étrange mais il se sentait un peu soulagé d’avoir dit tout cela. Ca n’expliquait en rien son comportement déplorable à cette soirée mais il se sentait plus léger d’avoir été parfaitement sincère avec elle.

Dante était toujours accoudé au comptoir les yeux perdus dans son Whisky quand une petite voix le fit sursauter.

-Bonsoir jolie demoiselle.

Jolie le mot n’était vraiment pas juste, elle était simplement magnifique, que se soit sa robe comme son maquillage ou ses cheveux Rebekah ressembler a un ange. Dante lui fit un sourire timide, trop concentré à l’admirer pour faire autre chose.

-Non je n’ai pas de rencard ce soir tu as l’air déçut. Il lui fit une moue triste pour illustrer ses paroles. –Mais toi non plus à ce que je vois, à moins que le chevalier servant n’attende quelque part. Il fit mine de le chercher parmi la foule, sachant très bien qu’il ne trouverait personne, après tout c’était une soirée pour célibataire. Il s’apprêtait à dire quelque chose quand la jeune fille le déstabilisa une fois de plus. – Dit moi en temps normal c’est au garçon d’invité la jeune fille et pas le contraire, mais c’est avec grand plaisir que j’accepte ton invitation. Il saisit la main de Rebekah et l’emmena jusqu’au milieu de la piste de danse.

La musique était ce qu’on pourrait considérer de slow quoiqu’un peu rapide au gout du jeune homme. Il posa sa main délicatement sur la hanche de la jeune femme et commença à bouger en rythme sur la mélodie. Au départ un silence gêné s’installa entre les deux danseurs. Longtemps Dante avait rêvé d’avoir un contacte si proche pour ne pas dire intime avec Rebekah et maintenant que ça avait lieu il restait là en silence comme un abruti. Il se racla discrètement la gorge et prenant son courage à deux mains il se lança enfin.

-Tu es vraiment magnifique ce soir et je suis heureux que tu sois venue.

Il baissa la tête l’air gêner part ce qu’il venait de dire, pourtant c’était la vérité, il était heureux qu’elle soit là dans ses bras en train de danser avec lui. Il avait pensé a allait la chercher pour cette petite fête, il lui aurait surement sorti une excuse du genre tu ne vas pas rester toute seule le soir des amoureux, mais au dernier moment il s’était ravisé après tout il ne la connaissait pas depuis bien longtemps donc il ne pouvait pas savoir ce qu’elle pensait de lui. De la peur pour certain, de la prudence pour Dante qui ne voulait pas brusquer les choses avec elle, mais pour le moment tout ce qu’il lui importait c’est que Rebekah soit dans ses bras et ça il comptait bien en profité.

Tout ça c’était insensé, il fallait que je m’en aille vite. Je ne pouvais plus supporter cette musique, cette ambiance, ces faux semblant je devais réfléchir, m’accrocher à l’idée selon laquelle j’avais un peu trop dépassé les limites pour me remettre dans le droit chemin. Mais était-ce ça que je voulais ? Fuir ? Oui parce que devant une difficulté l’homme a 3 choix : surmonter l’obstacle malgré les blessures, fuir et faire demi-tour, ou ne rien faire du tout. Dans cette situation ne rien faire du tout reviendrait à fuir et je n’avais jamais été lâche… en fait l’obstination était l’un de mes traits de caractères principaux. Ezechiel se tenait derrière moi, il m’avait suivit, je l’avais une fois de plus planté là puis sa voix avait résonné en moi.
Je ne comprenais pas le sens de ses paroles. « L’embrasser » ? Je cherchais une traduction à ces mots. Mais vraiment je ne savais pas pourquoi il voulait que je l’embrasse parce que « j’en avais envie »… ça changerais quoi ? Vraiment… je veux dire l’embrasser parce que j’en avais envie ça ne changerait rien au fait que je me sentais blesser, au fait que le voir avec Crystal m’avait blessée. Je chercher une réplique à lui envoyer en pleine figure mais je n’en eu pas le courage, c’était fini, j’avais perdu. J‘Avais été naïve, stupide, simple d’esprit et je n’avais pas voulu voir que de toute façon il ne pouvait rien se passer entre nous.

« - Je te l’ai dis… je ne t’embrasserais plus… que j’en ai envie ou non. »

J’avais cru qu’Ezechiel était diffèrent d’Alexander et de Liam, je m’étais accrochée au fait qu’il pouvait être sensible et terriblement compréhensif mais ce n’était qu’un leurre. Je m’étais arrêté… Pourquoi est-ce que je restais là figée ? Mischa bouge ! Fait un truc je ne sais pas, tombe, cours, jongle, hurle mais fait un truc au lieu de prendre racine. Ouais ben non… Mon cerveau avait décidé que je devais restée pétrifiée. Il parlait… j’avais l’impression que sa voix était dans ma tête tellement elle résonnait en écho, je sentais son odeur si proche de moi, je me retournais et lui faisais face, engloutissant ses paroles, surprise. Il cessa de parler… je ne savais pas quoi répondre à cela. Je découvrais à peine que je ressentais plus que de l’affection pour lui et là il me disait ça, vraiment je ne savais pas du tout comment réagir. J’avais envie d’essayer avec lui pourtant, j’en avais marre d’avoir peur, de ne pas prendre le devant sur les choses, de me faire piétiner par mes émotions au lieu de les percer a jour. Cette fois ça suffisait ! Je plongeais mon regard dans celui d’Ezechiel, je ne savais pas vraiment ce que j’allais dire mais je ne pouvais le laisser partir, pas après ça.

« - Je n’ai jamais cru aux promesses Ezechiel, je te demande pas de m’en faire ! Je veux juste de la sincérité ! Tu n’es pas le seul qui ne sait pas ce qu’il ressent… enfin pas tout à fait… ce que je sais par contre c’est que te voir embrasser Crystal avec tant de passion m’a vraiment blesser et… j’en suis désolée je ne m’y attendais pas moi à avoir ce genre de sentiments a ton égard, j’ai juste … oh et puis zut ! Tu es un parfait crétin Ezechiel ! Tu veux peut être resté là à ne rien faire, paralyser par la peur, mais je suis lasse de ça ! Je sais que ce n’est pas facile avec moi, j’en suis consciente, la question est… est ce que tu serais prêt laisser passer ta chance pour une histoire de peur ? Moi je suis prête à prendre ce risque. Maintenant ça ne dépend pas de moi, ça n’a jamais dépendu de moi. Alors tu as le choix… soit tu retournes a la fête, vivre ta vie de parfait étudiant celle dont tu me parlais l’autre fois au bar, la vie simple rythmée de cocktails et de filles, ou alors tu prends des risques, tu fonce tête baisser sans savoir où tu vas mais en ayant la conviction qu’il peut y avoir quelque chose… la balle est dans ton camp Ezéchiel, en attendant je rentre chez moi…j’en ai assez vu ce soir. Bonne soirée. »

Je ne savais pas si mes paroles avaient eu de l’impact, j’avais plus ou moins déclaré ce que je voulais avec lui. Ce que j’avais compris ce soir d’ailleurs mais cela ne signifiait pas qu’il se jetterait sur moi. Non, je n’étais pas stupide, ce baiser avec Crystal n’avait rien d’un jeu… Je lançais un dernier regard à Ezechiel puis je tournais les talons essayant de ne pas penser à la boule dans mon estomac qui me faisait terriblement souffrir.

Elle semblait être aussi bloqué que lui, les pieds plantés dans le sol, prenant racines à défaut de savoir quoi faire. Lui parlait, elle ne disait presque rien. C’était normal dans un sens, c’était lui qui avait déconné, ou du moins qui n’avait pas agit comme elle avait été en droit de l’attendre. C’était à lui de s’excuser pour le mal qu’il venait de lui faire alors même qu’ils n’étaient pas ensembles. C’était là le problème, l’explication de tout. Il n’y avait jamais rien eu de clair entre eux. Ils s’étaient rapprochés, avaient flirtés réellement, comme deux futurs amoureux, sauf qu’il était lui et qu’elle était elle. Deux êtres de toute évidence mal habiles avec ces choses là et incapable de mettre leurs peurs de côté pour s’avouer amoureux. Ils n’avaient jamais établi de règles. C’était même là toute la base de leur relation, pas de règle. Elle disposait de lui quand ça lui chantait et repartait sans même lui devoir quoi que ce soit en retour. Il avait bien pensé pendant des jours que leur relation avait changée mais n’avait pas réussi à s’en convaincre assez fort pour le croire. Il s’était trouvé stupide de pouvoir imaginer une telle chose. Il n’avait été que fidèle à lui-même en y réfléchissant bien. Son comportement n’aurait choqué personne avant tout cela. Mischa ne se serait pas offusquée de le voir avec une autre ou même qu’il ne la voit pas de la soirée, elle aurait trouvé l’objet de son divertissement ailleurs comme elle savait si bien le faire. Mais pas ce soir. Ce soir, elle s’était sentie blessée.

Il cru bien qu’elle ne se retournerait jamais tandis qu’il s’était lui approché d’elle si près qu’il pouvait respirer son parfum et celui de ses cheveux. Il avait posé ses mains sur ses hanches et elle ne l’avait pas repoussé. C’était le seul contact qu’il y ait entre eux à ce moment et il aurait pensé que ce dernier l’aurait répugné, qu’elle l’aurait envoyé balader. Elle n’en fit rien. Elle l’écouta puis se tourna vers lui. Le contact physique fut rompu ainsi, les mains du garçon retombant. Elle planta son regard dans celui du jeune homme et ce fut à son tour de l’écouter. Il tenta de suivre le flot d’information qu’elle lui donnait, elle laissait des phrases infinies, la confusion régnait chez elle au moins autant qu’elle avait régné chez le garçon avant cela. C’était à son tour de ne plus savoir quoi dire. Il avait en fait beaucoup de choses à dire mais ni le courage ni les mots pour. Elle le planta. Elle venait de lui jeter ses blessures au visage et s’en allait. Il avait le choix. La laisser partir au risque qu’elle ne lui pardonne jamais ou la suivre, la rejoindre. Pour quoi faire ? Il n’en savait encore rien. Que pouvait-il faire maintenant ? Il quitta la soirée sans réfléchir, il la rejoint, la poursuivant sans un regard en arrière, en ôtant sa veste. Il revint à son niveau et disposa sa veste sur les épaules de la jeune femme. Il aurait aimé rester près d’elle et la tenir par les épaules mais ce contact n’était peut-être pas le bienvenu. Il s’écarta alors légèrement marchant à ses côtés.

« Je te raccompagne, je suis désolé Mischa. Je me suis conduit comme un sale con, ce que tu as vu avec Crystal n’a rien à voir avec nous deux. Je suis désolé que tu ais vu ça… Je ne mérite pas ton pardon… Mais ça n’arrivera plus. On avait pas établi de règle Mischa… Je ne savais pas où on en était. Je le sais maintenant. Je suis un sale con, pardonne moi. » Fit-il en traversant le campus jusqu’au quartier résidentiel où il vivait lui aussi à l’étage au dessus du loft de Mischa. Il était passé devant elle tout en parlant, continuant en marche arrière pour la regarder tandis qu’il parlait.

Ils arrivèrent devant l’immeuble et il lui ouvrit la porte avant de la suivre dans l’ascenseur. Il appuya sur les boutons de leurs deux étages respectifs puis se tourna de nouveau vers elle en silence. Il ne savait plus quoi dire. Comment pouvait-il se faire pardonner d’une telle soirée.
La porte s’ouvrit et il bloqua l’ouverture des portes, appuyant sur le bouton.
« Tu dormirais avec moi ? » Demanda-t-il tendrement.

J’avais cette manie de vouloir toujours éviter ce qui était susceptible de changer ma façon de voir les choses. J’étais obstinée, je le savais. Quand j’avais une idée en tête, je ne pouvais pas me résoudre à l’abandonner aussi facilement. Ezechiel m’avait blessé et bien que ma rationalité m’indiquait que je n’avais pas à me conduire comme ça, je n’avais qu’une envie c’était de lui dire tout ce que j’avais sur le cœur. Je m’étais retourné pour faire face à celui qui avait pris beaucoup trop d’importances dans mon cœur. J’avais d’abord voulu me dérober une fois de plus et laisser cette histoire en suspend mais j’en avais assez de devoir toujours me cacher ou bien ne pas dire telle ou telle chose car ça serait déplacer de le dire. Cette fois j’avais des responsabilités, je le savais. Je ne pouvais pas arriver et balancer des piques mal placées a Ezéchiel sans lui donner d’autres explications et en le laissant seul avec soi-même à méditer là-dessus.
Mes paroles devenaient plus intenses encore, j’avais l’impression que ce n’était pas moi qui m’exprimait et je n’arrivais pas à retenir les mots qui sortaient de ma bouche. Ezechiel resta surprit, a l’évidence il ne s’attendait pas à entendre autant de choses d’un coup. Il resta paralyser quelques minutes, des minutes trop longue pour que j’attende une réponse. Je soupirais avant de lui souhaiter bonne nuit et de partir de cette fête qui m’avait beaucoup trop remué les entrailles. J’étais encore plus agacée du fait qu’Ezechiel m’ai laissée partir après les déclarations que je venais de lui faire. J’aurais espéré qu’il en tienne compte et qu’il décide tout simplement que nous méritions d’avoir une chance, mais encore une fois je m’étais trompée. Je marchais en songeant qu’Ezéchiel devait être retourné à la fête en essayant d’oublier ce fiasco total dans les bras d’une danseuse… peut être même était-il retourné voir Crystal.
J’entendis pourtant de spas derrière moi et je jetais un regard par-dessus mon épaule. Le brun se tenait là… un peu paumé, mais il était là. Il enleva sa veste et me la posa sur les épaules, mon orgueil me poussait à la lui balancer a la figure en lui criant que je n’avais pas froid mais je n’en fis rien. En fait, venir jusqu’ici n’avait pas dû être très facile après ce qu’il venait de se passer, mais il avait pris mes mots aux sérieux je pouvais le sentir dans son regard. Je chuchotais un « merci » et me taisais, sûre d’avoir dit tout ce que j’avais à dire. Je le regardais, il semblait vouloir parler.

« - Ah oui ? Et on en est ou alors ? En vérité je n’ai pas à te pardonner, après tout tu ne me dois rien. C’est juste que… je pense qu’il se passait quelque chose. Je me suis trompée ? »

Il marchait à côté de moi à présent, ayant fini de parler il s’était remis à côté de moi, en silence. J’avais besoin qu’on fixe ce que nous étions l’un pour l’autre, besoin qu’il m’explique parce que je ne savais pas où il en était dans sa tête. Nous arrivions devant notre bâtiment, je gardais toujours le silence, espérant qu’il parlerait le premier mais il n’en fit rien. Il devait sans doute réfléchir lui aussi et je me demandais si je n’étais pas allé trop loin. Dans l’ascenseur j’allais descendre quand il me bloqua l’ascenseur, me demandant si je voulais dormir avec toi. Je lui demandais pourquoi, pourquoi après ce qu’il s’était passé il voulait que l’on passe la nuit ensemble ? En avais-je envie ? Oui surement, mais est-ce que cela suffisait ? J’étais encore blessée et je n’arrivais pas à m’enlever l’image d’Ezéchiel avec Crystal. Je m’excusais auprès d’Ezéchiel, lui disant que peut être cela serait mieux que nous dormions chacun de notre côté après ce qu’il s’était passé… histoire d réfléchir a tout ce que nous nous étions dit ce soir. Ainsi je sortais de l’ascenseur essayant de repousser les larmes de fatigue et d’agacements qui venaient brouiller ma vue et ouvrit la porte d mon appartement. Je rentrais et m’asseyais sur une chaise, mettant mon visage entre mes mains et m’insultant de tous les noms d’oiseaux que je trouvais.
Je me relevais et finalement ressortais de mon appartement. J’étais stupide, mon orgueil me poussait toujours à envenimer les choses mais pas cette fois. Je tenais à Ezéchiel et ce soir il le saurait, il fallait que j’apprenne à me canaliser. Je frappais à sa porte, espérant qu’il ne dormait pas déjà… Il m’ouvrit, hallelujiah. Je restais planter-là ne sachant pas trop quoi dire.
Je m’avançais vers lui et j’enroulais mes bras autour de son cou, délicatement, je posais mon front contre le sien et plongeais mes yeux dans les siens avant de chercher ses lèvres et de l’embrasser de façon tendre et passionnée. Je mis fin au baiser et rentra dans le loft que je connaissais par cœur… Je me dirigeais dans sa chambre me déshabillais de manière à ne garder que mes sous-vêtements et me mettais entre les draps tout contre Ezéchiel, puis je me sentis m’endormir.

Pourquoi avait-il même hésité… C’était aberrant de se montrer parfois si fort et sans crainte comme lorsqu’il s’agissait de défendre une amie et de trembler comme un petit garçon dans le noir lorsqu’il s’agissait de se comporter comme un homme et d’assumer ses sentiments et leurs conséquences. Il n’avait pas hésité une seconde lorsque Béatrix s’était faite agressée dans un bar, il avait sauté sur le type sans même réfléchir au fait qu’il ne soit pas seul, il avait pris une véritable punition par la suite, les amis du type venant l’aider, mais il n’avait pas hésité et il ne regrettait pas. Béatrix allait bien. Il n’hésitait pas à se mettre contre son meilleur ami Liam lorsqu’il s’agissait de l’empêcher de tuer le mec qui avait violé sa sœur. Il n’avait pas peur non plus lorsqu’il s’agissait de torturer un lycan massif comme un roc pour l’aider à endurer la douleur plus facilement. Et là, il se trouvait devant une fille, qui lui demandait de l’aimer, et il était terrorisé. C’était pitoyable à bien y réfléchir. Il se sentait obligé de la regarder s’éloigner. Ses pensées allant trop vite pour lui, le submergeant, le perdant totalement. Il n’avait pas l’esprit le plus clair du monde non plus avec ce qu’il avait bu ce soir en très peu de temps. Il était pourtant tout à fait capable de se rendre compte qu’il était en train de déconner. Cette idée finit par prendre le dessus sur ses craintes et il rattrapa la jeune femme. Ils rejoignirent ensemble l’appartement et il ne sut que répondre lorsqu’elle lui demanda où ils en étaient tous les deux. Il venait en effet de dire qu’il savait maintenant où ils en étaient mais il aurait été bien incapable de le définir par des mots. Il pouvait cependant répondre à propos de Crystal. Même s’il n’aurait rien de bien glorieux à répondre.

« C’est une amie, je l’ai rencontré au début de mes études dans un bar, elle pestait contre les hommes et j’ai promis qu’une amitié entre un homme et une femme était tout à fait possible sans que le sexe ou autre ne vienne gâcher. Ce soir… C’était pour le jeu, et parce que en dépit de tout ce que je lui ai dis ce soir là pour la rassurer, elle est très attirante. Je suis sincère… C’est ce que tu voulais. Je suis désolé. »
Le silence s’était de nouveau installé, jusque dans l’ascenseur où d’ordinaire ne régnait le silence que pour mieux les laisser se câliner. Il n’y aurait pas de câlin ce soir. Elle refusa même l’invitation à dormir avec lui. Il ne l’aurait même pas touchée si c’était ce qu’elle souhaitait. Juste dormir ensemble… Elle avait refusé, c’était tout. Il lâcha le bouton de l’ascenseur et les portes s’ouvrirent. Elle sortit sans qu’il ne sache quoi dire. Un « bonne nuit » aurait été dérisoire. Un « Je t’aime » absolument flippant. Il fut une fois de plus impuissant et attendit que les portes de l’ascenseur se referment pour baisser la tête et s’appuyer contre l’un des murs tandis qu’il montait un étage de plus. Il avait déconné à plein tube. Il sortit de l’ascenseur au nouveau tintement et rentra chez lui. Ces deux colocataires étaient bien entendu encore à la fête. Ils n’avaient pas déconné eux. Il se servit un verre de lait et monta dans sa chambre pour s’allonger sur son lit. Elle était juste en dessous, à l’étage en dessous et il était là comme un abruti fini, comme un sale type qui a mal agit et qui ne la mérite pas. Il se redressa un instant, pensant à aller la rejoindre, sonner chez elle puis se ravisa, retombant, les mains enfouies dans ses cheveux. Il observa le plafond quelques secondes puis termina son verre de lait et redescendit pour le laver. Quelqu’un frappa à la porte. Il pensa qu’un de ses potes avaient encore oubliés ses clefs ou étaient trop ivre mort pour trouver le trou de la serrure. Il souffla légèrement. Cette soirée avait été un enfer. Il rangea le verre et se rendit dans l’entrée pour ouvrir la porte. Il s’était trompé.

Mischa se tenait devant lui. Elle avait les yeux légèrement rougis et cette vision eut le don de lui créer un nœud dans la poitrine. Il aurait voulu dire quelque chose mais rien ne vint appart « désolé ». Elle l’enlaca délicatement et vint poser son front contre le sien. Il la prit dans ses bras doucement, répondant ensuite à son baiser puis la laissant s’échapper dans son appartement. Il l’observa se diriger vers l’étage et referma la porte avant de monter à son tour. Elle était en train de se déshabiller. Elle dormirait avec lui. Cette soirée était en fait parmi les plus belles de sa vie. Il se déshabilla en silence à son tour et vint se coller contre elle dans le lit, l’enlaçant. Il lui murmura quelques mots dans le cou.

« J’ai cru que tu ne voudrais plus jamais me voir… Merci d’être venu. Je suis désolé pour tout. Fais de beaux rêves, on a besoin de repos. » Fit-il avant de déposer un simple baiser sur son épaule et de reposer sa tête sur l’oreiller. Mischa était paisible, il pouvait le sentir, elle s’était endormie. Il s’endormit à son tour.

Un large sourire se dessina sur mon visage alors que Rachel acceptait de jouer avec nous à la tekpaf après un léger temps d’hésitation. Ce n’était pas commun chez elle, d’hésiter pour un tel jeu. D’habitude elle aurait sauté sur l’occasion. J’en conclu que c’était le fait que ce soit son anniversaire qui la mettait dans cet état, je n’avais jamais vraiment compris pourquoi. En réalité, je n’abordais jamais le sujet avec elle, je savais que c’était douloureux et je préférais la voir heureuse. D’autant que ce n’était pas certain qu’elle m’avoue quoi que ce soit même si notre amitié remontait maintenant à longtemps et qu’elle était solide comme du fer. Je m’étais souvent dis qu’elle avait juste une grande peur de vieillir et que prendre une année de plus, signifiait pour elle, se rapprocher de la fin. Elle balaya la salle du regard, sans doute en proie à une victime, ferma les yeux et lorsqu’elle les rouvrit, c’était comme si la Rachel qui était là quelques minutes plus tôt avait laissé place à la vraie Rachel, à celle avec qui je faisais tant de bêtises depuis qu’on se connaissait. La Rachel qui déborde de joie de vivre et qui ne recule devant rien. C’était cette Rachel que j’aimais le plus, la voir ainsi était un vrai bonheur. Elle attrapa une fléchette derrière elle et la lança droit sur la cible. Elle poussa un cri de joie en se jetant sur nous. Je la pris dans mes bras lui demandant qui allait être sa proie. Pour seule réponse, elle chuchota quelque chose à Sasha que je ne pu entendre et se dirigea vers la piste de danse.

J’adressai un regard interrogateur à Sasha mais l’expression de son visage m’appris qu’elle n’en savait pas plus que moi sur les intentions de Rachel. Elle perdit brutalement son sourires. Je me retournai en direction de là où était partie Rachel et la vit interrompre un jeune homme, que je connaissais pour avoir été son ex et Evangeline. Apparemment, il ne refusa pas son invitation et elle put aisément jouer le jeu. Quand à Sasha, elle semblait furieuse, mais pourquoi ?! Après tout, ce n’était qu’un jeu et puis… si j’avais bien compris, entre Alexander et elle, ce n’était pas le grand amour. Chaque fois que je les avais vus se parler c’était à coup d’insultes. Etrange comportement. A moins que ce soit le fait que Rachel aille voir, justement, l’homme que Sasha semblait détester le plus au monde… C’était bizarre quand même, décidemment je ne comprendrais rien à rien lors de cette soirée. Sasha ne dit aucun mot mais son visage trahissait ses émotions, elle attrapa à son tour une fléchette et la lança violement contre la cible. Ouch’ ! Je n’aurais pas voulu être à sa place. Elle manqua sa cible et pesta contre elle-même. Je pouffai légèrement de rire. « Mais non va ! Regardes, je te pari que je ne fais pas mieux ! » Pour le coup, j’étais vraiment mauvaise à ce jeu, ma transformation m’avait peut être rendue plus agile mais je n’étais pas convaincu que cela fonctionne avec le jeu des fléchettes. Qu’importe, je ne serais pas la seule à avoir manqué ma cible. Je souris à Sasha, attrapai un papier que je serrai dans mes mains, préférant conserver la surprise quant au nom qui se cachait à l’intérieur puis saisi une fléchette. Aller Charlie ! Tu peux y arriver ! Alors que Sasha demandait au barman qui serait la personne dont elle lécherait le corps, je lançais ma fléchette contre la cible.

EDIT : Lancé réussie ! Je sautai sur place en poussant un cri de joie. Je ne savais même pas encore avec qui je devrais jouer mais rien que le goût de la victoire était bon. En fait, peut être que la transformation m'avait rendue vraiment plus adroite. Je souris largement à Sasha. Celle-ci me regarda perplexe, qu'est-ce qu'il se passait ?! J'avais pourtant réussie. Je compris enfin que c'était moi, sa cible. Celle que le barman avait choisie. Bon bah, tant pis, c'était le jeu après tout. Je haussai les épaules. « Attends deux minutes.. » Je baissai la tête et ouvris le papier. Liam. Un large sourire se dessina sur mes lèvres malgré moi et mon coeur fit un soubresaut. Je gardai le papier dans ma main, souris à Sasha puis baissai ma robe jusqu'à mes hanches avant de m'allonger sur le bar.

Une main tapotant son épaule vint stopper Alexander dans sa danse avec Evangeline. Il s'écarta doucement d'elle et se retourna pour voir qui avait interrompu la danse. Il vit devant lui Rachel, elle le regarda avec un regard innocent et dès lors il sut pourquoi elle l'avait interrompu. Elle lui expliqua que c'était pour le jeu et cela vint confirmer ce à quoi il s'était attendu. Il lui sourit, elle avait gagné, c'était elle qui avait fait le choix de jouer avec lui. Elle lui demanda si cela ne le dérangeait pas qu'elle lui lèche le torse, envoyant par la même occasion un pique à Evangeline. Alexander haussa un sourcil. Si ça le dérangeait ?! Bien sur que non, ce n'était que sa danse avec Evangeline qu'il regrettait, la laissait en plan ne l'enchantait pas. Il se tourna vers la petite blonde légèrement gêné et lui chuchota à l'oreille. « Je suis désolé, je me rattraperais, c'est promis. » Elle pestait lançant des regards noirs à Rachel. Alors qu'il était presque parvenu à la calmer après la farce de Sasha, voilà que Rachel s'y mettait. Il se doutait qu'elle l'avait fait exprès, si elle n'avait pas souhaité déranger Evangeline, elle aurait forcément trouvé un volontaire dans la salle pour se faire lécher le torse. Très peu d'hommes auraient dis non à un quelconque contact avec elle. Il déposa un baiser sur la joue d'Evangeline et se retourna vers Rachel. « Pas du tout, ce n'est pas comme si c'était la première fois. » Il lui fit un clin d’œil taquin, il aimait bien lui rappeler les moments qu'ils avaient pu passer ensemble. Des bons moments, qu'ils étaient tout deux bien loin de regretter. Il marcha jusqu'à une table tout en déboutonnant sa chemise. Il poussa les verres sur les côtés de la table, ôta totalement sa chemise avant de s'allonger sur la table, toujours le sourire aux lèvres.

Un serveur fit couler l'alcool dans son nombril, traça une fine ligne de sel le long de son torse et glissa un morceau de citron entre ses dents. Il regardait maintenant Rachel avec un air de défi attendant qu'elle s’exécute. Il pensa à Sasha qui devait être en train d'assister à la scène quelques mètres plus loin une grimace sur le visage. Après tout, tant pis, elle ne s'était pas privé pour embrasser Nathaniel devant ses yeux et puis.. il était libre de ses choix non ? Ils n'étaient pas en couple, seulement meilleurs amis. Malgré tout, il avait l'intime conviction qu'elle lui en voudrait. Il se voyait déjà aller la voir pour se faire pardonner quelque chose dont il n'était pas vraiment coupable. Ce n'était même pas lui qui avait voulu qu'on lui lèche le torse, elle ne pouvait pas réellement lui reprocher d'avoir accepter. Il voyait aussi ce jeu comme une vengeance pour le baiser échangé entre elle et Nathaniel, c'était stupide mais il n'y pouvait rien, c'était plus fort que lui. Il se disait que lorsque la langue de Rachel glisserait sur son torse, la vision de ce baiser cesserait de parcourir son esprit.

Allongée là sur le bar, je commençais à me demander pourquoi le barman m'avait-il désigné moi. Il y avait pourtant des hommes à cette soirée. Un fantasme inassouvi sans doute. C'était peut être son truc à lui de voir une jeune femme lécher le corps d'une autre, après tout c'était le truc de beaucoup d'hommes. J'imaginais les hommes pendu à la scène qui allait se déroulait dans quelques minutes, la langue pendante. Fin prête, j'attendais que Sasha accomplisse sa peine. Pour le coup, j'aurais réellement préféré qu'elle réussisse son lancé, je n'avais plus qu'à espérer qu'elle aime les hommes plus que tout au monde et qu'elle n’essaierait pas de m'embrasser à pleine bouche. Bien qu'à en croire sa grimace lorsqu'elle avait du m'annoncer que j'étais la victime de son lancé manqué, cela ne l'enchantait pas vraiment. Tant mieux.

Sasha balaya la salle du regard, contrariée puis se retourna vers moi. Elle me sourit et se pencha sur moi. Je me contractais légèrement au contact de sa langue, elle avala l'alcool puis vint lécher le sel le long de mon ventre. Je tentais de me retenir de rire, j'avais toujours était horriblement chatouilleuse et même avec le peu d'alcool présent dans mon corps, j'étais encore plus sensible. Je fermais les yeux et mordis plus fort dans la rondelle de citron, pouffant légèrement. Sasha se mit à rire à son tour. Je rouvrais les yeux, essayant tant bien que mal de me reconcentrer pour rester place histoire de ne pas rendre la tâche encore plus difficile à Sasha. Elle remonta jusqu'à mes lèvres et les effleura doucement attrapant la rondelle de citron au passage. J'étais rassurée. Sasha se redressa et j'en fis de même, un large sourire aux lèvres. Non pas que ce moment m'ait plu, j'aurais d'autant préféré qu'il s'agisse d'un homme. Les filles, c'est vraiment pas mon truc. Mais la situation avait quelque chose de cocasse, qui avait le don de m'amuser. Je sautais du bar et me rhabillai, souriant bêtement. Je regardai le barman d'un air taquin, comme pour lui dire « Alors ? Heureux ? » puis me retournais vers Sasha.

Sasha se mit à claquer des mains pour m'encourager à faire ma tek paf, comme si cela allait être un supplice. La blague. Je lui souris et me dirigeai vers Liam, un léger sourire aux lèvres. Je lui tendis le papier où était écris son prénom. « Je crois que tu vas devoir retirer ta chemise... Enfin, seulement si tu veux. » Inutile de lui expliquer que j'avais gagné au jeu des fléchettes, il le comprendrait certainement de lui même. Je le regardais d'un air innocent, se mêlant aussi à du défi. Je repensais à la fille qui était venue l'embrasser quelques minutes plus tôt, me demandant s'il avait apprécié ce baiser. Bien sur qu'il avait apprécié, elle était superbe et puis, Liam c'est Liam, un coureur de jupon. Je voulais jouer. Je glissai un dernier regard à Sasha, et la saluai à mon tour alors qu'elle quittait la soirée. Sans doute que j'en ferais de même après avoir fait ma tek paf.